Le brouillard tombé hier soir sur Champéry, que les coureurs du Tour de Romandie ont rejoint sous une pluie glaciale, trempés et transis de froid, a apporté durant la nuit une fine couche de neige dans la station du Valais d’où devait ce matin repartir l’épreuve. Vingt-quatre heures après les terribles conditions avec lesquelles a dû composer le peloton suisse, il n’était pas question pour les organisateurs d’imposer une nouvelle épreuve du genre aux coureurs, si bien que c’est en car, une fois la feuille de départ signée, que les concurrents ont dévalé les pentes empruntées hier pour rejoindre Aigle, d’où a été donné le départ de cette deuxième étape, au 24ème kilomètre de l’étape initialement prévue, ce qui allait donc ramener cette nouvelle journée de course à 136,5 kilomètres. Sans en impacter le scénario.

S’il y avait encore des bosses à franchir pour rejoindre Bulle, elles ne présentaient aucun danger, disséminées ici ou là sur le tracé. Et puisque la montagne hier avait accouché d’une souris, un peloton d’une soixantaine d’hommes ralliant le sommet roue dans roue, il ne fallait pas s’attendre à davantage d’écarts parmi les favoris en direction du canton de Fribourg. Il restait toutefois un paramètre à prendre en compte : les éléments, encore une fois.

Et la composition de l’échappée qui s’installait en tête de course dès les premiers coups de pédales puisqu’à son bord embarquaient Sander Armee (Lotto-Soudal), Andriy Grivko (Astana), Stefan Küng (BMC Racing Team) et Frederik Veuchelen (Wanty-Groupe Gobert). Soit quatre solides gaillards capables de tenir en respect un peloton tout entier au terme d’une journée humide, frigorifique, pour ne pas dire épouvantable. Que l’on soit derrière ou… devant. Car si les quatre de tête tournaient bien pour préserver un avantage que le peloton avait toutes les peines du monde à grignoter, ce n’était pas sans souffrance. Mais ça allait payer. Au moins pour deux d’entre eux puisque Andriy Grivko et Stefan Küng insistaient encore dans les derniers kilomètres pour maintenir 20 secondes d’avance sur le peloton.

Avant d’être suspendu pour quarante-cinq jours, du 1er mai au 14 juin, conséquence de l’acte de violence porté à l’encontre de Marcel Kittel sur le dernier Tour de Dubaï, l’Ukrainien se serait bien offert une victoire comme celle-ci, mais au moment de sprinter dans la roue de Stefan Küng, il devait s’avouer vaincu, tandis que le Suisse tenait bon en tête pour s’adjuger une course qu’il n’oubliera pas de sitôt. Le peloton rejoignait donc Bulle avec 20 secondes de retard, Fabio Felline (Trek-Segafredo) préservant le maillot jaune de leader.

Demain vendredi, la troisième étape se courra autour de Payerne (187 km).

Classement 2ème étape :

1. Stefan Küng (SUI, BMC Racing Team) en 3h33’15 »
2. Andriy Grivko (UKR, Astana) m.t.
3. Sonny Colbrelli (ITA, Bahrain-Merida) à 20 sec.
4. Alexander Edmondson (AUS, Orica-Scott) m.t.
5. Ben Swift (GBR, UAE Team Emirates) m.t.
6. Fabio Felline (ITA, Trek-Segafredo) m.t.
7. Tosh Van Der Sande (BEL, Lotto Soudal) m.t.
8. Jarlinson Pantano (COL, Trek-Segafredo) m.t.
9. Diego Ulissi (ITA, UAE Team Emirates) m.t.
10. Maximiliano Richeze (ARG, Quick-Step Floors) m.t.

Classement général :

1. Fabio Felline (ITA, Trek-Segafredo) en 8h12’42 »
2. Maximilian Schachmann (ALL, Quick-Step Floors) à 8 sec.
3. Jesus Herrada (ESP, Movistar Team) m.t.
4. Primoz Roglic (SLO, Team LottoNL-Jumbo) à 9 sec.
5. Ion Izagirre (ESP, Bahrain-Merida) à 12 sec.
6. Bob Jungels (LUX, Quick-Step Floors) m.t.
7. José Gonçalves (POR, Katusha-Alpecin) à 13 sec.
8. Ruben Fernandez (ESP, Movistar Team) m.t.
9. Michael Albasini (SUI, Orica-Scott) à 14 sec.
10. Jonathan Castroviejo (ESP, Movistar Team) m.t.