Hilaire, quel bilan tirez-vous de ce Tour de France pour la formation Wanty-Groupe Gobert ?
Je suis très content. Nous avons la 21ème place au classement général, Guillaume Martin aurait peut-être fait mieux mais à cause d’une côte cassée c’était difficile. Mais je suis quand même très content. Nous avons eu beaucoup de top 10, nous terminons à huit coureurs, ce qui était notre principal objectif au début du Tour. Donc les objectifs que nous avions prévu sont réalisés, donc je suis très content.

On pouvait espérer un top 15 pour Guillaume Martin, voire un top 10, c’est en deçà de vos objectifs ?
Oui, c’est vrai. S’il avait la même condition qu’au Dauphiné, je suis sûr qu’il aurait accroché le top 15. Mais la forme n’était pas la même et il faut l’accepter.

Comme en 2017, vous avez justifié votre invitation en étant très offensif. Quelle était la différence dans votre discours entre le départ de cette année et celui de l’an passé ?
C’était un peu le même. Je n’ai pas changé beaucoup de choses, en disant qu’il fallait refaire ce que nous avions fait l’année passée mais que nous avions cette année quelqu’un pour le classement général.

Pensez-vous que c’est de plus en plus difficile pour les équipes invitées, comme vous, et pour les échappées matinales d’aller au bout, notamment dans la première semaine ?
Oui, mais le problème c’est surtout que les équipes de sprinteur travaillent ensemble. C’est ce que je ne comprends pas. Si un coureur de Lotto s’échappe avec nous, ils ne vont pas rouler dans le peloton et derrière ils ont plus de monde pour le sprint. Mais ils ne l’ont pas fait. Ce n’est pas uniquement Lotto, il y a aussi d’autres équipes qui ne l’ont pas fait.

Pensez-vous que les oreillettes condamnent les échappées et les équipes offensives comme vous ?
Non, les oreillettes sont nécessaires pour la sécurité mais aussi quand les coureurs ont des problèmes, ils peuvent l’annoncer via l’oreillette.

Pour la sécurité, c’est fondamental. Mais pour la stratégie de course, faut-il aussi redonner l’instinct au coureur ?
Le directeur sportif est comme l’entraîneur au foot. Il est capable de faire la tactique, et c’est ce que je fais.

Vous avez eu deux sprinteurs majeurs, Timothy Dupont et Andrea Pasqualon, est-ce que le fait d’avoir deux fers de lance n’a pas rendu votre efficacité dans les sprints plus compliquée ?
Non. Il faut savoir ce que tu sais faire mais aussi ce que tu ne sais pas faire. Dans les sprints du Tour de France, nous avons fait entre 8 et 15. Et nous avons été constants là-dessus. Grâce à cela, nous avons eu plusieurs fois le prix de la meilleure équipe sur une étape, ce qui nous a fait monté sur le podium. Donc je suis très content.

Alors comment faire pour faire encore mieux que le top 8 ?
Le budget. On doit augmenter le budget et essayer d’en avoir plus que cette année, mais ça c’est le travail de mon manager. A lui de s’occuper de ça et d’avoir de meilleurs coureurs.

On a annoncé certains mouvements dans votre équipe, comme Guillaume Van Keirsbulck, que pouvez d’ors et déjà évoquer comme pistes de recrutement ?
Guillaume n’est plus le même coureur que quand il est arrivé chez nous il y a deux ans. Maintenant il a fait deux Tours de France, c’est une des meilleurs coureurs belges et je suis très content pour lui. Et notre travail est bien fait puisque d’autres équipes ont voulu l’avoir. Nous viserons pour l’année prochaine le recrutement des meilleurs coureurs possibles, pour qu’ils fassent mieux que les coureurs qui sont ici pour le moment.