Peter Sagan se teint le bouc en vert

Après trois étapes de haute montagne dans les Alpes, les coureurs ont retrouvé la plaine. Pour le plus grand bonheur des sprinteurs. En tout cas pour ceux n’ayant pas abandonné. Sans Gaviria, Groenewegen, Kittel ou Greipel, Peter Sagan (Bora Hansgrohe) avait le champ libre pour s’adjuger une troisième sur le Tour. Bien calé dans la roue de Kristoff (UAE Team Emirates), le Champion du Monde a sprinté tout en puissance pour devancer son homologue norvégien. « Cette étape était en or a déclaré le maillot vert à l’issue de l’étape. Tout le monde était de retour aux affaires après la montagne et c’était en même temps une étape de récupération. Je suis très heureux de gagner une troisième étape, on a fait un très bon boulot. Je pensais que j’étais un peu en retard à 600 mètres de la ligne mais j’ai pris la roue de Kristoff et c’était la bonne. »

Bien emmené par Ramon Sinkeldam et Jacopo Guarnieri dans les derniers hectomètres, Arnaud Démare (Groupama FDJ) est passé tout proche de remporter un deuxième succès sur les routes du Tour. Mais la sprinteur tricolore a lancé son effort de trop loin, se voyant déboité par Sagan et Kristoff dans les 100 derniers mètres. « J’ai cru que j’allais gagner a-t-il avoué au micro d’Eurosport. J’étais bien parti, mais je suis battu par plus fort. L’équipe n’a fait aucune erreur, on était vraiment parfait. Peut-être un poil attentiste au moment où je me retourne. Mais voilà, Sagan est au-dessus. Ça se joue à pas grand chose, on refait le sprint 10 fois, il y a 10 vainqueurs différents. On sort des Alpes épuisés, ce sont des sprints que l’on fait à l’arrache, au mental. Au bout de 40 bornes dans la vallée j’étais mort, c’est vraiment difficile dans la tête. Mais je garde le moral, si je finis le Tour de France, je serai super content, c’est l’épreuve la plus dure du monde, il y a des délais de fous. C’est le plus haut niveau, tous les coureurs qui sont là ont du mérite. »

Les principaux leaders du Tour de France ont passé une journée plutôt tranquille au sein du peloton. Aucune chute notable n’est intervenue durant les 169 kilomètres de course et tout le monde a passé la ligne à Valence dans le même temps. Une étape de transition qui a fait du bien à Romain Bardet (AG2R La Mondiale) après le difficile enchainement de trois étapes dans les Alpes. « C’était une étape plus traditionnelle vendredi, une vraie étape de transition du Tour. Ca fait du bien, ça fait trois jours qu’on est vraiment tous un peu à cran physiquement et psychologiquement, surtout nous les coureurs du général et encore plus les sprinteurs qui se battent pour les délais. La journée a fait du bien un peu à tout le monde, il n’y avait pas trop de vent. » Mais la transition ne durera qu’un jour puisque ce samedi, les hostilités sont de retour pour les prétendants à la victoire finale. Les coureurs devront grimper la côte de la Croix Neuve longue de 3 kilomètres. « Samedi, de nouveau une bataille en haut du mur à Mende » a conclut Bardet, lui qui pourrait tenter un coup avec ses qualités de puncheur. 

Retour des difficultés 

profil étape 14

Samedi, la moyenne montagne fait son retour sur les routes du Tour de France. Les coureurs descendent dans le Sud avant d’entamer les Pyrénées. Mais entre Saint-Paul-Trois Châteaux et Mende, la journée s’apparentera à celle de la chaine de montagne du sud-ouest de la France. C’est surtout dans le final que la course se corsera. Le peloton abordera le Col de la Croix de Berthel, classé en deuxième catégorie puis le Col du pont sans Eau. La route ne sera jamais plate et le final s’annonce palpitant, avec la Côte de la Croix Neuve, et ses dix pour-cent de moyenne sur trois kilomètres. Les favoris devront rester concentrés pour ne pas perdre de précieuses secondes sur la ligne. En tout cas, les écarts ne devraient pas changer véritablement la donne au classement général. Mais de nombreux leaders auront à coeur de reprendre du temps sur Chris Froome et Geraint Thomas (Team Sky). Attention également aux puncheurs comme Alaphilippe, Van Avemaet, Yates ou Valverde qui tenteront d’accrocher l’étape. 

-LL