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Julien, comment avez-vous terminé votre premier Tour de France au niveau physique ?
Je trouve que ça va. Je pensais que ça serait un peu plus dur, les Alpes étaient difficiles mais j’ai plutôt bien passé les Pyrénées. Je ne suis pas beaucoup plus fatigué qu’après la Vuelta l’année dernière. J’y avais fait des choses différentes en travaillant beaucoup sur toutes les étapes. Cette année j’étais mis à contribution surtout en montagne donc je finis assez bien le Tour de France.

Votre rôle pendant une étape de plaine, auprès de John Degenkolb, c’est quoi ?
Typiquement sur une étape où John peut gagner, le but est surtout d’aider le train dans l’avant sprint, donc jusqu’à dix kilomètres environ. C’est à peu près mon rôle. Sur une étape de plat, c’est être dans le vent pour eux, qu’ils fassent le moins d’efforts possible, ramener des bidons, les replacer. Le but est qu’ils aient le plus d’énergie possible pour le sprint.

Et vous êtes combien dans l’équipe à avoir ce rôle ?
Et bien cela dépend. A partir du moment où Bauke Mollema n’était plus dans le général, on était vraiment tous là. On mettait toute l’équipe au service de John dès qu’il avait une chance de victoire. Je trouve que cela marchait pas trop mal, on était présent pour jouer la victoire.

Nous parlions de la fatigue physique. Est-ce que mentalement le Tour est plus dur qu’une autre course de trois semaines ?
Je ne sais pas. Personnellement, j’ai trouvé que le Tour est passé vite, aussi parce que j’étais très content d’être là. J’essayais de prendre du plaisir à chaque moment donc c’est passé très vite. C’est aussi le Grand Tour placé au milieu. L’année dernière j’avais fait les deux autres, et c’était très dur après la Vuelta car j’avais fait le Giro avant. Je trouve que la fatigue mentale est un peu présente mais après quelques jours de repos ça ira. On sait que le Tour permet d’avoir ensuite une bonne condition et cela va motiver pour la fin de saison.

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Si vous deviez retenir quelques moments forts de ce Tour, ce serait lesquels ?
Le premier moment fort c’est forcément le départ à Noirmoutier. C’était être dans l’ambiance du premier Tour de France et c’était un super moment. Le deuxième, c’était la victoire de John. C’était un moment exceptionnel car c’est quelqu’un que j’adore et que je connais depuis deux ans. Il s’est battu pour revenir, il savait qu’il n’était pas fini et le fait qu’il le montre sur cette étape là c’était quelque chose de fort. J’ai vécu un beau moment. Il y a aussi eu les deux échappées que j’ai faites en deuxième et troisième semaine. J’ai pris beaucoup de plaisir d’être à l’avant, le public était exceptionnel et cela fait du bien de se sentir encouragé.

On a l’impression que maintenant, le vainqueur du Tour est obligatoirement un rouleur-grimpeur, avez-vous aussi ce sentiment ?
Je pense que c’est vraiment ça maintenant, et ce sont des rouleurs qui deviennent grimpeurs. Les efforts dans les cols sont beaucoup au train et cela devient des efforts de rouleurs. C’est le truc qui marche le mieux. Ce n’est peut-être pas l’idéal pour le spectacle mais c’est le mieux pour gagner. Le podium du dernier contre-la-montre c’est le podium du Tour donc ça illustre bien ce sentiment.

C’était votre premier Grand Tour à huit coureurs par équipes, avez-vous senti une réelle différence ?
Non pas du tout, je n’ai vu aucune différence, mis à part que cela enlève peut-être deux coureurs par saison dans une équipe. J’étais sur le vélo, je n’ai pas vu de différences. Après si des personnes ont vu des différences, je veux bien qu’on me les montre. Neuf coureurs c’était bien, et je trouve dommage de passer à huit.

Vous êtes une des rares équipes à rouler en frein à disques. Comment se passe la cohabitation dans le peloton avec les équipes qui sont en freins traditionnels ?
Je trouve qu’elle s’est bien faite. Personne ne m’a engueulé ou m’a fait remarqué que je freinais trop fort ou que je gênais quelqu’un. Je ne pense pas qu’il y ait eu une chute à cause de cela. C’est quelque chose que j’ai adapté et que j’aime beaucoup. Il y a toujours des gens qui vont dire que ce n’est pas bien, mais qui n’ont jamais essayé, c’est comme ça. On a des vélos à 6,8 kilos à disque donc c’est vraiment exceptionnel. Sous la pluie c’est quelque chose de très bien et ce qui est sûr c’est que l’on va les garder. A Roubaix c’était top, on voit de plus en plus d’équipes qui se mettent aux disques donc je pense que l’on aura bientôt une bonne partie du peloton équipé de la sorte.

Quel sera votre programme pour la fin de saison ?
Je vais faire le Tour du Poitou-Charentes, la Bretagne Classic, les GP de Québec et Montréal sans doute, puis on verra pour définir la toute fin de saison.