A chaud, quel bilan tirez-vous de ce Tour de France ?
Pour nous le bilan est positif, on l’avait déjà évoqué un peu hier soir. Il est positif parce qu’on avait pour objectif de gagner une étape. Après si on avait pu accrocher le maillot vert jusqu’aux Champs-Elysées, ça n’aurait pas été plus mal, mais on savait que la partie allait être compliquée. Maintenant on n’a pas de regrets, les mecs ont fait ce qu’il y avait à faire durant ce Tour de France. A Thor (ndlr : Thor Hushovd), il lui a manqué un petit mois de compétition et quelques sprints pour retrouver son niveau réel, mais là encore on ne peut pas avoir de regrets. Il était au départ avec son maillot de champion national, il a gagné peut être la plus belle étape de plaine et à partir de là c’était bon pour nous.

Est-ce qu’il y a une petite déception peut être par rapport à Carlos Sastre ?
Ce n’est pas vraiment une déception parce qu’on n’avait pas une équipe franchement bâtie pour Carlos. On avait six coureurs pour les étapes de plaine et deux coureurs pour l’aider. Donc on savait que ça allait être compliqué pour lui, mais il s’est bien battu et jusqu’au bout. Même si l’étape du Tourmalet il était un peu à contre-temps mais bon il a eu envie d’aller au fond des choses pour n’avoir aucun regret.

Cette échappée justement, c’était un peu son dernier combat si j’ose dire, cette échappée-suicide comment l’avez-vous analysée en interne ?
En fait pour nous ce n’était pas notre dernier combat. Mais bon, c’était la dernière étape de montagne, et Carlos était très en colère d’avoir loupé l’échappée des sept car il savait que s’il arrivait au pied du Tourmalet avec trois minutes d’avance il avait un coup à jouer. Après quand ce n’était plus possible il l’a su au sommet de Marie-Blanque, mais il voulait aller au fond des choses. Et puis il nous a dit à l’arrivée que s’il se relevait au sommet de Marie-Blanque ça n’aurait pas changé grand-chose au résultat final.

Maintenant que le Tour est terminé quel regard portez-vous sur votre sélection ? Si le Tour était à refaire, garderiez-vous une telle équipe qui avantage la plaine au détriment de la montagne ?
Oui on n’avait pas le choix parce que Xavier Tondo était malade au mois de juin. Inigo Cuesta avait besoin de souffler après le Giro et ne se sentait pas capable de faire le Tour. Philip Deignan est malade depuis le début de saison, donc on n’avait pas de grimpeurs pour épauler Carlos, donc forcément si c’était à refaire on ne changerait pas.

Au sein de votre formation, vos deux leaders principaux, Carlos Sastre et Thor Hushovd arrivent à un âge où il leur sera dur de progresser. Est-ce que vous allez misez sur des recrutements  ou plutôt sur vos jeunes coureurs pour assurer l’avenir de l’équipe ?

Pour l’instant il n’est pas question de remplacer des coureurs qu’on a dans l’équipe car ils seront avec nous l’année prochaine.  Maintenant on travaille sur la jeunesse, on a des coureurs d’avenir dans l’équipe avec des Théo Bos, Davide Appollonio, Stefan Denifl, Philip Deignan, Xavier Tondo…On a du monde qui pousse à la porte et on est pas trop inquiet pour l’avenir. Maintenant c’est vrai que le recrutement n’est pas terminé et qu’on a des coureurs expérimentés en vue.

Tout à l’heure, vous parliez du manque de compétition de Thor Hushovd. On peut penser qu’il sera sur le Tour d’Espagne pour palier ce petit déficit ?

Normalement il devrait faire la Vuelta oui…Mais on va le laisser souffler une petite semaine et on reparlera de ça dans une semaine.

Est-ce que cela veut dire qu’il visera le maillot du meilleur sprinteur et que donc il sera obligé d’aller au bout de la Vuelta même si le circuit des Championnats du Monde lui convient ?
Là on va un peu loin dans le programme…(rires) Déjà je vais le laisser récupérer un peu, et la semaine prochaine on recontactera les présélectionnés pour la Vuelta et on fixera les objectifs ensemble.

Vous qui êtes le Frenchie de cette équipe, quel bilan personnel tirez-vous de cette expérience à l’étranger ?

Il ne faut pas non plus voir les équipes étrangères plus qu’elles ne le sont. Je crois qu’on bosse bien aussi en France, mais au niveau de la communication les équipes françaises sont moins bonnes que les équipes étrangères et ça fait pas mal la différence.

Propos recueillis à Paris le 26 juillet.