Rudy, quel est, selon vous, le bilan de l’équipe FDJ sur ce Tour de France ?
Le bilan pour l’équipe est bon, avec trois jours passés en vert et une victoire d’étape. Nous espérions un petit peu mieux du côté de la montagne mais le bilan est tout de même bon. Il y a onze équipes qui n’ont pas gagné d’étape donc pour nous c’est satisfaisant.

Et votre bilan personnel sur ces trois semaines ?
Pour moi, c’était un peu le challenge de relever le défi de doubler Giro et Tour. Je m’en suis plutôt bien sorti, j’étais en bonne condition sur ce Tour et j’ai bien fini en dernière semaine. C’est juste dommage d’avoir été malade dans les Pyrénées parce que je pense que j’avais la condition pour faire de belles choses. Mais j’ai pu donner un bon coup de main à Arnaud Démare en première semaine quand il est allé chercher sa victoire d’étape. J’ai aussi passé quatre jours dans les échappées à l’avant, ce qui est bien sur le Tour de France. En terme de résultats j’ai seulement une 16ème place d’étape mais l’envie était là, j’ai été à l’attaque et le bilan est plutôt bon.

Que retenez-vous de cette expérience de doubler Giro et Tour la même saison ?
Que je ne le referai peut-être pas tout de suite (rires) ! C’est compliqué, je pense qu’il faut avoir un programme vraiment léger avant le Giro ou alors reprendre la saison très tard. Ce sont deux Grands Tours qui sont difficiles à doubler mais c’est une bonne expérience. Quand je vois comment je finis le Tour, c’est plutôt bon signe pour les années à venir. Cela veut dire que j’ai bien encaissé la charge de travail. Il ne va pas falloir faire d’erreurs sur la suite de la saison, et ne pas minimiser cette charge de travail que j’ai eu depuis mes premières courses de février. Je suis à plus de 70 jours de course donc il va falloir faire un bon bilan.

Avez-vous déjà une idée sur le programme de course que vous aurez pour cette fin de saison ?
Je fais la Clasica San Sebastian le week-end prochain mais après non je ne sais pas.

Pour vous, quel est le souvenir le plus fort de ce Tour de France ?
J’ai deux souvenirs qui sont plus forts que les autres. Le premier est quand Arnaud Démare gagne son étape à Vittel, d’autant plus que j’ai pu l’aider dans les 15 derniers kilomètres donc je sens que j’ai vraiment participé à sa victoire et ça c’est très fort en émotion. Et le deuxième souvenir c’est l’étape Briançon-Izoard où j’étais échappé, chez moi, sur mes routes et je sais que cela n’arrivera peut-être pas deux fois dans une carrière sur une étape comme celle-là donc ce sont mes deux moment forts du Tour.

Et quel a été le moment le plus difficile ?
Le deuxième week-end de course où j’étais malade et sous antibiotiques. J’avais du mal juste pour suivre le peloton. Le pire c’était peut-être l’arrivée au Puy-en-Velay où là vraiment c’était une dure journée.

Seuls trois coureurs FDJ terminent ce Tour de France, comment le staff a-t-il fait pour vous mobiliser et vous remotiver pour les derniers jours de course ?
Sur une course comme le Tour de France, on ne lâche jamais rien, que ce soit le staff ou les coureurs. Le Tour, on sait que si on le quitte ce n’est pas par choix, c’est vraiment parce qu’on est contraint et forcé et ceux qui restent se doivent de faire le métier à 100 % jusqu’au bout pour la FDJ, c’est pareil pour le staff. C’est spécial de terminer à trois mais c’est un Tour dont nous allons nous souvenir autant ça que pour la victoire d’Arnaud.

Propos recueillis par Adrien Godard