Julien Jurdie lors de la présentation du Tour de France 2019Julien Jurdie lors de la présentation du Tour de France 2019 | © Vélo 101

Julien, quel est votre premier sentiment après l’annonce du parcours et cette arrivée à Saint-Etienne?

Ce clin d’oeil est sympathique surtout sur une étape difficile. Le départ de Mâcon est plutôt plat mais on s’aperçoit que l’on va retrouver des routes accidentées. Je pense que cette étape pourrait réserver des surprises. C’est peut-être l’une des premières fois qu’une étape difficile va arriver sur Saint-Etienne depuis plusieurs années. Pour ma part ça sera fort agréable d’être présent sur ma ville de naissance. 

Sur cette étape-là, à choisir entre le maillot jaune et le maillot vert, vous choisissez le jaune forcément?

Le jaune sans hésitation, même sans clin d’oeil à l’ASSE. La priorité absolue pour AG2R-La Mondiale reste le classement général.

On imagine que vos coureurs voudront vous faire honneur lors de cette étape, qui plus est sur des routes que vous connaissez bien. C’est une étape que vous allez cocher? 

C’est une étape qui semble intéressante. Elle sera à bien étudier. Peu de coureurs vont connaître le profil de celle-ci. Les bosses seront courtes mais raides et l’enchaînement de ces difficultés pourrait provoquer des cassures importantes. Si ce jour-là un leader n’a pas des jambes à 100%, il pourrait arriver avec quelques secondes ou minutes de retard. Ce sont des étapes pièges qu’il faut bien étudier. Nous savons tous qu’en haute montagne les leaders se tiennent en quelques secondes. Il faut donc trouver des solutions sur d’autres étapes clés pour faire sauter le verrou Sky. Une étape comme celle-ci peut être très intéressante de ce point de vue.

« Je suis plutôt content de voir qu’il y aura des cols avec des altitudes assez hautes » 

A chaud, que retenez-vous du parcours? 

Il y aura beaucoup de grands cols, des grands et beaux noms: le Galibier, l’Iseran, le Tourmalet…C’est la première chose que je retiens en plus de l’altitude. Il y aura beaucoup de passages à plus de 2000 mètres. On s’aperçoit souvent que ces passages à plus de 2000 mètres sont difficiles pour les coureurs. C’est intéressant pour nous car nous travaillons beaucoup dans ce domaine-là chez AG2R-La Mondiale. Je suis plutôt content de voir qu’il y aura des cols avec des altitudes assez hautes.

Il y aura peu de contre-la-montre. Pensez-vous que ça avantagera forcément des coureurs qui ont un profil davantage grimpeur que rouleur? 

Oui effectivement, le tracé est bien dessiné avec un total qui doit être de 54 kilomètres en chrono. La fluidité et la technicité pourraient être à l’avantage d’équipes comme la nôtre, vu que les profils ne sont pas tout plat. Le contre-la-montre de Pau pourrait également être intéressant avec deux montées qu’il faudra bien repérer. Ces chronos là ne vont pas défavoriser les purs grimpeurs comme Romain (Bardet). 

Le Tour partira de Belgique, on imagine qu’Oliver Naesen sera au départ…

Oliver est la pièce essentielle de notre dispositif autour de Romain (Bardet). Il est clair qu’il sera au départ du prochain Tour de France et encore plus avec un départ de Bruxelles et un passage par le mur de Grammont. Oliver sera très motivé sur ces premières étapes.

Ce sera le centenaire du maillot jaune. On imagine que pour une équipe française ça sera une édition encore plus marquante que d’habitude …

Nous avons eu la chance de porter ce beau maillot jaune dans le passé via Rinaldo Nocentini et Cyril Dessel. Ce sont des souvenirs incroyables d’avoir le soir le maillot jaune à l’hôtel. Ce sont des frissons pour l’ensemble du staff et des coureurs. C’est vraiment quelque chose d’important. Dans la conquête de Romain (Bardet) c’est un passage obligatoire. Il a déjà gagné des étapes, connu le podium sur les Champs-Elysées, mais il est clair que porter ce maillot jaune est quelque chose d’important. Ce tracé peut lui permettre de trouver une ouverture pour endosser cette tunique. 

Il y a beaucoup d’étapes intermédiaires dans les massifs. Allez-vous vous imposer de les reconnaître?

Forcément, que ce soit celle de Colmar ou celle de la Planche des belles filles « nouvelle version ». Ce sera très intéressant de découvrir cela. Il y aura aussi cette belle arrivée à Saint-Etienne et celle de Foix. Il y aura beaucoup de travail de reconnaissance pour notre équipe dans les prochains mois à venir. C’est le passage obligatoire pour essayer d’être parmi les meilleurs au mois de juillet.

En voyant le parcours, on imagine que vous  avez déjà une vague idée des 8 coureurs qui pourraient être au départ de celui-ci en juillet…

Oui forcément. Il faudra trouver le savant mélange entre les rouleurs et les grimpeurs. Le chrono par équipe nous oblige à mettre des rouleurs au départ. On ne pourra pas se passer de garçons comme Silvan Dillier, Oliver Naesen, Alexis Gougeard… qui sont des spécialistes du chrono. Pierre Latour sait tout faire également. Je pense aussi à Tony Gallopin. Tous ces garçons sont intéressants au vu du parcours de 2019. On va avoir un gros travail avec l’ensemble du staff pour essayer de trouver la meilleure équipe au départ. On sait que le talent n’est pas ce qu’il manque au sein de l’équipe AG2R-La Mondiale.

On voit que Pierre Latour progresse chaque année. A un moment il finira par chasser sur les terres du maillot jaune…

Pierre à beaucoup d’ambitions. Il progresse au fil des années. Ses qualités de rouleur et de grimpeur peuvent lui permettre de rêver à de très belles choses sur les courses d’une semaine et les Grands Tours. Il est clair qu’en 2019 Pierre aura des belles ambitions.