geraint Thomas Alpe d'Huez Tour de France

Décidément, ce 105ème Tour de France réserve des surprises plus qu’inattendues. Déjà vainqueur la veille, en solitaire, au sommet de La Rosière, Geraint Thomas (Team Sky) s’est de nouveau adjugé le gain de l’étape, cette fois-ci au sprint. Bien plus rapide que Romain Bardet (AG2R La Mondiale), Chris Froome (Team Sky), Mikel Landa (Movistar) et Tom Dumoulin (Team Sunweb), le Gallois a parfaitement géré le dernier virage pour prendre les rênes du sprint final. Il n’a jamais été revu, lui qui a parfaitement géré ses efforts dans la montée finale de l’Alpe-D’Huez. Sifflés, conspués par le public, les deux coéquipiers de la Sky ont fait abstraction de l’atmosphère qui règne autour de leur domination. 

Porteur du maillot jaune pour la première fois sur le Tour ce jeudi, Thomas a été galvanisé par sa tunique. « Je n’ai pas de mots. Je ne sais pas quoi dire. Je ne pensais pas que je pouvais gagner ce jeudi. J’ai suivi Dumoulin. Lorsque Froome a attaqué, Nibali a eu un peu de malchance. Je pensais même que j’allais tomber à ce moment-là » a expliqué le Gallois. Troisième victoire pour ‘’Jay’’ sur le Tour après celle de la veille. Et s’il a conforté un peu plus son maillot jaune, il a avoué qu’il resterait le principal lieutenant de Froomey. « Peut être que les prochains jours, je pourrais garder le maillot jaune, mais cette course est tellement difficile, on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Mais comme je l’ai déjà dit, je roule pour Froome, c’est lui le leader, il sait comment courir les 3 semaines. C’est une légende, certainement le meilleur, je vais juste profiter maintenant. »

La fougue de Bardet n’a pas payé 

Dans les lacets de l’Alpe-D’huez, les leaders ne se sont pas dévoilés avant le traditionnel écrémage qui a vu Nairo Quintana (Movistar) et Dan Martin (UAE Team Emirates) se retrouver en grande difficulté. Mais à moins de 5 kilomètres du terme de l’étape, Bardet a placé une accélération tranchante. Le duo de la Sky a pu compter sur la précieuse aide d’Egan Bernal, impressionnant de régularité lors des premiers lacets. Mais lorsque le Colombien s’est écarté, le rythme imposé par Geraint Thomas a permis aux leaders de revenir sur l’Auvergnat. Regroupés, les favoris se sont expliqués à la pédale. Dans un rétrécissement crée par la foule présente en nombre sur le côté de la route, Froome a placé une praline fatale à Vincenzo Nibali (Bahrain Merida). Avec le flux de motos suiveuses, le Requin de Messine a chuté lourdement, et s’est vu distancé du groupe Dumoulin-Froome-Thomas-Bardet. S’en est suivi un moment de temporisation qui a permis à Mikel Landa de revenir sur l’avant de la course. Mais dans les derniers hectomètres, le Gallois s’est idéalement placé pour s’adjuger une deuxième victoire de renom en deux jours. 

Kruijswijk y a cru jusqu’au bout

Au départ de Bourg-Saint-Maurice, cette 12ème étape ressemblait fortement à la précédente, avec de nombreux coureurs se plaçant dans l’échappée matinale et un peloton qui ne laissait pas vraiment partir. Surtout que parmi les hommes forts de ce groupe de 30 se trouvait Steven Kruijswijk (LottoNL Jumbo), sixième du général, accompagné de son coéquipier Robert Gesink. A noter également la présence de grimpeurs costauds comme Rafal Majka (Bora Hansgrohe), Ilnur Zakarin (Katusha Alpecin), Alejandro Valverde (Movistar), Warren Barguil (Fortuneo Samsic), Pierre Rolland (EF Drapac) ou Julian Alaphilippe (Quick Step Floors). Ce dernier a chassé les points, comme la veille, sur le premier col classé hors catégorie, avant de se laisser distancer dans les Lacets de Montvernier. Dans le Col de la Croix de Fer, la sélection au sein de l’échappée a pu opérer. Et Steven Kruijswijk a lâché les chevaux, s’isolant à l’avant de la course. Le Néerlandais a fait forte impression devant un trio composé de Barguil, Nieve et Majka. Il a d’ailleurs été le seul à résister au retour du groupe maillot jaune avant d’entamer les lacets de l’Alpe-D’Huez. Les quatre minutes d’avance qu’il possédait au pied de la dernière difficulté n’ont cependant pas été suffisantes pour s’envoler vers la victoire, craquant lorsque le rythme s’est accéléré entre les meilleurs grimpeurs du Tour de France. 

Etape fatale pour les sprinteurs 

L’étape de la veille et sa trentaine de minutes de délais a été fatale pour nombre de sprinteurs ce jeudi, sur ce douzième acte. Dès les premières pentes du Col de la Madeleine, certains ont jeté l’éponge, se voyant déjà distancés alors que le rythme s’accélérait sous l’impulsion des premiers attaquants de la journée. Fernando Gaviria (Quick Step Floors) et Dylan Groenewegen (LottoNL Jumbo), tout deux vainqueurs de deux étapes sur les routes du Tour ne pourront viser le triplé, préférant rentrer dans la voiture de leur directeur sportif. Côté sprinteur, à noter également l’abandon de la doublette Marcel Sieberg, André Greipel (Lotto Soudal). La suite du Tour va se corser pour Romain Bardet (AG2R La Mondiale), qui a de nouveau perdu un équipier. Tony Galopin n’avais plus de jus dès que la route s’est élevé sous ses pédales. Après Alexis Vuillermoz, Axel Domont, c’est le troisième homme de Vincent Lavenu à quitter le Tour. 

-LL

Classement de la 12ème étape :

1. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) en 5h18’37’’
2. Tom Dumoulin (NER, Team Sunweb) à 2sec.
3. Romain Bardet (FRA, AG2R La Mondiale) à 3sec.
4. Chris Froome (GBR, Team Sky) m.t.
5. Mikel Landa (ESP, Movistar) à 7sec.
6. Primoz Roglic (SLO, LottoNL Jumbo) à 13sec.
7. Vincenzo Nibali (ITA, Bahrain Merida) m.t.
8. Jakob Fuglsang (DAN, Astana) à 42sec.
9. Nairo Quintana (COL, Movistar) à 47sec.
10. Steven Kruijswijk (NER, LottoNL Jumbo) à 53sec.

Classement général à l’issue de la 12ème étape :

1. Geraint Thomas (GBR, Team Sky)
2. Chris Froome (GBR, Team Sky) à 1’38’’
3. Tom Dumoulin (NER, Team Sunweb) à 1’50’’
4. Vincenzo Nibali (ITA, Bahrain Merida) à 2’37’’
5. Primoz Roglic (SLO, LottoNL Jumbo) à 2’46’’