Parce qu’il intervient bien tard dans la saison, après les grandes échéances printanières et les deux Grands Tours qui lui font de l’ombre, les Tours de France et d’Italie, le Tour d’Espagne véhicule souvent l’étiquette de malaimé. Aussi l’organisation ibérique s’emploie-t-elle à tout mettre en œuvre pour attirer sur elle une attention qui fléchit logiquement quatre semaines après l’arrivée du Tour. Présentée à Vigo mi-janvier, la 68ème édition de la Vuelta a surpris, étonné, mais surtout enchanté. Dans les grandes lignes, elle proposera un Grand Départ explosif en Galice, trois séries d’étapes de montagne (en Andalousie, dans les Pyrénées, dans les Asturies), un contre-la-montre individuel singulier, pas moins de onze arrivées au sommet dont l’ascension de l’Alto de l’Angliru pour juge de paix aux portes de Madrid. Le spectacle dans toute sa splendeur !

C’est un Grand Départ galicien explosif, avec l’influence de la mer, qui sera proposé au cours des quatre premiers jours de course. L’épreuve débutera ce samedi 24 août à Vilanova de Arousa, les formations s’élançant d’un ponton sur l’estuaire de la Ria de Arousa pour 27 kilomètres de contre-la-montre par équipes – celui du Tour en faisait 25 contre 17,4 pour celui du Giro. Au lendemain de cette entrée en matière, les grimpeurs seront déjà sollicités avec une première arrivée au sommet à l’Alto do Monte da Groba, suivie le lundi d’une arrivée en côte au Mirador de Lobeira et le mardi d’une quatrième étape inédite jusqu’à Fisterra, à la pointe occidentale de l’Espagne.

Il faudra attendre la sortie de la Galice le mercredi 28 août pour voir enfin les sprinteurs avoir une chance d’entrer en scène. Trois étapes successives leur seront dédiées au cours de la brutale descente de la caravane vers l’Andalousie, que le peloton atteindra en fin de première semaine pour y trouver la véritable montagne. Ces trois étapes andalouses coïncideront en effet avec trois journées montagneuses entre l’arrivée inédite au sommet de l’Alto de Peñas Blancas le samedi 31 août, le final redouté sur les courtes mais infernales pentes de Valdepeñas de Jaen le dimanche 1er septembre, et un nouveau sommet inédit le lundi, l’Alto de Hazallanas, qualifié de rude et spectaculaire, avec des passages à 22 %, et précédé du plus commun Alto de Monachil.

Passé la journée de repos bien venue, et un long transfert aérien vers l’Aragon, c’est en solo et face au chrono que les concurrents se remettront en route. 38 kilomètres ardus les attendront le mercredi 4 septembre à Tarazona. Un unique contre-la-montre individuel qui inclura la montée de l’Alto del Moncayo (1100 mètres) à mi-parcours. De là, la course rejoindra la Catalogne pour deux étapes à l’attention des finisseurs. Déjà, le troisième week-end de course se profilera, marquant par définition le retour de la montagne. Place aux Pyrénées !

Le samedi 7 septembre, ce sera le retour du Collada de la Gallina, un col andorran découvert l’an passé et qui fut le théâtre de l’une des grandes batailles de la course au maillot rouge. Trois ascensions précéderont cette ultime escalade, à commencer par celle du Port d’Envalira qui culmine à 2380 mètres d’altitude, soit le toit de cette édition. Pour marquer le 100ème anniversaire de son cousin français, la Vuelta rendra ensuite une visite exceptionnelle à la France, dix ans après son dernier passage de l’autre côté de la frontière à Cauterets, empruntant cette fois à la Grande Boucle le Port de Balès, le col de Peyresourde et l’arrivée à Peyragudes, tout ça dans les 50 derniers kilomètres d’une étape qui en comptera 232,5 ! Le périple pyrénéen se conclura le lendemain avec l’arrivée en altitude, encore une, à Sallent de Gallego.

Pour autant, il n’en sera pas fini de la course au classement général. Aux triptyques andalou et pyrénéen s’ajoutera un dernier triptyque montagneux en troisième et dernière semaine, cette fois dans les Asturies. Les arrivées pour puncheurs à Peña Cabarga et l’Alto de Naranco feront office d’amuse-gueules en comparaison à la montée de l’Angliru (12,5 km à 10,1 %), proposée pour la sixième fois depuis sa découverte en 1999, mais située pour la toute première fois aux portes de Madrid, que les coureurs rallieront vingt-quatre heures plus tard, le dimanche 15 septembre.

Les 21 étapes de la Vuelta 2013 :

• 1ère étape (samedi 24 août) : Vilanova de Arousa-Sanxenxo (27 km CLM/équipes)
• 2ème étape (dimanche 25 août) : Pontevedra-Alto do Monte da Groba (176,8 km)
• 3ème étape (lundi 26 août) : Vigo-Mirador de Lobeira (172,5 km)
• 4ème étape (mardi 27 août) : Lain-Fisterra (186,4 km)
• 5ème étape (mercredi 28 août) : Sober-Lago de Sanabria (168,4 km)
• 6ème étape (jeudi 29 août) : Guijuelo-Caceres (177,3 km)
• 7ème étape (vendredi 30 août) : Almendralejo-Mairena de Aljafare (195,5 km)
• 8ème étape (samedi 31 août) : Jerez de la Frontera-Alto de Peñas Blancas (170 km)
• 9ème étape (dimanche 1er septembre) : Antequera-Valdepeñas de Jaen (174,3 km)
• 10ème étape (lundi 2 septembre) : Torredelcampo-Güejar Sierra (175,5 km)
• Repos (mardi 3 septembre)
• 11ème étape (mercredi 4 septembre) : Tarazona-Tarazona (38 km CLM)
• 12ème étape (jeudi 5 septembre) : Maella-Tarragone (157 km)
• 13ème étape (vendredi 6 septembre) : Valls-Castelldefels (165 km)
• 14ème étape (samedi 7 septembre) : Baga-Andorre Collada de la Gallina (164 km)
• 15ème étape (dimanche 8 septembre) : Andorre-Peyragudes (232,5 km)
• 16ème étape (lundi 9 septembre) : Graus-Sallent de Gallego (147,7 km)
• Repos (mardi 10 septembre)
• 17ème étape (mercredi 11 septembre) : Calahorra-Burgos (184,5 km)
• 18ème étape (jeudi 12 septembre) : Burgos-Peña Cabarga (186 km)
• 19ème étape (vendredi 13 septembre) : San Vicente de la Barquera-Oviedo (177,5 km)
• 20ème étape (samedi 14 septembre) : Aviles-Alto de l’Angliru (144,1 km)
• 21ème étape (dimanche 15 septembre) : Leganes-Madrid (99,1 km)