Le Valaisan Steve Morabito (FDJ) nous ouvre son journal de bord à l’occasion de sa cinquième participation au Tour de France. Le lieutenant de Thibaut Pinot nous fait découvrir son univers.

Steve, comment avez-vous passé la journée de repos à Berne, tout près de la maison ?
J’ai d’abord retrouvé ma famille. Lundi soir puis mardi matin, j’ai passé du temps avec ma femme… mais le reste du temps, je l’ai surtout passé avec des journalistes ! Du fait du passage du Tour en Suisse, j’ai été pas mal sollicité. J’ai aussi mis à profit cette journée de repos pour préparer les prochains Jeux Olympiques avec l’équipe nationale. Autant dire que ça n’a pas été une journée de repos très reposante, ayant été beaucoup sollicité, et je n’ai malheureusement pas eu beaucoup le temps de voir ma famille. Je la retrouverai après le Tour de France, même si je ne vais pas rester longtemps à la maison.

Vous étiez hier le régional de l’étape dans le Valais. Si le Tour découvrait la montée de Finhaut-Emosson, ce n’était pas votre cas. Combien de fois l’aviez-vous grimpée à l’entraînement ?
J’ai dû la faire trois ou quatre fois sur l’année écoulée. Je n’y monte pas souvent car c’est un cul de sac. Je m’y rends plus pour cueillir des myrtilles ou me balader en montagne après la saison. C’est une belle région qui se prête à la randonnée.

A propos de myrtilles, vous êtes réputé pour être pontilleux sur la diététique. Vous autorisez-vous des plats particuliers en fin de saison ?
Je suis un grand amateur de bonne cuisine. Un petit épicurien. Le fromage, c’est un aliment que j’aime beaucoup mais que je m’interdis durant la saison. Dès que j’observe une petite coupure, je prends plaisir à me faire un bon plateau de fromages avec un verre de vin rouge. Avec modération mais juste pour le plaisir.

Quel plat typiquement valaisan nous conseilleriez-vous ?
Le plus connu, ça reste la raclette. Avec un bon fromage de Bagnes, l’authentique fromage à raclette du Valais. Nous avons aussi un verger assez riche et tout ce qui est en rapport avec les fruits est aussi très, très bon : une bonne tarte aux abricots, c’est de saison, passe très bien.

Pour en revenir au Tour, on a vu votre coéquipier Sébastien Reichenbach descendre le Grand Colombier les mains en haut du guidon. Manque-t-il d’assurance en descente ?
C’est une descente qu’il connaissait et qu’il a bien descendu. Nous avons regardé ses données sur Strava et à une seconde près il arrivait avec les temps des meilleurs dans la descente. Il était en revanche sans doute un petit peu moins lucide dans la seconde descente, si bien qu’il s’est senti davantage en sécurité les mains en haut. Je pense qu’il l’a fait instinctivement, sans y réfléchir sur le moment. Ce n’est pas le plus pratique mais il faut relativiser car à côté Jarlinson Pantano a fait une descente vraiment exceptionnelle.

Propos recueillis à Sallanches le 21 juillet 2016.