Roberto, vous avez la mine souriante, c’est que le Tour de France a été réussi ?
Oui, nous avons fait un très beau Tour de France entre la 3ème place de Vincenzo Nibali, les trois étapes de Peter Sagan et le maillot vert. Je pense que c’est vraiment quelque chose de très important pour nous. Des huit Tours de France que nous avons faits, c’est de loin le meilleur de tous. Nous sommes très contents.

Trois semaines plus tôt à Liège, quel était votre objectif ?
Nous sommes partis avec l’ambition de faire le Top 5 au classement général, de gagner une étape avec Peter Sagan et de porter un peu le maillot vert. Nos ambitions étaient élevées mais le résultat est bien meilleur.

Jusqu’où voyez-vous aller Peter Sagan ?
Je pense qu’il a l’avenir devant lui. Il n’a pas encore démontré tout ce dont il est capable. Je crois que dans le futur il peut se persuader à gagner le classement général d’un Grand Tour. On verra bien.

Le podium de Vincenzo Nibali, ça va au-delà de vos espérances d’un Top 5…
Au départ, nous nous étions mis en tête d’accrocher le Top 5, mais après la première semaine les choses ont commencé à changer. C’est vrai que le Team Sky a été très fort et a pu démontrer qu’il pouvait contrôler la course. Ça a été difficile dès lors de pouvoir mettre Bradley Wiggins et Chris Froome en difficulté. Je crois que Vincenzo Nibali a fait le meilleur résultat qu’il lui était possible de faire.

On l’a vu se relever après avoir gagné du terrain dans la descente du col de Menté, vous le regrettez ?
Non, il a bien fait. Tout seul, il n’aurait pas pu aller à l’arrivée. Il a bien géré la situation. Nous n’avons rien à regretter, sauf peut-être un jour un peu moins bien vers Peyragudes, au dernier jour des Pyrénées. On espérait gagner une étape avec Vincenzo mais il n’en a pas été capable. Mais c’est bien comme ça.

Comment jugez-vous la prestation des Sky ?
C’est sûr que le parcours a favorisé une équipe comme Sky. On espérait peut-être davantage d’étapes de montagne, ça aurait été mieux pour Vincenzo Nibali. Mais c’est le Tour, on verra comment sera le parcours les années prochaines.

Justement, comment anticipez-vous l’édition 2013 ?
Il y aura beaucoup de changements pour nous. Vincenzo Nibali va nous quitter à la fin de la saison. Mais nous aurons tout de même une équipe très forte avec Peter Sagan, Ivan Basso, Moreno Moser, Elia Viviani… On voudra être présents avec Peter pour gagner encore des étapes et préserver le maillot vert.

Moreno Moser vient de gagner le Tour de Pologne, vous avez une future cartouche pour les Tours de France à venir…
Oui, même si Moreno reste jeune. Il n’a que 21 ans. L’année prochaine, ce sera sans doute difficile pour lui de faire le Tour de France, mais dans deux ans il sera certainement au départ.

Quel sera l’an prochain le bon équilibre entre la montagne et les contre-la-montre ?
Moins de contre-la-montre, c’est sûr. Et au moins une ou deux étapes de plus de montagne. Je crois que ça donnerait un Tour de France plus émotionnel.

L’Italie reste le seul pays limitrophe à la France à n’avoir pas accueilli le Grand Départ du Tour, dans combien de temps pensez-vous que ça se fera ?
Je sais qu’il y a beaucoup de villes candidates au Grand Départ : Florence, Venise… Il y a beaucoup de contacts. J’espère que ça se fera. Le Tour est un événement mondial, ce serait bien pour l’Italie.

Propos recueillis à Paris le 22 juillet 2012.