Ce n’est pas une prédiction du grand rendez-vous de juillet que cherchent à obtenir les organisateurs du Critérium du Dauphiné, les mêmes que ceux du Tour de France. N’empêche que depuis qu’ils en ont pris les manettes (en 2010), les acteurs du Dauphiné en juin, pour ne pas dire les vainqueurs, ont su prolonger leur domination jusqu’à Paris, au bout du mois de juillet. Prenez seulement les deux derniers lauréats en date, Bradley Wiggins et Chris Froome, et vous obtenez l’héritier du maillot jaune sur le Tour. Est-ce la proximité des deux événements ? Ou plus certainement le mimétisme parfait entre le Dauphiné et le Tour de France ?

Le tracé 2014 présenté ce matin à Lyon n’échappera pas à cette nouvelle tradition qui consiste à offrir aux protagonistes de la Grande Boucle un terrain d’essai grandeur nature trois semaines en amont. C’est simple. Quand le Tour réduira cette année le chrono à un unique exercice en fin de course, il en sera de même sur le Dauphiné, qui se passera au printemps prochain de son long contre-la-montre, troqué contre une première étape chronométrée de 10 kilomètres dans Lyon, avec emprunt du Tube (le tout nouveau tunnel de 1800 mètres creusé sous la Croix-Rousse), escalade de l’Observance et plongée vers le quartier de Confluence.

« Le raccourcissement brutal du kilométrage à parcourir contre la montre laissera une part encore plus grande à l’incertitude de la bataille des cimes », estime le directeur de course Christian Prudhomme. L’incertitude. C’est aussi l’axe qui a été adopté pour le Tour et qui prévaudra tout au long des huit jours de course du Dauphiné. Dès le deuxième jour, les hommes forts devront nécessairement se découvrir avec une arrivée musclée au sommet du col du Béal (13,6 km à 6,6 %), sur la ligne de crête des monts du Forez, à la frontière entre la Loire et le Puy-de-Dôme.

Si les sprinteurs et baroudeurs se querelleront pour le gain des étapes suivantes (au Teil  le mardi, à Gap le mercredi et à Poisy le vendredi), les costauds auront la faveur des pronostics le jeudi à La Mure, au terme d’une étape casse-pattes qui transitera notamment par la côte de Laffrey (6,3 km à 6,2 %) à 16 kilomètres du but.

Mais c’est le dernier week-end, à cheval entre la Suisse et la Savoie, qui se voudra le plus redoutable. Et décisif forcément. Le samedi d’abord, il s’agira d’enchaîner le col de la Forclaz (12,6 km à 8,2 %) et la montée finale vers Finhaut-Emosson (10,2 km à 8 %), en Suisse, ce qui conviendra à merveille aux qualités des purs grimpeurs. Le dimanche ensuite, la dernière étape reliera Megève à Courchevel sur 130,5 kilomètres d’un parcours nerveux comprenant les montées du col des Saisies (13,4 km à 5,2 %), de la côte de Montagny (8 km à 6,5 %) et de Courchevel (5,9 km à 6,2 %), troisième et dernière arrivée en altitude de cette édition calquée sur le modèle du Tour.

Le parcours du Critérium du Dauphiné 2014 :

• 1ère étape (dimanche 8 juin) : Lyon-Lyon (10 km CLM)
• 2ème étape (lundi 9 juin) : Tarare-Col du Béal (158,5 km)
• 3ème étape (mardi 10 juin) : Ambert-Le Teil (194 km)
• 4ème étape (mercredi 11 juin) : Montélimar-Gap (169.5 km)
• 5ème étape (jeudi 12 juin) : Sisteron-La Mure (184 km)
• 6ème étape (vendredi 13 juin) : Grenoble-Poisy (168 km)
• 7ème étape (samedi 14 juin) : Ville-la-Grand-Finhaut-Émosson (161,5 km)
• 8ème étape (dimanche 15 juin) : Megève-Courchevel (130,5 km)