Stefano Pirazzi. Est-ce l’euphorie liée à sa première victoire chez les pros, ou est-ce un geste mûrement réfléchi ? Toujours est-il que le bras d’honneur lancé par Stefano Pirazzi (Bardiani-CSF) pour célébrer sa victoire hier n’a pas laissé indifférent. « Depuis que je suis passé pro il y a cinq ans, une première victoire chez les pros est devenue une obsession, s’est-il expliqué après l’arrivée. J’ai toujours su qu’une victoire pouvait arriver et j’en avais assez des critiques. On m’a dit que je courrais mal, que j’attaquais pour rien. Tout le monde a sa manière de courir. J’ai toujours essayé de faire le show. Je suis passé pro très jeune et j’ai dû apprendre les rouages du métier. Remporter cette victoire était très important pour moi et saisi d’émotion, j’ai fait ce geste sur la ligne. Après coup, je le regrette et je voudrais m’excuser. »

Patrick Lefevere. L’épisode de la non-neutralisation de la descente du Stelvio a encore animé la caravane du Giro avant même le départ de la 17ème étape. Une réunion des directeurs sportifs houleuse a été tenue où deux minutes de pénalité auraient été demandées à l’encontre de Nairo Quintana, Pierre Rolland et Ryder Hesjedal. Patrick Lefevere, manager de Rigoberto Uran (Omega Pharma-Quick Step) qui a perdu le maillot rose hier, est même allé plus loin. Le Belge aurait demandé la démission de Mauro Vegni, directeur du Giro, et menace de déposer plainte contre l’organisation pour compenser les préjudices liés à la perte du maillot rose. L’homme fort d’OPQS annonce en outre posséder les preuves que la neutralisation avait bien été demandée.

Nairo Quintana. Principal accusé dans cette affaire, Nairo Quintana (Movistar Team) a préféré répondre par l’ironie au terme de sa première journée passée en rose. « Ça me fait rire parce que, en réalité, tout le monde ici et ceux qui ont regardé la télé connaissent la réalité, affirme le Colombien. Je ne suis pas descendu dans une voiture ou sur une moto. Je suis descendu sur mon vélo, sur les mêmes routes que tout le monde. Quelques coureurs ont refusé de me serrer la main au départ, mais il y a toujours des gens qui ne savent pas accepter la défaite. Il y en a d’autres qui font partie d’équipes dont les directeurs sportifs continuent d’argumenter qui sont venus me féliciter. Ils savent ce qu’il s’est produit. » La défense de son maillot rose s’annonce âpre au cours des trois prochains jours de courses disputés au cœur des Dolomites.

L’étape du jour :

18ème étape : Belluno-Refuge Panarotta (171 km). Des trois prochains jours dans le Trentin, cette 18ème étape est « la plus facile ». Les guillemets sont nécessaires, car elle relèvera du calvaire pour les non-grimpeurs. La vallée de 15 kilomètres qui précède la montée finale vers le Refuge Panarotta laisse à penser que les adversaires de Nairo Quintana resteront sagement au chaud dans le Passo del Redebus pour tout donner dans la montée finale de 15,8 kilomètres à 7,9 %. Des chiffres qui donnent pour le coup une réelle idée de la difficulté. Une fois passé les trois premiers kilomètres relativement faciles, la pente oscillera toujours entre 7,5 et 10 % pendant plus de douze kilomètres sans moment de répit. Un col usant qui peut s’avérer fatal à quiconque connaîtra une journée sans. Les prétendants au podium sont prévenus.