La première édition de la Forest’Cime était une telle réussite, qu’il était bien difficile de faire mieux. Mais l’organisation habituée aux événements de grande envergure, la Forestière Cyclo et VTT entre autres, est pourtant parvenue à s’améliorer encore. Disputée sur trois jours le week-end dernier, l’épreuve n’a en revanche pas changé son format. Trois jours de compétition donc, mais au final, trois cols seulement sont chronométrés, soit un par jour. Le reste s’effectue à l’allure souhaitée, bien qu’au final, on ne soit pas très loin d’un rythme de cyclosportive classique.

Ce format utilisé sur certaines cyclos par étapes a séduit près 130 personnes, vingt de moins qu’espéré. L’organisation limitant de toute façon le nombre d’inscrits à 150. Elle souhaite, par ce moyen, conserver la convivialité qui fait sa force, mais elle le fait aussi pour des raisons logistiques liées à l’hébergement qui se fait dans des chambres de deux ou de quatre dans des centres de vacances. De ce fait, les participants étaient parfaitement chouchoutés avec 54 bénévoles, tous plus souriants les uns que les autres, pour leur faire découvrir leur région. C’est presque un bénévole pour deux participants ! En plus d’être des organisateurs chevronnés, ceux qui permettent la tenue de la Forest’Cime sont aussi des cyclistes aguerris. Il n’est donc pas rare de voir un bénévole, fille ou garçon, figurer dans l’un des groupes de niveau qui se dessinent sur les routes exigeantes du Jura.

C’est tout naturellement que les organisateurs se sont rapidement adaptés aux conditions caniculaires qui ont régné tout au long des trois jours de compétition. Tout a été mis en œuvre pour éviter le plus possible la chaleur. Les départs ont été avancés de 8h à 7 h lors des deux derniers jours. De même que les buffets accessibles en self-service pour le repas du soir à l’hôtel ont été avancés pour permettre une meilleure récupération. Les points de ravitaillement sont parfaitement gérés avec de l’eau fraîche. Et pour éviter toute déshydratation, des motos-fraîcheur, comme on peut en voir sur le Tour chez les pros, ont même été mises en place ! Mais les températures, allant parfois jusqu’à 40 degrés, ont pesé sur les organismes et sur les performances de chacun, y compris ceux qui ne craignent pas particulièrement la chaleur.

Le mercure a également pesé sur les équipements routiers. Le parcours de cette Forest’Cime emprunte de petites routes de montagne, évitant soigneusement les nationales. Avec la chaleur, le goudron a fondu par certains endroits. A d’autres, les services locaux y avaient placé du gravier pour éviter les dégâts. Heureusement, peu  de crevaisons sont finalement à déplorer. Par ailleurs, pour soigner la mécanique, les participants disposaient des services d’un mécano à l’arrivée.

Cela reste un véritable plaisir d’arpenter ces routes. D’une part parce que la circulation est pour ainsi dire inexistante et que le sentiment de sécurité est accentué par la présence des motards qui encadrent tous les groupes. D’autre part, et surtout, parce qu’il s’agit d’un véritable itinéraire touristique pour découvrir la beauté méconnue et trop sous-estimée du Jura. Les paysages aux bords des lacs sont absolument magiques. La météo, meilleure que l’an dernier, permet de savourer le panorama qui s’offre aux participants qui en prennent plein les yeux dans les gorges de l’Ain, les montagnes du Bugey ou les monts du Jura. La majeure partie du parcours se fait dans des parcs nationaux. Respectueux de l’environnement, les organisateurs ne flèchent le parcours que dans la matinée pour démonter les balises le jour même.

Côté parcours, il n’y avait donc que trois cols chronométrés. La côte de Napt ne faisait pas franchement commencer les choses en douceur avec une montée très irrégulière de 6 kilomètres comprenant des passages à plus de 15 %. Le lendemain pour l’étape-reine où tous les participants étaient invités à porter le maillot de la cyclosportive, les organisateurs avaient placé le mythique Grand Colombier sur la route des participants. Ces 16 kilomètres très irréguliers étaient sans doute les plus difficiles des 450 du parcours et représentaient à eux seuls 1190 mètres de dénivelé sur les 9000 que comptait l’épreuve ! La dernière était sans doute la « moins difficile » avec les 14 kilomètres de la montée de Chaumont. Une ascension régulière où la pente reste le plus souvent sous les 6 %. Au final, c’est  Stéphane Kamerzin qui s’est montré le plus régulier sur l’ensemble des trois tronçons chronométrés.

A l’arrivée, une grande pasta party venait conclure l’événement. Pour garder une trace de ce séjour jurassien, les participants repartaient avec des produits locaux, du vin du Jura et du Comté notamment. Grande nouveauté, l’épreuve a été immortalisée par un photographe et… par un drone ! Des moyens parfaitement déployés par une organisation conviviale sur un format d’un genre nouveau. Avec cette recette simple, la Forest’Cime a su faire de son événement une cyclosportive à part dans le calendrier.

Classement :

1. Stéphane Kamerzin en 1h51’13 »
2. Bruno Rochaix en 1h51’36 »
3. David Varnier  en 1h53’48 »
4. Nicolas Féraud en 1h53’50 »
5. Pascal Bride en 1’59″34
6. Manu Villette en 2h01’10 »
7. Olivier Fachinetti en 2h08’46 »
8. Bernard Assaud en 2h09’05 »
9. David Bresset en 2h09’17 »
10. Romuald Gillet en 2h09’30 »

22 et 1ère Dame. Irène Scheeben en 2h22’25 »