Brice, après l’arrêt de Sojasun, où en êtes-vous dans votre recherche d’équipe pour la saison prochaine ?
Je suis toujours dans l’expectative, la situation n’ayant pas encore évolué depuis la fin de la saison, mais désormais une piste avance bien. C’est une piste concrète dont je devrais avoir une réponse officielle la semaine prochaine. A ce jour, je n’ai donc pas signé de contrat mais c’est en bonne voie.

Avez-vous fait recours à un agent pour réaliser les démarches auprès des équipes ?
Non, je n’ai pas d’agent. Je me débrouille tout seul car ça ne me dérange pas de prendre mon téléphone et d’appeler. J’essaie de me vendre dans un contexte qui n’est pas forcément facile étant donné la situation actuelle. Je n’ai pas non plus réalisé une saison terrible. Mais j’ai encore pas mal de choses à prouver. A 28 ans, je suis encore jeune dans le milieu du vélo et je ne veux pas m’arrêter là. Je ne suis pas mort du tout. C’est cela que je mets en valeur auprès des dirigeants. J’ai conscience aujourd’hui que ça devient tard mais j’ai vraiment confiance que ça puisse se faire prochainement.

Et si ça ne devait pas se faire ?
Je rebondirais ailleurs. Le vélo, c’est bien, mais c’est sûr qu’il n’y a pas que ça dans la vie. Certes, ça prend une place importante dans la mienne, c’est beaucoup de contraintes, mais je me sens prêt à les accepter pendant encore quelques années, sachant que je peux encore faire de belles choses.

Envisageriez-vous, dans la pire des situations, de redescendre chez les amateurs ?
Pas du tout, non. En revanche je ferais du triathlon. C’est une discipline que j’affectionne. Je suis bon en natation et ça m’a toujours plu. Je pense que je peux vraiment faire quelque chose de bien dans le triathlon. C’est un sport qui se médiatise de plus en plus et dans lequel je me ferais peut-être tout autant plaisir que dans le vélo, même si pour l’instant c’est dans le vélo que je veux poursuivre ma carrière.

Tous les coureurs de l’équipe Sojasun n’ont pas encore trouvé de contrat pour 2014. Dans ces moments pénibles, êtes-vous en contact les uns avec les autres ?
A cette période de l’année, nous sommes en famille, bien que pour la plupart c’est la reprise de l’entraînement. Mais surtout, on décompresse. J’ai des news de quelques gars, comme Anthony Delaplace et Christophe Laborie, qui vont chez Bretagne-Séché Environnement, et Julien El Farès et Rémi Pauriol, qui n’ont rien trouvé encore. C’est compliqué pour tout le monde, chacun cherche une place pour lui.

Mais le contexte ne s’y prête pas…
C’est difficile avec l’arrêt de plusieurs équipes. Un coureur qui marche très fort, même quand une équipe s’arrête, il parvient normalement à retrouver une place facilement. Ça n’a pas été mon cas cette saison, c’est donc plus compliqué. Ce sont des moments pénibles mais des petites galères comme ça, j’en aurai d’autres à traverser dans ma vie.

Vous sortez d’une saison discrète en matière de résultats…
Ça n’a vraiment pas été terrible mais je ne peux pas dire non plus avoir été complètement à côté de la plaque. Je n’ai pas eu beaucoup de réussite, c’est sûr, mais j’ai aussi beaucoup misé sur le Tour de France. Si ça m’avait réussi, on aurait dit que j’avais fait une saison formidable en ne se basant que sur le mois de juillet. Mais ça n’a pas voulu sourire. J’ai fait les choses comme il fallait, ça n’a pas marché, mais il fallait essayer.

Que vous a-t-il manqué ?
Cette année j’ai eu la tête un peu partout. J’ai emménagé dans une nouvelle maison, je suis devenu papa, il y a eu pas mal de changements dans ma vie. Certes, le vélo occupe une grande place dans ma tête mais ce n’est pas non plus la seule chose. Je sais que l’année prochaine je serai plus serein à ce niveau. Je me focaliserai sur d’autres objectifs et j’essaierai d’aller à la bagarre dès le mois de février. C’est ma volonté chaque année mais cette fois j’aurai davantage le couteau entre les dents.

D’ores et déjà, vous avez entamé votre préparation à la saison 2014 ?
Je n’ai pas vraiment arrêté le sport. J’ai couplé course à pied et natation et j’ai repris le vélo il y a dix jours. J’ai gardé un petit rythme sportif, j’en avais besoin. L’hiver je pratique surtout ces trois disciplines du triathlon. Je réalise en outre quelques ateliers de musculation à la maison. J’étais pas mal en début de saison, je ne vais donc rien changer à ma préparation.

Travaillez-vous avec un entraîneur ?
Non. J’écoute certaines personnes, je prends des avis, des conseils, et je fais mon programme. Niels Brouzes m’a toujours suivi. On avait sympathisé un peu avant qu’il arrête sa carrière. Il est désormais coach sportif et entraîneur de certains coureurs. Je l’appelle de temps en temps, il me donne certains conseils, mais j’ai du mal à suivre strictement un plan concocté par un entraîneur. Je préfère m’interroger moi-même, adapter mon programme. Il y a plein de méthodes qui sont bonnes, le tout c’est d’y croire.

Dans l’attente de votre signature avec une équipe, est-ce facile de se mobiliser pour la saison prochaine ?
On est pensif sur le vélo mais ce n’est que la reprise. Ça se résume à quelques heures de selle sans trop bourriner. Et quelle que soit l’issue des tractations, avoir une activité physique c’est bon pour la santé. Ça me plaît d’aller m’entraîner donc ça ne me pose pas de problème. Je ne me suis pas non plus fixé de date butoir. Je pense que ceux qui s’en fixent sont ceux qui ont du mal à dormir la nuit. J’y pense, bien sûr, mais ça ne me bouffe pas la vie non plus. J’aimerais néanmoins que ça arrive vite.

Propos recueillis le 14 novembre 2013.