6ème étape, jeudi 28 août : le grand rattrapage de septembre

Il y a fort longtemps qu’un Grand Tour n’avait pas proposé une telle affiche. Trois mois après sa victoire dans le Giro, Nairo Quintana affronte Alberto Contador et Chris Froome, en quête de mieux après leurs chutes éliminatoires au Tour de France. A la triplette s’ajoutent Fabio Aru, Joaquim Rodriguez et Alejandro Valverde, soit les six hommes qui répondent présents dès la première arrivée en altitude à La Zubia. Quand des interrogations persistaient au-dessus de nombre d’entre eux, elles se lèvent dès que la route se dresse. Naturellement, chacun se maintient devant dans le final. Sans parvenir toutefois à se départager, faute de punch ou de souplesse. Au sommet, Alejandro Valverde s’en va prendre la victoire d’étape et retrouver le maillot rouge devant Chris Froome et Alberto Contador qui s’annoncent comme de sérieux candidats à la victoire finale en troisième semaine de course. La hiérarchie prend forme.

8ème étape, samedi 30 août : Nacer Bouhanni joue des coudes

Triple vainqueur d’étapes et meilleur sprinteur au Tour d’Italie, Nacer Bouhanni (FDJ.fr) tâche d’engranger à nouveau les victoires d’étapes au Tour d’Espagne. Vainqueur à la première occasion à San Fernando, gêné par John Degenkolb à Ronda (où le jury des commissaires a estimé qu’il avait essayé de passer là où ce n’était pas possible), le Vosgien s’impose à Albacete. Ce second succès ne fait pourtant pas l’unanimité. De peur de se faire à nouveau enfermer, Nacer Bouhanni prend l’initiative de lancer le sprint. L’effet de surprise le dote de quelques longueurs d’avance sur Michael Matthews, qui se jette à sa poursuite et le remonte férocement. Ce n’est qu’en produisant un écart en direction de l’Australien, contraint de freiner, que le sprinteur de la FDJ.fr s’assure le gain de l’étape. Une manœuvre insuffisamment grossière pour justifier un déclassement. Mais Nacer Bouhanni se contentera de deux victoires au tableau d’affichage.

10ème étape, mardi 2 septembre : Nairo Quintana au tapis

Epargné jusqu’ici par les chutes qui ont touché ses adversaires dans le courant de la saison, Nairo Quintana (Movistar Team) s’apprête à connaître le désarroi autour de Borja. Leader d’un classement général très indécis depuis vingt-quatre heures, le Colombien commet une erreur en plein contre-la-montre. Préoccupé par ses chaussures qu’il tente vainement de resserrer dans une descente, le vainqueur du Tour d’Italie arrive bien trop vite dans un virage. La sanction est immédiate. Il heurte la barrière de sécurité. Sa roue avant se retrouve bloquée entre le bas-côté et le macadam. Le Maillot Rouge est quant à lui projeté la tête la première sur le bitume. Sonné, il reprend la route après quelques minutes, mais il sait alors que ses espoirs de doubler Giro et Vuelta resteront lettre morte. Repoussé au classement général, il doit renoncer le lendemain, éjecté une fois encore par une chute qui lui vaut cette fois une fracture de l’omoplate.

16ème étape, lundi 8 septembre : le patron, c’est Contador !

Voilà trois jours qu’Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) s’est emparé du maillot rouge de leader. Pour autant, et bien que les deux premières semaines aient permis d’y voir plus clair, la course se cherche encore un patron. L’horizon va s’éclaicir dans l’étape qui mène à La Farrapona. C’est Chris Froome qui montre les dents le premier à 4 kilomètres de l’arrivée. Une violente attaque distance immédiatement Alejandro Valverde et Joaquim Rodriguez. Pas Alberto Contador, qui s’accroche et laisse stratégiquement le Britannique faire le travail pour distancer ses deux compatriotes. Le Maillot Rouge est en train d’écarter deux rivaux pour la victoire finale, mais il en veut plus. Il place une accélération tranchante que Chris Froome ne peut pas suivre. Sur la ligne, l’addition n’est pas forcément très salée (15 secondes pour Froome, 55 pour Valverde, 59 pour Rodriguez en plus des bonifications), mais un grand pas est fait vers la victoire finale.

20ème étape, samedi 13 septembre : Contador assoit sa domination

On attendait de les voir en découdre au mois de juillet, mais les circonstances en ont décidé autrement. Il aura suffi de deux chutes, d’un poignet fracturé et d’un tibia brisé pour que Chris Froome et Alberto Contador reportent leur joute de deux mois au Tour d’Espagne. Ce combat qui tient les aficionados en haleine depuis que les deux hommes se sont montrés les plus forts à La Farrapona prend fin au Puerto de Ancares à la veille de l’arrivée finale à Saint-Jacques-de-Compostelle. La bataille fait rage et les deux premiers du classement général se retrouvent seuls pour se livrer un duel de titans. L’outsider Chris Froome multiplie les accélérations mais ne parvient pas à tromper la vigilance d’un Contador grimaçant mais solide. Finalement, l’Espagnol profite d’une énième accélération de son rival dans les dernières rampes difficile pour le contrer sur le haut de l’ascension, gagner l’étape et conquérir définitivement la Vuelta.