Roger Kluge (IAM Cycling), qui offre à IAM Cycling sa première victoire sur un Grand Tour, 48 heures après l’annonce de son retrait en fin de saison. « C’est un rêve. Je suis animé par tellement de sentiments. Gagner après avoir évité l’élimination au temps pour quelques secondes la veille et deux jours après l’annonce de la fin de parcours de l’équipe à la fin de la saison est juste extraordinaire. Nous nous sommes placés avec Heinrich Haussler mais n’avons pas réussi à rester ensemble. Après la flamme rouge, je suis parvenu à passer devant et prendre l’ultime virage en 2ème position juste derrière Pozzato. Je n’ai pas hésité à le suivre même si la ligne était encore à 500 mètres. Et je me suis efforcé de tout donner pour ne pas avoir de regrets. J’ai ressenti un sentiment étrange quand j’ai passé Pozzato comme si le peloton était au ralenti. J’ai même pu me retourner à 50 mètres et savourer ma victoire. »

Daniel Oss (BMC Racing Team), qui, comme en direction de Bibione, s’est dévoué pour prendre l’échappée malgré le peu de chances qu’elle avait d’aller au bout. « J’avais deux objectifs. D’abord celui de prendre l’échappée, ce qui était facile. Le peloton était focalisé sur le sprint et il était ravi de la laisser partir. Je pensais aussi au sprint intermédiaire et bien sûr à aller jusqu’au bout. Quand Lars Bak, Maxim Belkov et Ignatas Konovalovas nous ont rejoints, nous avons commencé à y croire. L’écart a augmenté. Nous devions trouver le juste équilibre en devant fournir les efforts nécessaires pour maintenir l’écart tout en en gardant sous la pédale. Le peloton était derrière nous dans le dernier kilomètre, mais nous avons fait tout ce que nous avons pu. »

Giacomo Nizzolo (Trek-Segafredo), 2ème d’une étape du Giro pour la neuvième fois de sa carrière sans jamais avoir remporté une étape. « Qu’est-ce que je peux faire de plus ? J’ai gagné le sprint. Nous ne pouvons pas faire plus que ce que nous avons fait. Le Karma est contre moi. Je ne sais pas ce que j’ai fait de mal, mais il y a bien sûr plus grave dans la vie. Je n’ai rien à regretter. Je suis en colère, mais c’est normal. Cela aurait été fantastique de remporter ma première étape sur le Giro ici, à proximité de chez moi. Il me manquait un coéquipier pour combler l’écart sur Roger Kluge, mais c’est parce que mon équipe avait beaucoup travaillé pour reprendre l’échappée. Il me reste encore une chance de gagner une étape dimanche à Turin. »


Vincenzo Nibali. A l’aube des trois dernières étapes décisives, Vincenzo Nibali (Astana) est bien décidé à savoir d’où viennent les fluctuations dans ses performances. Le Sicilien va donc mener des examens ce matin afin de savoir si ses prestations décevantes sont dues à un problème physique. « Comme Vincenzo a pu le dire, il n’a aucunement l’intention de quitter le Giro, nuance son directeur sportif Giuseppe Martinelli. Il est encore 4ème du classement général et il n’y a pas de raison de tirer la sonnette d’alarme. On peut s’attendre à tout avec lui. Depuis le départ, il a pris ses responsabilités pour tenter de remporter le Tour d’Italie. Les choses ne se sont pas passées comme nous l’espérions, mais nous continuons d’avoir confiance en lui. » Vincenzo Nibali a cédé près de quatre minutes (3’57 ») sur les deux dernières étapes de montagne.

L’étape du jour :

18ème étape : Muggio-Pinerolo (240 km). Avant d’en faire son terme dimanche, le peloton passera à Turin au cours de la plus longue étape du Tour d’Italie. Mais plutôt que de s’arrêter dans la capitale du Piémont, le peloton continuera sa longue remontée vers les Alpes. Ce n’est qu’une fois arrivé dans Pinerolo, après 215 kilomètres, que les choses se compliqueront avec de très forts pourcentages rencontrés. Les coureurs devront d’abord se hisser au sommet de Pramartino au bout d’une bosse de 4,7 kilomètres à 10,5 % et un passage à 17%. Au sommet, il restera un peu moins de 20 kilomètres, mais le final n’est pas de tout repos. A 2500 mètres du but, la route se cabre à nouveau avec le mur de San Maurizio partiellement pavé : 500 mètres à 14 % avec une pointe à 20 %. Une descente rapide d’un kilomètre mènera alors directement à la flamme rouge.

L’image du jour : le Giro rend hommage à Gianni Motta

Le Giro a célébré comme il se doit le cinquantième anniversaire de la victoire de Gianno Motta sur le Tour d’Italie. Les organisateurs ont fait un joli cadeau au vainqueur en 1966. La 17ème étape arrivait hier à Cassano d’Adda, ville de naissance de l’ancien champion, aujourd’hui âgé de 73 ans.