N°1 : Stefano Pirazzi pour l’honneur

Il y a des bras qui ne se lèvent pas tout à fait comme on s’y attendrait. Ceux de Stefano Pirazzi à l’arrivée de la dix-septième étape du Tour d’Italie à Vittorio Veneto adressent un message direct à ses détracteurs, ceux qui lui ont reproché un comportement discutable depuis ses débuts. Célébrée par ce bras d’honneur, la première victoire chez les pros du coureur de Bardiani-CSF, 27 ans, est expliquée par l’intéressé lui-même. « Depuis que je suis passé pro il y a cinq ans, une première victoire est devenue une obsession. J’ai toujours su qu’une victoire pouvait arriver et j’en avais assez des critiques. On m’a dit que je courais mal, que j’attaquais pour rien. Tout le monde a sa manière de courir. J’ai toujours essayé de faire le show. Je suis passé pro très jeune et j’ai dû apprendre les rouages du métier. Obtenir cette victoire était très important pour moi et saisi d’émotion, j’ai fait ce geste sur la ligne. Je le regrette et je m’en excuse. »

N°2 : une victoire au goût de poisson d’avril

Ce mardi 1er avril, Peter Sagan maîtrise tellement son sujet dans la première étape des Trois Jours de La Panne que la victoire ne peut lui échapper lorsqu’un groupe de onze coureurs se présente au sprint à Zottegem. C’est pourtant le succès de son coéquipier Oscar Gatto que le Slovaque a décidé de privilégier. Si les deux hommes parviennent à se démarquer de la concurrence dans l’emballage final, Peter Sagan doit encore s’assurer par un coup d’oeil sur son côté gauche que son coéquipier passera bien la ligne en tête s’il se relève. Vérification faite, il donne un coup de patin in extremis, laissant à Oscar Gatto le soin de lever un bras victorieux. Mais on ne la fait pas à la photo-finish. Le bras hissé par Oscar Gatto ne suffit pas à en faire le vainqueur. Ayant sous-estimé son coup de frein, Peter Sagan coupe la ligne en tête pour quelques centimètres et se retrouve vainqueur malgré lui. Une victoire-gag au goût de poisson d’avril.

N°3 : jeux de mains, jeux de vilains

Sur la Vuelta, Gianluca Brambilla et Ivan Rovny auraient à coup sûr préféré revêtir le maillot rouge, au lieu de quoi c’est un carton de la même couleur qu’ils prennent à 15 kilomètres de l’arrivée de la seizième étape (San Martin del Rey Aurelio-La Farrapona) pour en être venu aux mains un peu plus tôt. La scène se déroule à 40 kilomètres du but. Les deux coureurs appartiennent alors à une large échappée, quand une mésentente entre eux tourne à la confrontation musclée. Tirage de maillot pour le coureur de Tinkoff-Saxo, gifle du dos de la main pour celui d’Omega Pharma-Quick Step. Jeux de mains bien vilains, le tout sous le regard médusé de leurs compagnons d’échappée. Il faudra de très longues minutes au jury des commissaires avant de prendre une sanction irréfutable. Quand la voiture se porte successivement à la hauteur des deux fautifs, c’est pour leur signifier leur mise hors course. Ils rentreront tête basse.

N°4 : Marcel Kittel à fleur de peau

Pour s’imposer sur le fil, un sprinteur est souvent amené à « jeter » son vélo sur la ligne. Or sur la route de Cascina, terme de la deuxième étape de Tirreno-Adriatico, Marcel Kittel décline l’expression au sens propre, victime d’un accrochage à 3 kilomètres de l’arrivée qui le met hors jeu. Pas de casse pour l’Allemand mais, de colère, il passe ses nerfs sur son Giant, l’élevant au-dessus de sa tête pour l’écraser de toutes ses forces sur la chaussée et devant une caméra. Le geste provoque la fureur des fans de vélo sur les réseaux sociaux. Honteux, Marcel Kittel s’en excuse sur Twitter aussitôt après l’arrivée. « Je suis extrêmement désolé d’avoir jeté mon bien-aimé Giant Propel par terre. Je l’aime toujours. Nous avons simplement une relation intense. » Ce à quoi il ajoute le lendemain matin une photo de lui, un bouquet d’excuses à la main, assorti d’une légende : « essaie de sauver notre relation, a présenté ses excuses à son chéri. »

N°5 : Chris Froome ne manque pas d’air

C’est une image qui fait polémique auprès des moins avertis et que les plus acerbes s’empressent d’utiliser à charge quelques semaines avant le départ du Tour de France. La scène se produit dans le final de la deuxième étape du Critérium du Dauphiné, au pied du col du Béal, quand Chris Froome Maillot Jaune se saisit d’un inhalateur pour aspirer de grandes goulées. S’ensuit un débat sur la légalité d’un tel geste. Le Britannique certifie souffrir d’asthme et disposer d’une Autorisation à Usage Thérapeutique. « C’est un produit totalement autorisé par l’UCI et j’ai fait tous les tests nécessaires pour prouver que je souffre d’asthme », assure Froome, que les journalistes présents la veille à son arrivée victorieuse dans le chrono de Lyon ont beaucoup entendu tousser au moment de l’interview d’après-course. Le débat s’essoufflera de lui-même et Chris Froome prendra bien soin de ne plus brandir son inhalateur à la vue de tous.