Nacer Bouhanni. Passé le premier sur la ligne d’arrivée de Commentry hier à Paris-Nice, Nacer Bouhanni (Cofidis) a finalement été déclassé pour un sprint irrégulier qui l’a vu dévier de sa trajectoire puis écarter un coude dans lequel Michael Matthews est allé s’empêtrer en tentant audacieusement de le remonter le long des barrières. « C’est lui qui, le premier, est venu au contact en se mettant entre les barrières et moi à 20 mètres de la ligne, a pesté Nacer Bouhanni qui n’a pas masqué sa colère à l’annonce de la décision du jury des commissaires. Il m’a touché et nous avons été déstabilisés. Me déclasser pour ça, c’est n’importe quoi. » Vainqueur d’une étape de la Ruta del Sol en février, le sprinteur vosgien a terminé récemment 3ème de Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Il aura a priori une occasion de se refaire demain à Romans-sur-Isère.

Yvon Sanquer. Nacer Bouhanni a reçu dès hier soir le soutien de son entourage, à commencer par celui de son manager chez Cofidis Yvon Sanquer, qui a jugé « très sévère » la décision des commissaires. « C’est une grosse déception car toute l’équipe avait bien travaillé autour de Nacer, qui marche bien, s’est exprimé Yvon Sanquer. Cette décision des commissaires, si je la respecte, est vraiment sévère. Je suis même surpris qu’on déclasse un coureur pour ce genre de chose. Le mouvement le plus spectaculaire dans les derniers mètres n’est pas dû à Nacer. On voit bien que Michael Matthews s’engage et que c’est son épaule qui passe sous celle de Bouhanni, provoquant leur déstabilisation réciproque et involontaire. Ce n’est pas une démarche de Nacer. Toute personne qui fait du vélo saura dire que le déhanchement de Nacer Bouhanni a été provoqué par l’impact de Michael Matthews. »

Précédent. Ce n’est pas la première fois que Nacer Bouhanni (Cofidis) et Michael Matthews (Orica-GreenEdge) en viennent à une confrontation musclée. Il y a un an et demi à l’arrivée de la huitième étape de la Vuelta à Albacete, le sprinteur français avait déjà interdit à l’Australien de le remonter en produisant un petit écart dans les derniers mètres, ce qui avait contraint Matthews à freiner avant la ligne. Le coureur et les organisateurs du Tour d’Espagne avaient aussitôt consulté le jury des commissaires qui, tout en admettant que ce n’était pas tout à fait clair, avait fini par confirmer la victoire à Nacer Bouhanni. Trois jours plus tôt à Ronda, le Vosgien avait cherché à contester le succès acquis par John Degenkolb, estimant avoir été enfermé. Les commissaires avaient conclu que le sprinteur avait cherché à passer « là où ce n’était pas possible ».

Michael Matthews. Crédité de la victoire d’étape à Commentry deux jours après son succès dans le prologue de Conflans-Sainte-Honorine, le Maillot Jaune de Paris-Nice Michael Matthews (Orica-GreenEdge) a donné sa version des faits quant au sprint musclé avec Nacer Bouhanni. « Il a légèrement changé sa ligne dans le sprint mais on sait que quand on roule plein gaz après une étape aussi dure il est parfois difficile de garder sa trajectoire, a-t-il réagi. L’arrivée me convenait davantage que celle de Vendôme lundi. Je pense que j’avais probablement la possibilité de passer Bouhanni sur un sprint plus régulier, mais c’est la course. C’est dommage que les choses se soient passées ainsi mais on ne refera pas l’histoire. J’étais lancé à pleine vitesse quand je me suis porté dans la roue de Bouhanni, et s’il ne m’avait pas gêné j’aurais gagné de toute façon. »


Le débat. Fallait-il déclasser Nacer Bouhanni à l’arrivée de la 2ème étape de Paris-Nice ? Votre avis nous intéresse !


Philippe Gilbert. Le peloton de Paris-Nice repartira ce matin de Cusset sans Philippe Gilbert (BMC Racing Team). Venu préparer sur la course au soleil un Milan-San Remo qu’il espère toujours s’adjuger (3ème en 2008 et 2011, 6ème en 2005, 9ème en 2010), l’ancien champion du monde doit renoncer à repartir ce matin, souffrant depuis plusieurs jours d’une infection des voies respiratoires. La maladie s’est déclarée samedi et bien que son état semblait s’améliorer, les conditions météorologiques rencontrées ces deux derniers jours l’ont finalement détérioré. « Ça n’a rien d’excessivement préoccupant mais le froid et même la neige que nous avons pris ces trois derniers jours ont aggravé son état », souligne le docteur Dario Spinelli. Le Wallon espère maintenant se rétablir au plus vite pour Milan-San Remo.

Pierre-Luc Périchon. Une vague dans le peloton qui se rapprochait de Commentry hier sur Paris-Nice a poussé Pierre-Luc Périchon (Fortuneo-Vital Concept) hors de la route. Le coureur n’a pu éviter un spectateur qui se trouvait sur le bas-côté. Si ce dernier, aux dernières nouvelles, se porte bien, Pierre-Luc Périchon souffre en revanche d’une fracture déplacée de la clavicule gauche, ce pourquoi il sera opéré demain après-midi à la clinique du Parc à Lyon. L’intervention consistera à poser une plaque vissée sur l’os brisé. « Pour ce type de fracture, il faut généralement compter quatre semaines d’indisponibilité, s’il n’y a pas de complications », prévient d’ores et déjà le médecin Jean-Jacques Menuet.