En 2017 et 2018, Wout van Aert faisait partie de l’équipe cycliste continentale belge, Verandas Willems-Crelan. Il était notamment leader de l’équipe de cyclo-cross, mais s’est aussi beaucoup illustré sur route avec notamment une victoire dans le Tour du Danemark. Alors sous contrat jusqu’en 2019, le coureur belge décidait de rompre son contrat invoquant des « raisons impérieuses » pour justifier cette rupture unilatérale de contrat. Une décision contestée par Nick Nuyens le directeur sportif de l’équipe qui a porté l’affaire devant les tribunaux.

Le combat judiciaire Nuyens – van Aert pourrait mener à une suspension

Suite à cette rupture de contrat, Nick Nuyens, avec Sniper Cycling, sa société derrière l’équipe Verandas Willems-Crelan, a dénoncé Wout van Aert devant les tribunaux pour rupture abusive de contrat réclamant 1,1 million d’euros pour le préjudice. Cependant, en novembre 2019 l’ancien directeur sportif de Verandas Willems-Crelan perdait son procès. Il a fait appel devant le tribunal d’Anvers qui, cette fois, lui a donné raison en juin dernier condamnant, par ailleurs, Wout van Aert à lui verser la somme de 662.000 euros d’indemnités.

nick nuyensNick Nuyens 

Fort de cette victoire juridique, Nick Nuyens et sa société Sniper Cycling veulent aller désormais encore plus loin et ont porté l’affaire devant l’UCI. L’ancien directeur sportif réclame notamment une suspension de Wout van Aert de 4 mois ainsi qu’une compensation entre 285 et 94.950 euros. L’équipe Jumbo Visma est aussi visée par la demande faite auprès de l’UCI et pourrait se voir condamner à payer une amende pouvant monter jusqu’à 2,5 millions d’euros. De plus, Jef Van den Bosch, l’agent de Wout van Aert pourrait aussi perdre sa licence. 

Une bataille judiciaire qui pourrait durer encore longtemps

Pour Rudi Desmet, l’avocat de Nick Nuyens, les choses semblent claires et l’UCI se doit d’agir : « L’UCI a des règlements stricts et tout le monde doit s’y conformer ». L’avocat a justifié cette demande par le fait que « Si l’UCI ne fait rien, alors aucun directeur d’équipe ne pourra dormir sur ses deux oreilles. Désormais, tout coureur peut invoquer des raisons urgentes et changer d’équipe sans aucun accord avec l’équipe actuelle ».

L’affaire de la rupture de contrat de Wout van Aert en 2018 semble ne pas être finie et pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour le coureur et son équipe. Walter Van Steenbrugge, l’avocat de la star belge du cyclisme envisage toutefois de se pourvoir en cassation ce qui bloquerait de fait la demande auprès de l’UCI : « La position du tribunal du travail diffère complètement de celle du tribunal du travail de Malines », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « le tribunal du travail a dit qu’on ne pouvait pas reprocher à Nick Nuyens d’avoir demandé à Niels Albert de mettre sur papier les circonstances de sa collaboration avec Wout, mais il n’a pas dit qu’il voulait obtenir cette déclaration en échange d’une prime en espèces. Niels Albert n’aurait alors pas à effectuer son préavis de trois mois. Il s’agissait donc d’une fausse déclaration en échange d’argent, et cela n’est pas mentionné. Il me manque donc une partie de l’histoire factuelle dans l’arrêt. Mais la cour de cassation aura probablement le dernier mot à ce sujet. C’est maintenant 1-1, pour le dire en termes sportifs ». Affaire à suivre…