Il est bien sûr encore trop tôt pour l’écrire, mais un mouvement semble bel et bien engagé dans la perspective des JO 2020 quant au retour au premier plan des poursuiteurs français. Deux semaines après avoir conquis le titre européen à Saint-Quentin-en-Yvelines, l’équipe de France de poursuite par équipes avait rendez-vous avec la Coupe du Monde hier à Glasgow. Trois des quatre champions d’Europe avaient fait le déplacement en Ecosse, Corentin Ermenault, Benjamin Thomas et Sylvain Chavanel (lequel avait apporté sa pierre à l’édifice en demi-finale), auxquels il fallait ici ajouter Adrien Garel.

Et d’emblée les Français ont séduit, 2ème temps des qualifications en 3’59″481 derrière le quatuor britannique composé de Kian Emadi-Coffin, Mark Stewart, Andrew Tennant et Oliver Wood. Ce sont ces deux quatuors qui se seront retrouvés en finale après avoir remporté leurs duels respectifs en demi-finale. Pour les Bleus, cette ultime confrontation avec les Britanniques aura été l’occasion de tester un nouveau braquet… mais pas encore de prendre l’ascendant sur leurs adversaires. Sur les talons de leurs duellistes (441 millièmes de seconde de retard à mi-course, 589 à l’entame de la dernière borne), les Français se seront finalement inclinés en 4’00″230 contre 3’58″891. Mais cette 2ème place est un signal fort du renouveau de la poursuite tricolore.

Et ce renouveau n’est pas incarné que par les garçons. Chez les filles, c’est une petite finale à laquelle auront eu accès Laurie Berthon, Elise Delzenne, Coralie Demay et Roxane Fournier. Avec à la clé une médaille de bronze au détriment des Polonaises et un nouveau record de France sur 4000 mètres : 4’26″725. Un temps supérieur à celui réalisé en finale par le quatuor italien (Elisa Balsamo, Maria-Giulia Confalonieri, Simona Frapporti, Francesca Pattaro), vaincu de près de deux secondes par les Britanniques – encore eux – Eleanor Dickinson, Emily Kay, Manon Lloyd et Emily Nelson, lauréates en 4’25″809.

L’équipe de France a donc parfaitement bien négocié son entrée en Coupe du Monde. S’agissant des épreuves d’endurance néanmoins car les Bleus manquaient à l’appel sur les deux premières finales du sprint. Aucune Française n’était d’ailleurs engagée en keirin féminin, à l’issue duquel l’ancienne championne du monde (2010) lituanienne Simona Krupeckaite a vaincu au sprint l’Ukrainienne Liubov Basova, l’Australienne Courtney Field, la Belge Nicky Degrendele, la Russe Tatiana Kiseleva et l’Espagnole Tania Calvo.

En vitesse, Charlie Conord – médaillé de bronze du keirin à Saint-Quentin il y a deux semaines – en est resté aux huitièmes de finale, vaincu par le Britannique Ryan Owens. Le multiple champion de France de la spécialité Quentin Lafargue, lui, s’est hissé jusqu’aux quarts de finale, où il a buté en deux manches face au tout frais champion d’Europe de vitesse Pavel Yakushevskiy. Le Russe aura d’ailleurs atteint le stade de la finale avant de s’incliner en trois manches face au Polonais Kamil Kuczynski, récent champion d’Europe de vitesse par équipes, et qui ne s’était encore jamais imposé à ce niveau. Le podium à Glasgow aura été complété par l’Ukrainien Andriy Vynokourov après sa victoire en deux manches sèches contre Ryan Owens en petite finale.

Les lauréats de la soirée :

• poursuite par équipes Dames : Grande-Bretagne (Dickinson, Kay, Lloyd, Nelson)
• vitesse individuelle Messieurs : Kamil Kuczynski (POL)
• keirin Dames : Simona Krupeckaite (LIT)
• poursuite par équipes Messieurs : Grande-Bretagne (Emadi-Coffin, Stewart, Tennant, Wood)