Jimmy, on vous a retrouvé sur plusieurs manifestations cyclistes ces dernières semaines, n’êtes-vous pas trop nostalgique à l’idée de renfiler la tenue de vélo ?
Non, du tout. Je remets régulièrement le maillot et le cuissard. Je n’ai pas encore trop perdu l’habitude de laisser le vélo de côté. Je suis donc au contraire très content de courir encore quand je le peux et d’être invité sur une gentleman de temps en temps. Ça permet aussi de revoir les anciens collègues et les copains. C’est toujours sympa. Je retrouve cette atmosphère sans pincement au cœur car la compétition ne me manque pas. J’ai fait une croix dessus. Gentleman plutôt que coureur, ça me va bien désormais.

Vous avez mis un terme à votre carrière en fin d’année 2012, faute de proposition dans une nouvelle structure professionnelle. Cela ne vous a-t-il pas manqué à la reprise de la saison ?
En janvier, j’avais encore de tous petits espoirs de prolonger l’aventure chez les professionnels. J’avais reçu de nouveaux contacts et j’avais une petite espérance, notamment chez BigMat-Auber 93. Mais quand on m’a dit non, je me suis dit qu’il était temps de faire le deuil de ma carrière. Je préférais mettre un terme à ma carrière sur une note correcte plutôt que de faire une année de trop. J’ai passé ce cap et ça me va bien comme ça.

L’idée de terminer votre carrière sur une saison à l’échelon amateur ne vous a-t-elle pas effleuré l’esprit ?
Traverser la France en camping-car, non merci ! J’ai fait quinze ans dans les plus belles équipes, les plus beaux hôtels, j’ai passé l’âge de passer mon temps dans des camionnettes pour gagner deux balles. Je suis au « chômage » pendant deux ans, ce qui me laisse ces deux années pour préparer ma reconversion. Je préfère travailler là-dessus plutôt que de continuer à vouloir faire du vélo pour rien.

Pour autant vous n’avez pas mis le vélo de côté ?
Non, et je m’y investis toujours. Je suis notamment éducateur de l’école de vélo de l’Avenir Cycliste de Montdidier, mon club. J’encadre aussi les Juniors du comité de Picardie sur le Challenge National. Je suis toujours présent dans le vélo. La passion dure.

Qu’apportez-vous aux jeunes que vous encadrez ?
Je suis tout simplement éducateur de l’école de vélo, avec les tout petits. J’apprends aux gamins à faire les quilles, à aller rouler, à se protéger du vent, le b.a.-ba du vélo. Lorsque je suis en sélection avec les Juniors, je joue le rôle de directeur sportif en course. Les Juniors sont évidemment preneurs de mes conseils et ils les appliquent plutôt bien, donc c’est plaisant de travailler avec des jeunes en devenir.

On sent de suite que c’est quelque chose qui vous plaît…
Ça me plaît complètement, oui ! J’avais officié la première fois au Challenge National Juniors à Jugon-les-Lacs, avec la chance de voir Corentin Ermenault s’imposer dans le contre-la-montre. Pour une première comme DS, voir un de ses coureurs gagner une course, c’est vraiment sympa. Dans la bagnole, j’ai eu tout de suite la petite chair de poule. Ça m’a plu.

En quoi va consister votre reconversion ?
J’ai mon Brevet d’Etat. J’aimerais être directeur sportif. Et en ce moment je suis une formation de management, coaching et préparation mentale. Tout cela pour essayer justement de devenir un bon directeur sportif, de trouver les mots justes pour motiver une équipe, motiver un coureur, qu’il soit très bon ou moyen, et exploiter au mieux son potentiel.

A quel échelon vous verriez-vous diriger une équipe ?
Dans un premier temps ce sera certainement chez les amateurs, car il y a tout de même très peu de places chez les professionnels. Mais dès l’année prochaine il y a des chances que j’officie chez les amateurs, en espérant à l’avenir trouver une place chez les pros.