Geraint Thomas Maillot Jaune Tour de France

Le Team Sky ne pouvait rêver mieux à l’aube de cette 11ème étape entre Albertville et La Rosière. Les hommes de Brailsford et Portal ont tout raflé. L’étape et le maillot jaune avec Geraint Thomas, ainsi que la deuxième place du général par le biais de Chris Froome. Thomas, qui s’est mué en attaquant dans le final de l’étape, a pu savourer sa seconde victoire sur le Tour, la première en ligne. « Nous avons tout les deux de bonnes chances a expliqué le Gallois concernant la victoire finale à Paris. Tout ce qui vient maintenant est un bonus et ce sera une réussite pour moi. Chris Froome a réussi à gagner 4 Tours alors que moi, je suis dans l’inconnu. J’ai gagné le Dauphiné, mais on en est encore à la moitié. Je me suis senti bien aujourd’hui lorsque j’ai attaqué, j’ai pu accélérer. À des moments, j’ai pris plus de recul. J’étais dans une position idéale. Nous savions que nous voulions attaquer et contrôler la course. Dans la dernière montée : on devait y aller. J’ai réagi à l’instinct, car j’étais encore frais. Je l’ai fait pour l’équipe. » 

En difficulté sur les pourcentages les plus difficiles face aux purs grimpeurs, Tom Dumoulin (Team Sunweb) a été l’un des leaders en vue sur cette 11ème étape qu’il a terminé 2ème, à seulement 20 secondes de Thomas. Le Néerlandais a très bien joué tactiquement, en anticipant dans la descente avant d’entamer l’ascension finale. Dans le sillage de Soren Kragh Andersen, il a fait la descente à fond et a réalisé un écart suffisant pour le conserver sur les principaux leaders. « L’attaque était improvisée a-t-il avoué. C’était une intuition. Soren Kragh Andersen est un fou furieux dans les descentes. Je lui ai dit d’aller devant et d’aller vite, mais sans prendre de risque, et il y a de suite eu un écart. Il a fait un super travail. Je continuerai à donner le maximum tous les jours. Aujourd’hui c’était un bon jour, peut-être que je le paierai demain mais là je suis heureux. »

Ce mercredi, l’étape était courte, avec seulement 108 kilomètres au programme. Et cela n’a pas favorisé les moins bons grimpeurs du peloton, qui ne jouissaient pas de gros délais, avec seulement une trentaine de minutes sur la ligne. Et ils ont été trois à se voir classer hors délais. Marcel Kittel (Katusha Alpecin), Mark Cavendish et Mark Renshaw (Dimension Data) ont été sommés de rentrer à la maison. Une décision terrible pour le vainqueur de 30 étapes sur le Tour. Son manager Douglas Ryder, s’est exprimé à l’issue de la course. « Il est amèrement déçu a déclaré Ryder. Nous étions concentrés sur vendredi, il était très optimiste pout cette nouvelle opportunité. Les courses par étapes sont difficiles et après la journée de repos, vous ne savez jamais comment vous serez. Il a souffert hier dans la première ascension et il allait mieux ensuite. Aujourd’hui, il était sur les rollers avant le départ, il était préparé pour une grande bataille. Peut-être que la bataille était simplement trop grande aujourd’hui. Il est dégoûté. »

Troisième journée de haute montagne

profil étape 12 TDF2018

Il faudra avoir les jambes bien solides ce jeudi sur la 12ème étape du Tour. Après les deux premières étapes de montagne dans les Alpes, les coureurs vont de nouveau se présenter sur des cols difficiles. Au programme entre Bourg-Saint-Maurice et l’Alpe-D’Huez, 175 kilomètres où trois cols hors catégorie vont casser les pattes et créer des écarts. Le gars du coin, Nans Peters (AG2R La Mondiale) a détaillé le profil de cette 12ème étape, qu’il juge « hyper dure » et « pour purs grimpeurs ». « Le départ, en faux plat descendant, risque d’être ultra rapide. Un groupe d’une quinzaine d’hommes aux intérêts divers pourrait se détacher. Des garçons essayant de se replacer au général, de bons grimpeurs intéressés par la victoire d’étape, et des équipiers envoyés à l’avant pour servir de relais à leur leader. Après la Madeleine, les lacets de Montvernier vont casser les pattes. Mais le pire col du jour est pour moi la Croix de Fer. Celui-là, il n’a vraiment rien pour lui. Long (30 kilomètres), raide (passages à 9%) et même la descente sur Allemont, ça remonte un peu. La montée finale sur l’Alpe-d’Huez est classée hors catégorie, c’est peut-être excessif car elle n’est pas très dure en soi. La vraie difficulté, c’est l’enchainement avec les cols déjà gravis. Au soir de cette 12ème étape, il y aura de gros écarts entre favoris.