dan martin Tour de France Mur de Bretagne

C’est désormais un classique, les routes du Tour empruntent la difficile montée vers Mûr-de-Bretagne, une côte difficile à sept pour-cent de moyenne sur deux kilomètres. Les puncheurs avaient coché cette étape, et ils n’ont pas manqué de se mettre en évidence dans la double ascension de cette côte et ses passages à douze pour-cent. Si le Tour ne se jouait pas ce jeudi, il fallait tout de même rester au contact des meilleurs pour ne pas perdre du temps. Et l’Irlandais Dan Martin (UAE Team Emirates) ne s’est pas posé de question. Le leader de la formation émiratie a lancé de loin, avant de passer la flamme rouge, là où les pourcentages sont les plus difficiles. En chasse sur l’Irlandais, Richie Porte (BMC), Adam Yates (Mitchelton Scott) ou Geraint Thomas (Team Sky) ne reverront jamais Martin et son coup de pédale si aérien lors de ce final à Mûr-de-Bretagne. Seul Pierre Latour (AG2R La Mondiale) a dépassé ses limites pour tenter de revenir sur le fuyard mais le tricolore a réagi trop tard pour revenir dans ses roues. Il s’adjuge tout de même une belle deuxième place. 

« J’avais le jus »

En difficulté cette saison avant de remporter une étape sur le Critérium du Dauphiné, Dan Martin retrouve son punch et ses jambes d’antan, lorsqu’il roulait sous la bannière Quick Step Floors. Ce jeudi, il a contrecarré les plans de son ancienne équipe qui misait tout sur Julian Alaphilippe. « Richie (Porte) a fait un gros effort à l’avant. Je savais que le premier kilomètre était très dur et que tout le monde était dans le rouge. Je me suis dit ‘’pourquoi pas essayer’’. Je me sentais bien, j’avais le jus et les jambes s’est-il exprimé au micro de france2. Je me suis mis beaucoup de pression en début de saison, mais j’ai pris un peu de recul. Il y a une très bonne ambiance dans l’équipe, on rigole beaucoup et c’est agréable de les remercier comme cela. » Douzième dans le même temps que Valverde, Alaphilippe et les autres, Greg Van Avermaet (BMC) a conservé son maillot jaune. Le classicmen n’a pas été mis en difficulté sur la double ascension de Mûr-de-Bretagne. Il devrait garder cette tunique jusqu’à Roubaix et l’étape pavée où il pourrait avoir bien plus de difficultés pour la conserver. 

Bardet et Dumoulin perdent du temps

Dans les derniers hectomètres de l’étape, deux leaders ont perdu gros lors de ce sixième acte. Tom Dumoulin (Team Sunweb) et Romain Bardet (AG2R La Mondiale) ont été victimes de problèmes mécaniques dans le final de l’étape. Le Néerlandais a crevé sa roue à seulement cinq kilomètres de la ligne d’arrivée. Dépanné assez tardivement, il a concédé 53 secondes sur la ligne, car à l’avant, le rythme était effréné. Bardet a lui perdu de précieuses secondes. Il a eu l’avantage d’être bien entouré lorsque son problème mécanique l’a retardé, prenant le vélo de Tony Gallopin. Mais dans l’ascension finale, il a sûrement payé ses efforts pour revenir dans le groupe de tête. « J’ai eu un problème de vélo. L’effort a été fatal dans le final. J’ai limité les dégâts car ça roulait très fort lorsque ce problème m’est arrivé a-t-il expliqué, lui qui a concédé 31 secondes sur Dan Martin. Il y a toujours des rebondissements sur le Tour. Aujourd’hui, ce n’était pas de notre côté. »

Skujins conserve les pois

Dès le premier kilomètre, Laurent Pichon (Fortuneo Samsic), Damien Gaudin, Fabien Grellier (Direct Energie), Anthony Turgis (Cofidis) et Dion Smith (Wanty Groupe Gobert) ont pris les devants. Ils n’ont pas eu à batailler pour sortir, le peloton laissant ces cinq hommes prendre de l’avance et réaliser la course en tête. Une nouvelle fois à l’avant, le Néo-Zélandais a pris de précieux points sur les différents grimpeurs placés le long de la route. Mais sous l’impulsion du peloton emmené par la Quick Step Floors et la Sky, il a craqué dans la première ascension de Mûr-de-Bretagne, tout comme Fabien Grellier, les derniers rescapés de l’échappée matinale. Tom Skujins (Trek Segafredo) s’est alors levé sur ses pédales pour s’adjuger deux points supplémentaires qui lui permettent de conserver sa tunique blanche à pois rouge. 

Des coups de bordures ont émaillé la course 

Alors que l’étape de la veille était bien plus tranquille pour les principaux favoris, certains leaders ont été malmenés par la Quick Step Floors lors de cette cinquième étape. Au kilomètre 78, dans la plaine, les hommes de Patrick Lefevere ont mis les gaz pour réaliser un coup de bordure. Avec un vent de côté assez important, de nombreux coureurs et favoris se sont retrouvés piégés. Mikel Landa, Nairo Quintana (Movistar), Dan Martin (UAE Team Emirates), Vincenzo Nibali (Bahrain Merida) ou encore Pierre Latour (AG2R La Mondiale) ont été rétrogradés dans un second peloton mais ils ont vite réussi à boucher le trou qui les distançaient avec la soixantaine de coureurs au sein du groupe maillot jaune. Cela a été bien plus difficile pour Primoz Roglic (LottoNL Jumbo), Franco Pelizotti ou Domenico Pozzovivo (Bahrain Merida). Ces hommes ont longtemps chassé le peloton. Les lieutenants de Roglic ont réussi à revenir au prix de gros efforts. 

-Léo Labica