Anthony, vous serez le benjamin de l’équipe Cofidis en 2015. Une équipe qu’avait failli rejoindre votre faire Jimmy il y a un an ?
C’est sûr qu’il y a un petit regret de ne pas être avec lui. Mais on espère toujours être ensemble. On sait très bien qu’on va progresser tous les deux et que l’on risque de se retrouver à ce moment-là. Là, ce sera un nouveau départ avec lui. Sans oublier notre petit frère Tanguy qui est Junior 1. Ce serait un très beau rêve d’être tous les trois ensemble.

Vous aviez réalisé une belle saison chez les Espoirs l’an dernier en remportant Liège-Bastogne-Liège puis en terminant 3ème des Championnats d’Europe. Êtes-vous déjà certain d’évoluer vers un profil de puncheur ?
Non, je n’ai pas encore cerné mon profil. Ça court toujours différemment chez les professionnels. Mon profil peut encore changer. Je suis assez polyvalent. Cela me permet de m’essayer sur plusieurs terrains et sur plusieurs courses. Pour une fois, être polyvalent a été un avantage.

Pourtant l’équipe, avec le recrutement de Nacer Bouhanni, semble se tourner davantage vers le sprint…
Ça ne me fait pas peur. Le sprint, ça fait partie du vélo. On a souvent du mal à être tout seul pour assurer une victoire. Ça se joue parfois à un centimètre sur la ligne d’arrivée, c’est ce qu’il s’est passé l’année dernière sur une course pour moi. C’est la raison de l’importance du sprint. Le fait de travailler ce domaine précis avec l’arrivée de Nacer fait bien progresser tous les coureurs. C’est une qualité de plus.

Qu’est-ce que l’équipe attend de vous ?
Elle attend de moi que je me montre collectif et que je travaille pour faire briller l’équipe dans son ensemble. C’est ce que je veux faire également.

Il y a un an, vous terminiez 12ème du Championnat du Monde de cyclo-cross chez les Espoirs. Cette saison, vos apparitions se sont faites rares. L’avez-vous mis définitivement de côté ?
J’avais fait une très belle saison l’année dernière en cyclo-cross. Beaucoup de personnes m’ont dit que j’avais plus d’avenir sur la route. Il fallait faire un choix. Cette année, j’en ai fait un. C’était le cyclo-cross de Sébastien Minard. C’était à la fin de ma saison de route. Je l’ai utilisé pour retarder ma coupure cet hiver. Ça m’a fait plaisir de faire un dernier cyclo-cross avec des professionnels autour de moi. J’ai mis un point final à ma saison de cyclo-cross. Depuis, j’ai de bonnes sensations dans les jambes. La progression est là, j’espère que ça va continuer. Pour le moment je n’ai aucun regret.

C’est le même chemin qu’a suivi votre frère…
Oui, c’est le chemin que je suis. Je prends beaucoup exemple sur Jimmy. Pour le moment ça marche bien et je compte continuer comme ça.  Il m’a entraîné l’année dernière. Depuis, j’ai changé d’entraîneur. Il le savait très bien. Lui aussi avait conscience qu’il fallait que j’aille voir ailleurs si je voulais progresser. J’ai récupéré un très bon entraîneur avec Jacques Decrion et j’ai entièrement confiance en lui. Il entraîne des très grands. C’est l’entraîneur de Nacer Bouhanni, ça ne peut qu’aller !

Vous allez découvrir le monde professionnel et les nouvelles technologies qui vont avec. Aviez-vous l’habitude de travailler avec des capteurs de puissance ?
L’année dernière, je m’étais procuré un SRM auprès de Cofidis, chez qui j’étais stagiaire, justement pour perfectionner mon entraînement. Avec ce type de matériel, on peut faire du très bon travail. Ça ne peut que continuer ainsi.

Propos recueillis à Roubaix le 23 janvier 2015.