Les coureurs s’envolent, la caravane roule

Le Tour de France prend l’avion…

Les 176 gladiateurs de cette 109e édition du Tour de France n’ont pas eu le temps de niaiser après l’arrivée de Sonderborg. Le repos, c’était bien lundi, pas dimanche soir ! Une fois passés sous la douche et apaisés par les mains de fée de leur masseur, les coureurs ont aussitôt grimpés dans les bus mobilisés par l’organisation pour prendre la direction du modeste aéroport de Sonderborg. Celui-ci a d’ailleurs constitué la pièce maitresse de la candidature de cette cité du sud du pays pour faire office de terminus du périple danois.

Là-bas, trois jets ont accueilli coureurs et membres des staffs, avant de mettre le cap sur Dunkerque, et le Cap-Blanc-Nez. A leur arrivée sur les terres hexagonales, les acteurs du Tour de France ont également pu compter sur les bus mandatés par l’organisation pour les acheminer à leur hôtel de villégiature, où ils résideront deux nuits d’affilée. Ces résidences recueillent d’ailleurs une attention toute particulière de la part des formations, à la recherche d’un vrai havre de paix dans l’optique de passer une paisible journée de repos. La mise à disposition d’un parc est notamment apprécié, tout comme la fourniture d’équipements de loisirs. Cet extrait du reportage « Avec Thibaut’, réalisé par France TV à l’occasion du fameux Tour 2019, illustre parfaitement cette « mise au vert » : https://www.youtube.com/watch?v=M3PS-RApBXo&t=861s.

… et la route

Pour la flotte automobile, en revanche, ce n’est pas tout à fait la même histoire ! Aucun avion-cargo ne s’est envolé du tarmac Sonderborg, mais tous les véhicules – bus, voitures, et autres engins publicitaires – ont pris la route pour Dunkerque, à travers la Saxe et les Ardennes. Si les parkings du Nord de la France ont connu une véritable invasion ce lundi matin, celle-ci était autrement plus festive que les précédentes ! Cette joyeuse troupe est donc venue en renforts des hommes déjà présents sur place, apportant tout le matériel nécessaire à la bonne poursuite du Tour. Les chauffeurs, eux, ont pu profiter de cette journée « off » pour rattraper leurs lourdes heures de sommeil en retard.

Une journée de repos presque comme les autres sur le Tour de France

Entrainement chez les coureurs

Le trajet ayant donc été effectué dès dimanche soir, les coureurs ont pu profiter d’une journée de repos assez ordinaire pour se reposer. Mais pas question pour eux de perdre le rythme ! Si ces jours sans étapes sont naturellement plus légers que les autres, ils peuvent être tout autant préjudiciables aux prétendants au classement général s’ils sont mal gérés. Ainsi, toute une ingénierie a été développée à ce sujet, étudiant l’ensemble des facteurs à contrôler, de la diététique à l’entrainement en passant par le sommeil.

Ces points fondamentaux sont d’ailleurs illustrés par les différentes formations sur leurs réseaux sociaux. Lorsque le Team B&B Hotels – KTM de Jérôme Pineau a mis en avant les plaisirs gustatifs et sensitifs d’une journée de villégiature, le Team DSM a optimisé son utilité en effectuant une reconnaissance des secteurs pavés de la redoutée 5e étape. Quant au Team Cofidis, l’équipe nordiste, résidant actuellement à domicile, a mis l’accent sur la notion de récupération, primordiale dans l’optique des échéances à venir. En effet, les kilomètres accumulés depuis le départ de Copenhague peuvent déjà peser dans les jambes et il ne faudrait surtout pas qu’ils amenuisent d’ores et déjà les forces des coureurs, dans ce marathon qu’est le Tour de France.

https://twitter.com/BBHOTELS_KTM/status/1544020041359835136

Et travail pour le staff

Pour les mécaniciens, ce lundi n’était pas non plus de tout repos. Outre la faramineuse logistique du transport de matériel, ceux-ci se sont également coltinés le montagne et l’entretien des bicyclettes. Aux petits oignons de ces bijoux de technologie, au service le plus dévoué de leurs coureurs, ce monde de l’ombre a fait primer le travail à la fatigue. C’est également le cas des assistants, enchaînant les tâches diverses et variées dans la journée, du massage à la préparation des ravitaillements. Le portrait de Delphine Deschamps, employée du Team Arkea-Samsic, illustre notamment cette polyvalence exceptionnelle.

Néanmoins, le Tour de France est bien assez dur pour ne pas saisir les opportunités de loisir que le peu de temps libre laisse aux coureurs. Ainsi, ces journées de repos sont également propices aux parties de cartes enflammées, à des duels acharnés sur console ou à de conviviales conversations. Dans ces moments-là, un leadership disparaît pour faire en faire émerger d’autres. Le ténor du peloton s’efface au profit du troubadour en chef. Dans ces moments-là, les groupes se consolident ou se fissurent. Dans ces moments-là, le Tour se joue (presque) autant que sur la route.