Juste avant que les chasseurs de classiques ne s’expriment dans des étapes qui ne seront pas sans rappeler quelques classiques du calendrier printanier (des remake de l’Amstel Gold Race, de Liège-Bastogne-Liège et du Tour des Flandres), ce sont les sprinteurs qui doivent avoir le premier mot sur l’Eneco Tour. Tant mieux car le plateau de finisseurs rassemblé pour le coup d’envoi aux Pays-Bas, à Bolsward, a de quoi retenir l’attention. Sorti du Tour de France avec quatre étapes de plus au compteur, dont celle des Champs-Elysées, André Greipel (Lotto-Soudal) y fait sa reprise au contact de sprinteurs comme Boonen, Démare, Guardini, Hofland, Modolo, Nizzolo, Van Poppel et Viviani. Mais par la force des choses, c’est le sprinteur allemand qui attire sur lui tous les regards alors qu’il n’a plus couru depuis son sprint parisien victorieux.

Jesper Asselman (Team Roompot), David Boucher (FDJ), Laurens De Vreese (Astana), Nico Denz (Ag2R La Mondiale), Nathan Haas (Cannondale-Garmin) et Frederik Veuchelen (Wanty-Groupe Gobert) n’ont pas tellement, eux, envie de voir le Gorille jouer encore de l’intimidation. Ils dessinent ensemble la première échappée de l’épreuve, qu’ils vont placer huit minutes devant le peloton avant de voir leur avance s’évanouir sur le circuit de Bolsward, où la répétition des passages sur la ligne permet de constater que le vent y souffle de façon défavorable.

Ce n’est pas le vent qui va achever les six échappés du jour mais une invention des organisateurs : le Kilomètre en Or. Plutôt que de répartir les trois sprints bonification en cours d’étape comme cela se fait traditionnellemet, ils ont choisi de les rassembler sur un seul et même kilomètre, à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée ! Il s’agit alors de mener trois sprints en moins d’une minute et demie pour engranger le maximum de secondes (3, 2 et 1 secondes aux trois premiers de chaque rush). Une nouveauté spectaculaire qui fait le jeu de Jesper Asselman mais qui a pour effet de ruiner les chances de l’échappée, déjà en point de mire du peloton, qui ramassera les membres du groupe de tête à la petite cuillère après leurs efforts répétés juste à l’entrée de la phase finale de cette première étape…

On ne trouvera alors plus personne pour s’opposer à un dénouement massif. Confiants, les Lotto-Soudal se replacent en nombre à l’avant du paquet mais leur leader André Greipel se fait enfermer et perd les roues de son train. Il sprintera seul mais l’effort qu’il fournit pour reprendre les roues et son empressement à lancer le rush vent contraire lui est fatal. Bien qu’en tête, André Greipel coince à 100 mètres de l’arrivée, ce qui fait l’affaire d’Elia Viviani (Team Sky), qui a profité tout du long du sillage de l’Allemand. L’Italien vainqueur en mai d’une étape du Tour d’Italie surpasse le sprinteur aux dix victoires d’étapes sur le Tour de France, 4ème seulement derrière Danny Van Poppel (Trek Factory Racing) et Jempy Drucker (BMC Racing Team).

Demain mardi, la deuxième étape se courra à Breda (180 km).

Classement 1ère étape :

1. Elia Viviani (ITA, Team Sky) les 183,5 km en 4h06’18 » (44,7 km/h)
2. Danny Van Poppel (PBS, Trek Factory Racing) m.t.
3. Jempy Drucker (LUX, BMC Racing Team) m.t.
4. André Greipel (ALL, Lotto-Soudal) m.t.
5. Jonas Vangenechten (BEL, IAM Cycling) m.t.
6. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.
7. Magnus-Cort Nielsen (DAN, Orica-GreenEdge) m.t.
8. Moreno Hofland (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
9. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar Team) m.t.
10. Dylan Groenewegen (PBS, Team Roompot) m.t.

Classement général :

1. Elia Viviani (ITA, Team Sky) en 4h06’08 »
2. Danny Van Poppel (PBS, Trek Factory Racing) à 4 sec.
3. Jesper Asselman (PBS, Team Roompot) m.t.
4. Laurens De Vreese (BEL, Astana) à 5 sec.
5. Nico Denz (ALL, Ag2r La Mondiale) m.t.
6. Jempy Drucker (LUX, BMC Racing Team) à 6 sec.
7. Nathan Haas (AUS, Cannondale-Garmin) à 8 sec.
8. André Greipel (ALL, Lotto Soudal) à 10 sec.
9. Jonas Vangenechten (BEL, IAM Cycling) m.t.
10. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.