Alexandre, quelles conclusions tirez-vous de votre dernière saison avec Argos-Shimano ?
Personnellement, j’espérais bien plus en termes de résultats pour cette année ! Ce manque de résultats est peut-être dû au fait que je n’ai pas pu m’entraîner comme convenu cet hiver à cause de mon opération au genou. Du coup ma préparation a été décalée. Pourtant je n’avais pas de mauvaises sensations en début de saison alors je ne sais pas trop… Par contre, je sais que j’ai fait pas mal d’erreurs stratégiques en course qui ont ruiné certaines fois mes espoirs de bons résultats. Sinon collectivement, on avait deux excellents sprinteurs dans l’équipe et on a vraiment assuré pour qu’ils aient d’excellents résultats. Sur ce point-là, je crois que la saison a été plus que réussie. Notamment avec les cinq victoires de John Degenkolb sur la Vuelta. Mais à vrai dire, je ne garde pas un super souvenir de 2012 car je n’ai pas réussi à lever les bras…

Ce problème de genou est-il définitivement un mauvais souvenir ?
Oui, c’est désormais une vieille histoire ! Ce problème a vraiment été ennuyeux durant l’année dernière et aussi parfois en ce début de saison. Mais maintenant je ne ressens plus aucune gêne. Sportivement, je ne pense pas avoir perdu un an même si c’est vrai que les résultats n’ont pas été à la hauteur de ce que j’espérais.

Êtes-vous déçu de quitter l’équipe avec laquelle vous avez découvert le monde professionnel ?
Non, je ne suis pas déçu, car j’avais vraiment besoin de voir quelque chose de nouveau et le projet de la FDJ-BigMat m’attire vraiment. Je n’ai donc aucun regret. Skil-Shimano m’a permis de devenir professionnel et m’a beaucoup apporté pendant deux ans. Je tiens à les remercier énormément pour cela !

Quelles sont les raisons de votre départ ?
Cette année a été un peu plus compliquée pour moi. J’avais aussi l’impression que la place des sprinteurs dans l’équipe était grandissante donc j’ai décidé de découvrir tout autre chose et de me lancer dans de nouveaux défis. Je pense que l’équipe FDJ-BigMat va me tirer encore plus vers le haut !

Pourquoi aviez-vous choisi de commencer votre carrière à l’étranger ? 
Vous savez, il n’est jamais facile de choisir une équipe… (rires). J’étais déjà en contact avec la FDJ à la fin de l’année 2009, mais je voulais à tout prix finir ma Licence Pro en 2010. Ceci paraissait un peu compliqué avec cette équipe alors que Skil-Shimano me permettait de mener ce projet à bout. À cette époque, le choix s’est donc fait ainsi et l’idée de partir à l’étranger me plaisait beaucoup car j’avais envie de découvrir plein de nouvelles choses : une mentalité différente de la nôtre, une nouvelle langue, une autre culture…etc.

Que vous aura réellement apporté cette parenthèse à l’étranger ? 
D’abord, Merijn Zeeman, l’entraîneur que j’ai eu pendant trois ans (quittant Argos Shimano pour la Rabobank NDLR), m’a beaucoup appris sur la connaissance de soi-même et sur le développement personnel…Grâce à tout cela, j’ai pu découvrir le milieu cycliste tout doucement et surtout sans pression. Ensuite, j’ai bien progressé et de ce fait, j’ai pu découvrir les courses qui me faisaient rêver, et aussi celles où je ne voulais plus retourner. Ce passage à l’étranger m’a donc beaucoup apporté et fut finalement une expérience intéressante.

Aviez-vous d’autres propositions que celle de la FDJ-BigMat ? 
Oui j’avais d’autres propositions, mais le projet de Marc Madiot de mettre en avant la nouvelle génération m’a vraiment plu ! C’est une équipe qui me fascine et j’ai hâte d’y faire mes premiers pas. C’est vraiment une équipe mythique pour un coureur français !

Vous n’avez que 24 ans et donc encore quelques années de progression devant vous… Allez vous à la FDJ-BigMat pour passer un nouveau « cap » ? 
Exactement, j’ai fait ce choix pour essayer de passer un nouveau cap, et aussi pour éviter de me laisser endormir chez Argos qui compte beaucoup sur ses sprinteurs. Maintenant il faut que je sois présent, que je mette tous les moyens de mon coté pour réussir ! J’ai encore quelques années de progression devant moi mais une carrière ne dure pas si longtemps que cela. Il faut donc être opérationnel au plus vite dans le but de me faire plaisir sur les courses qui me font rêver…

Justement, quelles sont ces courses ?
Les courses de moyenne et de haute montagne sont celles qui me plaisent le plus et c’est dans ce domaine-là que je souhaite progresser en premier lieu. Pour le moment les courses d’une semaine me conviennent plutôt bien. Mais je pense qu’avec les années, je vais progresser dans les courses de trois semaines, et pourquoi pas y faire de bons résultats dans le futur… Enfin je l’espère !

Aurez-vous des objectifs précis pour 2013 ? 
Je ne connais pas encore mes objectifs pour 2013, et mon rôle sera d’épauler Thibaut Pinot dans les courses montagneuses.

Et votre programme hivernal ? 
Je me repose depuis le Tour de Lombardie. Je vais reprendre l’activité physique début novembre avec de la natation, des footings et du VTT. Et à partir du mois de décembre, je vais progressivement mettre de plus en plus de vélo dans mon entraînement pour bien monter en régime en vue de la future saison.

Êtes vous impatient à l’idée d’intégrer l’équipe ?
J’espère avant tout m’épanouir à 100 % ! J’espère aussi que je serai en excellente condition afin d’aider mes leaders et de faire ma place sur des courses secondaires. C’est vrai, je suis vraiment impatient de débuter ma nouvelle partie de carrière comme vous le dites (rires). Le projet dans lequel je viens de m’engager me fait rêver ! J’ai vraiment hâte de le commencer. Concernant l’équipe, je trouve qu’elle est dynamique et aussi très professionnelle. Elle a pour objectif que chacun de ses coureurs se développe au maximum pour qu’ils puissent ainsi donner le meilleur d’eux-mêmes ! Maintenant, il ne reste plus qu’a « bien » pédaler (rires).

Propos recueillis par Alexis Rose le 23 octobre.