Lundi 2 septembre, 10ème étape : Chris Horner, ça décoiffe !

Trois triptyques montagneux se succèdent sur la route de la Vuelta. Le massif andalou permet déjà d’y voir plus clair entre les prétendants les plus sérieux à la victoire finale. Déjà victorieux au Mirador de Lobeira une semaine plus tôt, l’Américain Chris Horner déploie ses ailes à 4,5 kilomètres de l’arrivée à l’Alto d’Hazallanas. Personne n’est en mesure de réagir à son démarrage. Longtemps écarté des pelotons sur une blessure au genou, le coureur de RadioShack-Leopard a de la fraîcheur à revendre. Dans les rampes qui accèdent à l’arrivée, il creuse encore la différence. Vincenzo Nibali se défait bien de ses adversaires à 2 kilomètres de l’arrivée pour se lancer à la poursuite de l’Américain, mais il est déjà hors de portée et en route vers le maillot rouge. L’Italien lui concédera 48 secondes au sommet.

Mercredi 4 septembre, 11ème étape : Nibali piqué au vif

A mi-Vuelta se présente le contre-la-montre individuel de Tarazona sur 38,8 kilomètres. Ce sera le seul exercice du genre durant les trois semaines de course. Les attentions se portent sur Vincenzo Nibali, qui a 43 secondes à reprendre à Chris Horner pour reprendre possession du maillot rouge. Or au matin le Sicilien s’est fait piquer au visage par une guêpe. C’est le visage bouffi, les yeux gonflés dissimulés derrière les lunettes, que Nibali se présente sur la rampe de lancement. Qu’importe la gêne, les jambes sont intactes ! Et l’Italien le prouve très vite. Il signe le 4ème chrono du jour alors que Chris Horner paraît bien frêle dans cet exercice qui ne lui convient pas. Le grimpeur américain ne sera jamais dans l’allure. Il termine 20ème, rend 1’29 » à Nibali et perd le maillot rouge.

Jeudi 12 septembre, 18ème étape : plus de suspense que jamais !

Christopher Horner a mis à profit la traversée des Pyrénées pour refaire une partie de son retard sur Vincenzo Nibali. A l’attaque du troisième massif, celui des Asturies, l’Américain n’est plus qu’à 28 secondes de l’Italien. Et il entend bien les combler dans la montée vers Peña Cabarga. Au rythme, il lâche tous ses adversaires directs et confirme ce qui avait déjà été entrevu lors des précédentes arrivées au sommet : le roi de la montagne, c’est lui. Déconcertant de facilité dans les passages à 20 %, le vétéran termine au sprint pour tenter d’aller chercher le maillot rouge alors que Nibali a craqué dans le dernier kilomètre. Finalement l’Italien sauve sa tunique pour 3 petites secondes. A trois jours de l’arrivée à Madrid, et avec l’Angliru à gravir, rien n’est encore joué.

Samedi 14 septembre, 20ème étape : Chris Horner, maître de l’enfer

3 secondes, c’est ce qui sépare encore Horner de Nibali avant l’étape-reine de l’Angliru à vingt-quatre heures du terme de la Vuelta. Mais désormais elles sont en faveur de l’Américain, parvenu à inverser la tendance la veille à l’Alto del Naranco. L’Italien n’ayant plus de temps à perdre, il attaque dès les premiers passages difficiles de l’Angliru et joue son va-tout dans le brouillard épais. Derrière lui, le Maillot Rouge ne réagit pas immédiatement, mais il reviendra au train. Plusieurs fois, Nibali accélère, sans parvenir à décrocher le vétéran de 41 ans. Les deux hommes se livrent un sublime mano a mano, mais c’est l’Américain qui sort vainqueur. En patron, le leader de la Vuelta augmente le tempo et fait craquer son dauphin sicilien. Il remporte l’épreuve pour 37 secondes.

Samedi 14 septembre, 20ème étape : Kenny Elissonde met un mythe à ses pieds

De cette Vuelta 2014, on retiendra aussi le festival tricolore. David Moncoutié parti, la relève est assurée par Warren Barguil, vainqueur à Castelldefels et Sallent de Gallego, Alexandre Geniez, lauréat à Peyragudes, et Kenny Elissonde, le grimpeur de la FDJ.fr, qui s’apprête à mettre l’Angliru à ses pieds alors que la bataille fait rage pour la victoire finale dans le Tour d’Espagne. Membre d’une échappée d’une trentaine de coureurs, le Francilien s’isole avec Paolo Tiralongo dans l’avant-dernière difficulté. Et quand surgit l’Angliru et que Tiralongo est invité à se relever pour attendre Vincenzo Nibali, Kenny Elissonde augmente son avantage. Les favoris se regardent et le jeune grimpeur de 22 ans file vers l’exploit à travers un épais brouillard. Il inscrit l’Angliru à son palmarès !