L’étape du jour : Binche – Epernay (215 km)profil étape 3 tdf 2019profil étape 3 tdf 2019 | © ASO

Le Tour de France retourne à domicile aujourd’hui ! Le peloton de cette 106e édition quitte la capitale belge après un long week-end de festivité autour de la Petite Reine pour revenir à l’intérieur des frontières de l’hexagone, desquelles il ne s’échappera plus jusqu’aux Champs-Elysées.

De Binche à Epernay, les organiseurs ont tracé un parcours assez atypique. En effet, totalement plate dans la première partie de l’étape, la route s’élèvera par à-coups dans les 40 derniers kilomètres pour proposer un final favorable aux puncheurs. Si ce seront d’abord les bordures qui seront à redouter en cas de vent de côté sur des portions dénudées de toute végétation, il faudra ensuite veiller à son placement et être apte à affronter les forts pourcentages de la Marne pour espérer gagner à l’arrivée.

Après une première mise en bouche dans la côte de Nanteui-la-forêt (1,1km à 6,8%), le peloton du Tour de France fera face à la « côte des Morts » : la côte d’Hautvillers avec ses 900 mètres à 10,5% de moyenne. Un véritable mur… dont le pourcentage sera vite battu par celui de la côte de Mutigny, celui-ci s’élevant à plus de 12% ! Pour les coureurs encore en jambes après cet enchaînement digne de classiques ardennaises, les 500 mètres à 8% de la montée d’Epernay serviront à les départager. Dans de telles conditions, pourquoi pas espérer une première victoire tricolore avec Julian Alaphilippe, vainqueur de la Flèche Wallonne en avril dernier ?

 

La Grosse Cote du Jour : Wout Van Aertnull

Qui dit forts pourcentages, profil de classique et mur final dit belge bien sûr ! Si les coureurs du plat pays n’ont pas pu profité du week-end organisé dans les rues de Bruxelles pour offrir à leur nation une victoire à domicile, ils pourraient en revanche rattraper cette bévue dès la première arrivée en France. Si l’on pense évidemment à Greg Van Avermaet pour s’en charger, on pourrait aussi évoquer le nom de Wout Van Aert, capable de susciter de terribles frissons chez n’importe quel suiveur aguerri.

En effet, encore trop peu connu du grand public, le puncheur du Team Jumbo-Visma a une réelle carte à jouer dans la montée finale de la capitale du champagne. Double vainqueur d’étape sur le Critérium du Dauphiné, troisième du championnat de Belgique, troisième des Strade Bianche, le natif d’Herentals fait parler de lui cette saison ! Semble-t-il à l’aise sur tous les terrains, des contre-la-montre aux sprints en petit comité en passant par les arrivées en bosses, Wout Van Aert se voit ce lundi offrir une véritable chance de faire parler sa puissance afin de remporter son premier bouquet sur la Grande Boucle ! Déjà en blanc aujourd’hui et pour sa première année en World-Tour, le triple champion du monde de cyclo-cross peut déjà se rêver en jaune dans les Ardennes.

 

L’œil sur le dossard 101

Décevant… Surtout l’adjectif le plus apte à qualifier la performance des Michelton-Scott hier dans les rues de Bruxelles, lors de l’exercice du contre-la-montre par équipes qu’ils semblaient pourtant affectionner. Rapidement réduits à 7 puis à 6 après l’erreur de Simon Yates, ne parvenant pas à se remettre dans la file du train australien pour finir par le laisser filer, les coéquipiers d’Adam ne se sont classés qu’à la 11e place, plus de quarante secondes après les néerlandais de Jumbo-Visma. Avec 20 secondes de perdues sur la paire Thomas-Bernal, le dossard 101 de cette 106e édition du Tour de France a fait la mauvaise affaire du jour, qu’il pourrait peut-être regretter dans trois semaines sur les Champs-Elysées…

 

Le beau geste de la veille : le fair-play des INEOS

Ils se sont élancés les premiers pour quitter la zone mixte les derniers. Les hommes du Team INEOS, tenants du meilleur temps tout au long de l’après-midi ont passé toute leur après-midi dans la zone d’arrivée en espérant monter finalement sur le podium avant d’être battu par le Team Jumbo-Visma soit… la dernière formation à franchir la ligne ! Près de deux heures perdues à attendre pour les coéquipiers de Gerraint Thomas et d’Egan Bernal qui auraient pu être consacrées à la récupération ou à la préparation de l’étape sur le lendemain. Durant les trois semaines de la Grande Boucle, la course contre-la-montre ne s’arrête jamais véritablement !

Et le beau geste dans tout ça ? Leur réaction ! Applaudissements, moues admiratives et sourires bienveillants ont surgi de la salle d’attente lors de la victoire de l’écurie néerlandais. Bons joueurs les INEOS !

 

Une Histoire du Maillot Jaune : L’ultime victoire d’Eddy Pauwelseddy pauwelseddy pauwels | © rtbf

C’était le 23 juin 1963. Pour la première étape de la 50e édition, le Tour de France, à défaut de sortir immédiatement les coupes de champagne, s’en offrait la capitale. Paris-Epernay. 152 kilomètres à parcourir. Une étape s’annonçant morne mais débouchant pourtant sur un scénario fou, offrant à son terme la tunique dorée au belge Serge Pauwels.

Pourtant à l’époque ce n’est pas sur lui que les yeux furent directement braqués, mais plutôt sur le néerlandais Rik Van Looy et sur l’espagnol Frederico Bahamontes. Intenables, ces derniers animent et agitent la course. Si le premier multiplie les tentatives d’échappées en début d’étape, systématiquement anéanties par les Saint-Raphaël de Jacques Anquetil, c’est bien le second qui parvient à se défaire de la meute pour ne plus jamais être revu.

Mais « l’aigle de Tolède », intriguant les suiveurs, s’inscrivant dans une lutte de longue haleine pour la conquête finale du maillot jaune, n’est pas seul dans son aventure. Trois hommes l’accompagnent : Ramsbottom (Pelforth), Sorgeloos (G.B.C. Libertas) et Pauwels (Wiel’s-Groene-Leeuw). Ce dernier, habitué aux places d’honneurs et aux accessits tout au long de sa carrière, ne brille que sur la Grande Boucle. Vainqueur de trois étapes durant les deux années précédentes, il a même déjà gouté au plaisir du maillot jaune. Pourtant il en reprendrait volontiers une dose. Alors, après avoir suivi toute la journée durant le féroce train du grimpeur tolédan, le belge se dresse sur ses pédales dans les rues d’Epernay, pour produire un effort d’une violence inouïe et coiffer sur la ligne ses compagnons de fuite. Trois ans après, il se voyait à nouveau enduire d’or, pour ne lâcher sa précieuse tunique que trois jours plus tard.

Paris-Epernay 1963, c’est ainsi pour la plupart l’étape d’un coup d’éclat de Bahamontès, mais c’est pour un modeste coureur belge le summum d’une carrière dans l’ombre des champions.

 

La spécialité du coin : La Croquignole de Reimscroquignolecroquignole | © Cuisine a la francaise

Dans notre sorte de Tour de Gaule d’Astérix, la halte gastronomique du jour se situe à Reims, à environ 70 kilomètres de l’arrivée, pour y déguster les fameuses croquignoles locales. Biscuits allongés en forme de bâtonnets, à l’apparence crème ou rose il peut se déguster nature, aux amandes, à la framboise ou encore au chocolat.  Mélange de sucre glace, de farine, de blancs d’œufs, de vanille et de fleur d’oranger, sa texture croquante séduit adultes et enfants pour être partagé à tout moment, du goûter au dessert en passant par l’heure du thé !