27 mars, Gand-Wevelgem : Peter Sagan fait enfin briller l’arc-en-ciel

Si tout le monde s’accorde à dire que Peter Sagan a réalisé une saison 2016 inouïe, c’est bien vite oublier que le Slovaque a mis du temps à débloquer son compteur. Six mois se sont écoulés entre sa victoire à Richmond (le 27 septembre 2015) et son premier succès ceint du maillot irisé (le 27 mars 2016). Puisque Peter Sagan aime faire les choses en grand, il attend l’une des grandes classiques flandriennes pour frapper. C’est à Gand-Wevelgem qu’il ouvre son compteur, profitant d’un changement de parcours empruntant un nouveau versant autrement plus difficile du Mont Kemmel pour former l’échappée décisive avant de devancer ses compagnons de fugue au sprint. Avant cela Peter Sagan avait repris son incroyable série de place de 2. Huit au total entre la fin de saison 2015 et le début de la saison 2016, notamment au Circuit Het Nieuwsblad, à Tirreno-Adriatico et au GP E3.

3 avril, Tour des Flandres : Sagan tient son monument

Une semaine après cette victoire à Gand-Wevelgem, Peter Sagan semble s’être libéré d’un poids au moment d’aborder le Tour des Flandres. Le Champion du Monde allait enfin remporter le monument après lequel il courrait depuis tant d’années. De la même manière qu’à Richmond, le Slovaque se risque à tout perdre en attaquant au moment où on l’attend le moins, et cette tactique s’avère payante. En plaçant son offensive à 32 kilomètres de l’arrivée sur un faux-plat montant, Peter Sagan anticipe les débats et surprend son plus coriace adversaire, Fabian Cancellara. Le Suisse, lancé à sa poursuite dans le dernier enchaînement Quaremont-Paterberg, revient à 13 secondes du futur vainqueur sur le retour vers Audenarde, mais plafonne. Le Slovaque devient ainsi le cinquième coureur à remporter le Tour des Flandres ceint du maillot irisé. Le Ronde ne pouvait pas espérer un 100ème anniversaire plus dignement fêté !

13 juillet, 11ème étape du Tour de France : ils ne manquent pas d’air !

Le Tour de France de Peter Sagan était déjà réussi au terme de la 2ème étape. L’arrivée au sommet de la Côte de la Glacerie à Cherbourg lui permettait de renouer avec la victoire sur le Tour pour la première fois depuis trois ans après une incroyable série de dix 2ème places et cinq 3ème places et de s’emparer pour la première fois du maillot jaune. Mais c’est en chemin vers Montpellier que le Slovaque se mue en véritable agitateur et donne à la Grande Boucle une bonne dose de piment dont elle a tant manqué cette année. Inspiré par la Tramontane qui souffle fort dans le vignoble languedocien, Peter Sagan fait preuve d’une formidable audace tactique en mettant les gaz à 12 kilomètres du but avec son fidèle équipier Maciej Bodnar. Chris Froome et Geraint Thomas se joignent à eux pour former un quatuor royal qui préserve quelques longueurs d’avance sur la ligne. Désirant manifestement offrir la victoire à son coéquipier, Peter Sagan est dans l’obligation d’accélérer quand Chris Froome lance son sprint dans la quête de bonifications. C’est ainsi qu’il remporte malgré lui cette étape qui fera date. Il trouvera à nouveau l’ouverture à Berne quelques jours plus tard pour boucler la Grande Boucle avec trois étapes au compteur et un cinquième maillot vert consécutif.

18 septembre, Championnat d’Europe : Peter Sagan show comme la Breizh

Depuis son sacre aux Mondiaux à Richmond, Peter Sagan avait construit ses plus belles victoires en faisant preuve d’un remarquable panache. C’est pourtant presque sur la défensive qu’il remporte le premier titre européen mis en jeu pour les professionnels à Plumelec. Conscient de ses qualités, le Slovaque attend sagement l’explication dans la dernière montée de la côte de Cadoudal pour faire parler sa pointe de vitesse. Bien calé dans la roue de Daniel Moreno à l’entrée du dernier virage, Peter Sagan déborde l’Espagnol avec une facilité déconcertante dans la dernière ligne droite. Comme une évidence, il s’impose en super favori de l’épreuve, et ajoute les étoiles européennes aux couleurs de l’arc-en-ciel. Pour cette première édition, l’Europe ne pouvait rêver d’un meilleur ambassadeur, même s’il ne portera jamais le maillot européen.

16 octobre, Championnats du Monde : l’arc-en-ciel lui va si bien

En dépit de son immense talent, Peter Sagan ne paraissait pas le mieux placé pour conserver son titre mondial à Doha où les purs-sprinteurs étaient attendus. Mais un coup de bordure à 176 kilomètres de l’arrivée éjectait du peloton des favoris de sérieux prétendants qu’ils soient Allemands (André Greipel et Marcel Kittel) ou Français (Arnaud Démare, Nacer Bouhanni). Malgré tout, certains concurrents du Slovaque sont réputés plus rapides que lui. Et pourtant, c’est bien lui qui déboule le premier sur la ligne ! Tandis que Tom Boonen lance son sprint, plein axe, Peter Sagan se glisse à la droite de la route et se précipite sur la ligne. Dans son rush victorieux, il devance deux anciens champions du monde, Mark Cavendish et Tom Boonen, pour terminer en beauté une remarquable saison 2016.