Jérôme Pineau. En s’imposant hier après 140 kilomètres d’échappée, juste devant le peloton, Jérôme Pineau (Quick Step) a réalisé un exploit savoureux. « J’avais fait part à mes directeurs sportifs que j’essaierais de gagner cette étape, alors j’ai vraiment tout fait pour y parvenir, a raconté le Nantais, qui courait après la victoire depuis de nombreuses années. Dans les 100 derniers mètres avant la ligne d’arrivée, j’étais si concentré sur le sprint qu’il m’a semblé que plus rien ne se passait autour de moi. C’était comme être dans un rêve, je ne sentais plus rien. C’est sûrement la plus belle victoire de toute ma carrière. Et je voudrais la dédicacer à mon équipe, au sein de laquelle on se bat ensemble tous les jours pour obtenir de grands résultats comme ça. J’ai aussi une pensée pour ma famille et mon oncle, qui se bat contre une grave maladie. »

Julien Fouchard. Deuxième de la cinquième étape du Giro hier, le Manchot Julien Fouchard (Cofidis) a échoué derrière Jérôme Pineau pour le gain de la victoire d’étape. Le néo-professionnel a marqué les esprits mais il éprouvait tout de même une petite déception hier. Il s’en explique aujourd’hui dans les colonnes de Ouest-France. « Je ressens une petite déception d’avoir raté la plus haute marche du podium, mais Jérôme Pineau était plus fort. Dans l’échappée, nous avions convenu de nous entendre le plus loin possible. Arashiro a attaqué le premier puis nous sommes revenus. C’était au tour de Pineau, j’ai bien pris sa roue sans pouvoir le remonter. J’étais un peu cuit. J’ai signé mon contrat professionnel à la fin de la saison 2009. Si on m’avait dit que je terminerais 2ème d’une étape du Giro pour un premier Grand Tour, j’aurais signé des deux mains. »

Alessandro Petacchi. Le sprinteur toscan de l’équipe Lampre-Farnese Vini espérait bien pouvoir disputer hier son premier sprint dans le Tour d’Italie, mais l’Italien et son équipe se sont fait berner par les trois rescapés de l’échappée du matin. « Voilà encore une chance de s’imposer qui s’envole, a regretté Alessandro Petacchi. C’est dommage de rater des occasions pareilles parce qu’il ne va pas y en avoir beaucoup d’autres à venir non plus. Toute la journée, mes coéquipiers ont fait du bon boulot. Ils ont roulé pour maintenir la différence avec les échappés. Ils se sont beaucoup donnés, malheureusement sans le support des autres équipes. » De son côté, Fabrizio Bontempi a déploré le manque de collaboration des autres formations. « Les autres équipes n’ont pas compris que l’échappée était dangereuse, elles nous ont soutenus trop tard. »

Le road-book :

6ème étape : Fidenza-Carrara (172 km). Il ne s’agit pas à proprement parler d’une étape de montagne, mais on voit mal comment un vrai sprint massif pourrait clore la course du jour. Entre l’Emilie-Romagne et la Toscane, le Giro abordera aujourd’hui ses premières difficultés topographiques. Il faudra d’abord affronter l’ascension du Passo del Brattello (11 km à 5 %), négocier la longue descente du col perché à 946 mètres d’altitude pour ensuite s’attaquer à deux ascensions placées dans les 35 derniers kilomètres : la montée de la Spolverina (10,6 km à 3,1 %) et celle de Bedizzano (3 km à 8 %), dont le sommet est situé à moins de 12 kilomètres de l’arrivée à Carrara. Attaquants et puncheurs seront donc privilégiés par le profil de l’étape. Gare aux favoris qui pourraient la mettre à profit pour récupérer un peu du temps déjà concédé.