Pour ce sixième jour de course, le peloton poursuit sa route vers les Pyrénées. Néanmoins, les reliefs seront absents de cette étape. Plus encore que la veille. En ce 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, le départ sera donné à proximité de l’Avenue des Belges à Aix-en-Provence pour rejoindre 176 kilomètres plus tard Montpellier. Trois départements seront traversés (les Bouches-du-Rhône, le Gard et l’Hérault) au cours de cette étape qui devrait théoriquement sourire aux sprinteurs. Théoriquement, car même si l’étape est pratiquement plate, les pièges ne manqueront pas, notamment dans les 50 derniers kilomètres.

Avant d’y arriver, il n’y aura pratiquement pas de dénivellation. D’Aix, les coureurs se dirigeront vers le nord sur l’ancienne Nationale 7 par Saint-Cannat et Lambsec avant d’arriver à Maussane-les-Alpilles. À la sortie de ce charmant village, direction Les Baux-de-Provence via le col de Vayède, que les coureurs présents au Tour Méditerranéen auront eu l’occasion de découvrir. Ce sera le seul col de la journée. Les pros devraient le franchir relativement aisément. Situé à plus de 100 kilomètres de l’arrivée, il n’aura d’intérêt que pour le maillot à pois. Si l’échappée traditionnelle a pu s’extraire du peloton, le paquet pourra admirer les paysages splendides des façades de calcaire des Alpilles au bas desquelles s’étalent des champs d’oliviers. Après ce passage dans l’un des plus beaux villages de France, les coureurs descendront vers Tarascon et Beaucaire. Les hélicoptères guetteront immanquablement le fameux Moulin de Daudet à Fontvieille.

La physionomie de la course devrait changer à l’entrée dans le Gard au kilomètre 83. Cette partie ne sera pas dangereuse pour sa topographie, mais pour ses éléments extérieurs. Le mistral s’intensifiera sur les longues lignes droites. Le vent souffle souvent de côté et l’une ou l’autre équipe pourrait tenter un coup de bordure pour briser le peloton en plusieurs parties. Là encore, le terroir du sud-est sera mis en avant.

On entre en Camargue et les chevaux comme les taureaux regarderont passer le peloton qui devrait augmenter progressivement son allure. À une trentaine de kilomètres du but, les coureurs entreront dans l’Hérault. Deux dangers sont à souligner pour cette dernière partie d’étape. D’abord le vent, une constante depuis le départ de la banlieue marseillaise, mais qui jouera un rôle de plus en plus important à l’approche de la mer. En 2009, lors de l’arrivée à La Grande Motte, Alberto Contador avait perdu une trentaine de secondes sur un peloton où figuraient plusieurs de ses coéquipiers qui s’étaient portés en tête de peloton. Un scénario similaire est envisageable même si les favoris de ce 100ème Tour de France seront prévenus du danger au briefing.

Dès Lunel, le peloton entrera dans une zone urbaine. Les ronds-points se multiplieront, tout comme les rétrécissements de chaussée. Attention donc aux chutes qui pourraient intervenir dans les 30 derniers kilomètres et favoriser la division du peloton. À Montpellier, devant le Stade Yves du Manoir, terrain de jeu des rugbymen vice-champions de France en 2011, la question n’est pas de savoir si l’on aura droit à un sprint, mais s’il sera massif ou en petit comité. On l’a vu, les pièges ne manquent pas sur ces 176 kilomètres. En 2009, Mark Cavendish s’était imposé devant Thor Hushovd dans un groupe d’une trentaine d’éléments. De là à voir l’histoire se répéter le 4 juillet prochain…

Demain, la saga se poursuit en vidéo, et elle se poursuivra bien après Noël puisque la reconnaissance des étapes du 100ème Tour de France vous est proposée jusqu’au coup d’envoi de la Grande Boucle.