Trois contre-la-montre individuels dont un en altitude, quatre étapes de haute montagne, sept de moyenne montagne et sept de plaine, voilà comment se décompose le tracé du Giro 2016. Un parcours de 3463,1 kilomètres déconcertant, moins spectaculaire en apparence que ne le furent certaines éditions, avec des difficultés moins condensées, mais tout à fait à même d’offrir des duels aussi savoureux que par le passé.

Si le Tour d’Italie n’en a pas fini avec ses excentricités, il les tempère. Du moins si l’on peut considérer comme tel les 2150 bornes séparant le Grand Départ néerlandais du point de chute italien de l’édition 2016. Car c’est encore loin de ses racines que la course rose partira vendredi d’Apeldoorn, aux Pays-Bas, pays auquel l’épreuve rendra visite pour la troisième fois en quinze ans après Groningue en 2002 et Amsterdam en 2010. Pour trois jours répartis entre un bref contre-la-montre individuel en ville de 9,8 kilomètres et deux étapes de plaine dans la province de Gueldre.

Un chrono musclé pour premier arbitre. Après une journée de transfert pour rejoindre la Calabre, pointe sud de l’Italie, le Giro entamera sa lente remontée de la péninsule qui consistera pour les favoris à ne pas perdre de temps. Les occasions d’en gagner ne manqueront pas pour autant. La première interviendra le jeudi 12 mai (6ème étape) avec une première arrivée en altitude dans les Abruzzes à Roccaraso (6,3 km à 4,8 %). Mais c’est trois jours plus tard, après une étape semi-montagneuse vers Arezzo (et les 8,5 km à 6,5 % de l’Alpe di Poti à 17 kilomètres de l’arrivée), que les lignes seront appelées à bouger à l’occasion d’un contre-la-montre dominical musclé de 40,4 kilomètres à travers le Chianti (9ème étape). Entre Radda et Greve, le parcours emprunte des routes en montagnes russes, avec deux ascensions (l’une de 4,9 km à 3,7 %) et autant de descentes rapides.


Une journée épique à travers les Dolomites. En deuxième semaine, le peloton poursuivra sa progression vers le nord et les Dolomites. En guise d’amuse-gueule, il lui faudra négocier dès sa reprise une étape compliquée vers Sestola (7,4 km à 5 %). Et quand bien même la 13ème étape entre Palmanova et Cividale del Friuli le vendredi 20 mai sera encore truffée d’obstacles, c’est le week-end dans les Dolomites qui retiendra l’attention. Le samedi, dans une étape sans répit entre Alpago et Corvara, il faudra franchir six exigeantes ascensions dont cinq au-dessus des 2000 mètres d’altitude : le Passo Pordoi (9,4 km à 6,8 %), le Passo Sella (5,5 km à 8 %), le Passo Gardena (5,7 km à 4,4 %), le Passo Campolongo (6,1 km à 5,8 %), le Passio Giau (9,8 km à 9,4 %) et le Passo Valparola (11,4 km à 5,8 %), ce dernier à 20 kilomètres de l’arrivée à Corvara. Une étape-reine annoncée à 5400 mètres de dénivelé.


Le retour d’un cronoscalata dans le Trentin. Tout juste remis des efforts de la veille et de l’addition des mètres de dénivelé, les favoris du Giro seront encore sollicités le dimanche 22 mai dans le traditionnel cronoscalata, comprenez le contre-la-montre en côte. Exceptionnellement abandonné l’an passé, l’exercice fera son retour en conclusion de la deuxième semaine dans une 15ème étape dessinée entre Castelrotto et l’Alpe de Siusi, dans le Trentin-Haut-Adige. Au programme, 10,8 kilomètres presque intégralement ascendants. Si les 1800 premiers mètres à la sortie de Castelrotto permettront de se mettre dans l’allure, on attaquera la pente à proprement parler pour 9,1 kilomètres à 8,3 %. Les pentes de l’Alpe di Siusi, déjà visitées par le Giro en 2009 (victoire de Denis Menchov), se veulent constantes sur des routes larges et bien asphaltées, avec une série de lacets sur le sommet.


Conclusion inédite à Risoul. Si la sortie des Dolomites le mardi 24 mai, après une troisième journée off, et l’arrivée à Andalo (6,2 km à 3,1 %) précédée par la montée de Fai della Paganella (9,7 km à 7,4 %) sera encore exploitable, les favoris se concentreront plus sûrement sur le grand final du Giro qui passera par deux étapes alpestres les vendredi 27 et samedi 28 mai. A l’avant-veille de l’arrivée finale à Turin, l’interminable col Agnel (21,3 km à 6,8 %), qui marque la frontière entre le Piémont italien et les Hautes-Alpes françaises, fera office de Cima Coppi à 2744 mètres d’altitude. De là-haut, les coureurs plongeront en territoire français dans la vallée du Guil, jusqu’à Guillestre, qui marquera le début de la montée finale vers la station de Risoul (12,6 km à 6,9 %), où Rafal Majka s’était imposé en 2014 à l’arrivée d’une étape du Tour de France. Quatre ans après la victoire de Nairo Quintana en marge du Tour de l’Avenir.


Un condensé de difficultés à vingt-quatre heures de Turin. Mais au départ de Guillestre le samedi 28 mai, et avant la dernière grande étape de montagne qui ramènera le peloton en Italie, où s’achèvera le Giro vingt-quatre heures plus tard dans les rues de Turin, les jeux ne seront pas faits. A travers les Alpes franco-italiennes, de Guillestre à Sant’Anna di Vinadio, il restera 4100 mètres de dénivelé à encaisser en 134 kilomètres. En quatre ascensions, trois descentes, et pas un mètre de plat. Les coureurs du Tour d’Italie graviront coup sur coup le col de Vars (19 km à 5,8 %), le col de la Bonette (22,2 km à 6,7 %) et le long col frontalier de la Lombarde (20,6 km à 7,2 %), en haut duquel la course retrouvera l’Italie pour 10 kilomètres marqués par la montée vers Sant’Anna di Vinadio (2,3 km à 8,3 %). La plus haute arrivée en altitude de cette 99ème édition. A 1824 mètres d’altitude.

Les 21 étapes du Giro 2016 :

• 1ère étape (vendredi 6 mai) : Apeldoorn-Apeldoorn (9,8 km CLM)
• 2ème étape (samedi 7 mai) : Arnhem-Nimègue (190 km)
• 3ème étape (dimanche 8 mai) : Nimègue-Arnhem (190 km)
• repos (lundi 9 mai)
• 4ème étape (mardi 10 mai) : Catanzaro-Praia a Mare (200 km)
• 5ème étape (mercredi 11 mai) : Praia a Mare-Bénévent (233 km)
• 6ème étape (jeudi 12 mai) : Ponte-Roccaraso (157 km)
• 7ème étape (vendredi 13 mai) : Sulmona-Foligno (211 km)
• 8ème étape (samedi 14 mai) : Foligno-Arezzo (186 km)
• 9ème étape (dimanche 15 mai) : Radda in Chianti-Greve in Chianti (40,5 km CLM)
• repos (lundi 16 mai)
• 10ème étape (mardi 17 mai) : Campi Bisenzio-Sestola (219 km)
• 11ème étape (mercredi 18 mai) : Modène-Asolo (227 km)
• 12ème étape (jeudi 19 mai) : Noale-Bibione (182 km)
• 13ème étape (vendredi 20 mai) : Palmanova-Cividale del Friuli (170 km)
• 14ème étape (samedi 21 mai) : Alpago-Corvara (210 km)
• 15ème étape (dimanche 22 mai) : Castelrotto-Alpe de Siusi (10,8 km CLM)
• repos (lundi 23 mai)
• 16ème étape (mardi 24 mai) : Bressanone-Andalo (132 km)
• 17ème étape (mercredi 25 mai) : Molveno-Cassano d’Adda (196 km)
• 18ème étape (jeudi 26 mai) : Muggio-Pinerolo (240 km)
• 19ème étape (vendredi 27 mai) : Pinerolo-Risoul (162 km)
• 20ème étape (samedi 28 mai) : Guillestre-Sant’Anna di Vinadio (134 km)
• 21ème étape (dimanche 29 mai) : Cuneo-Turin (163 km)