Jesus Manzano. Il avait été le premier à dénoncer les méthodes dangereuses du docteur Fuentes du temps où le médecin espagnol officiait pour l’équipe Kelme. « Obligé à se doper », selon ses termes, Jesus Manzano a livré hier un témoignage très attendu, qui a coïncidé avec celui réalisé en 2004 et qui avait débouché sur l’affaire Puerto deux ans plus tard. « Chez Kelme en 2001, Vicente Belda m’a fait rencontrer Eufemanio Fuentes. J’ai pris le médicament qu’on m’a ordonné de prendre. C’était de l’EPO. Nous avions l’obligation d’avoir affaire à ce médecin. Si vous refusiez, vous finissiez à la rue. » L’ex coureur qui avait eu le courage de dénoncer le système avant les autres est également revenu sur le malaise dont il avait été victime en pleine étape du Tour de France 2003. « Des poches de sang étaient stockées dans des briques de vin. Un jour on nous a injecté 50 millilitres d’hémoglobine canine. Belda m’a crié à l’oreillette d’attaquer. Je me suis échappé avec Richard Virenque et j’ai commencé à me sentir mal : frissons, nausées, étourdissements… Je me suis évanoui et quand je suis revenu à moi j’étais dans une ambulance. Le manager Joan Mas était là. Il m’a demandé de ne rien dire parce que nous étions en France et que nous risquions la prison. » Partie civile au procès de l’affaire Puerto, Jesus Manzano demande 180 000 euros.

Gert Steegmans. L’équipe Omega Pharma-Quick Step dispose dans ses rangs du meilleur sprinteur du monde en la personne de Mark Cavendish. Le nouveau train du Britannique a cependant déraillé à plus d’un titre depuis le début de l’année. Après la fracture de la clavicule contractée par Nikolas Maes à l’entraînement et l’infection du coude de Tom Boonen après un accrochage en VTT, c’est Gert Steegmans qui est hors du coup. Juste avant le Tour d’Algarve, sur lequel il devait lancer les sprints de Cavendish, il est tombé mardi à l’entrainement et souffre d’une petite fracture du pouce droit et d’une balafre de la main qui a nécessité la pose de cinq points de suture. L’absence de Gert Steegmans sur les routes portugaises ne devrait guère porter préjudice à Mark Cavendish étant donné sa forme du moment.

David Lappartient. C’est le samedi 23 février que seront organisées les élections à la présidence de la Fédération Française de Cyclisme. Unique candidat, le président sortant David Lappartient se présentera pour un second mandat de quatre ans. Il devrait donc en toute logique être réélu au poste qu’il occupe depuis février 2009. Le quinzième président de la FFC avait alors succédé à Jean Pitallier. Son élection avait été un plébiscite, avec 56,1 % des suffrages obtenus dès le premier tour, contre 42,8 % pour le président du comité Rhône-Alpes Michel Callot et 1,1 % pour Cyrille Guimard, les deux autres candidats. Huit jours après l’élection du 23 février, David Lappartient se présentera à l’élection à la présidence de l’Union Européenne de Cyclisme, soutenu par le président Wojciech Walkiewicz face au Moldave Andreï Tchmil.

Koen De Kort. L’infirmerie est décidément comble en matière de coureurs hollandais. Après les accidents dont ont été victimes Johnny Hoogerland chez Vacansoleil-DCM et Bram Tankink chez Blanco, c’est Koen De Kort (Argos-Shimano) qui a été hospitalisé. Le coureur de 30 ans est tombé la semaine dernière alors qu’il disputait le Tour du Qatar. Il s’est fracturé la clavicule, ce qui a l’a contraint à passer sur la table d’opération à son retour aux Pays-Bas à Veldhoven. L’intervention chirurgicale s’est parfaitement bien déroulée. Elle a permis à Koen De Kort de rejoindre son domicile pour entamer une convalescence qu’il espère rapide. « J’ai déjà recommencé à m’entraîner sur les rouleaux, ce qui est un bon signe. Je veux revenir à temps pour les classiques, bien que je sais que ce sera juste pour être prêt. »

Peter Sagan. En tête du classement général du Tour d’Oman avec une demi-minute d’avance sur les purs grimpeurs, Peter Sagan (Cannondale) s’attend à être mis en difficulté dans la montée de Jabal Al Akhdhar (5,8 km à 10,3 %) cet après-midi. S’il avait cédé six minutes et demie à Vincenzo Nibali il y a un an, il entend cette fois tester ses facultés à franchir les bosses, un terrain sur lequel certains voient en lui un coureur d’avenir. « L’ascension finale est dure, se rappelle ce matin le coureur de 23 ans qui compte déjà une quarantaine de victoires à son palmarès. Je vais attendre les attaques des coureurs qui visent le classement général et qui vont démarrer à la fois pour l’étape et le maillot rouge. Je sais que ce sera dur de conserver le maillot, mais avant tout, ce sera un test essentiel pour analyser ma résistance sur ce type d’ascension. »