Le challenge Cyclo’Tour Rotor est entré dans le vif du sujet avec la deuxième étape à La Canourgue, à l’occasion de la Lozérienne. Retour sur le continent, sur le terroir lozérien, et à la différence de 2012, il n’y a pas eu d’eau sur la petite Venise. Pas plus mal, même, pour ceux qui préfèrent se gondoler… plutôt que pédaler.

Avec une formule cyclo sur deux parcours 135 et 88 kilomètres et des randonnées le samedi et le dimanche, à vélo mais aussi à pied, la Lozérienne en propose pour tous les goûts, c’est typiquement ce qu’on appelle une belle cyclo de terroir, que ce soit côté paysages, mais aussi côté produits locaux, qui sont mis en valeur avant, pendant et après la cyclo et les efforts sportifs de tous les participants. 2000 et 1100 mètres de dénivellation respectivement pour le 135 et le 88 kilomètres, la Lozérienne est typiquement la cyclo de début de saison, suffisamment physique pour être toujours en prise, et assez courte sans trop de dénivellation pour celles et ceux qui ont moins roulé que d’habitude. Quelque chose nous dit que ceux qui ont roulé plus ne font pas une majorité !

Départ 9h00 pour le grand parcours où un peu plus de 150 coureurs se sont alignés, les inscriptions de dernière semaine sont allées bon train, météo favorable annoncée oblige, et 9h30 pour les environs 250 coureurs du 88 kilomètres. Départ en descente, neutralisé, sur des routes pas très larges, avec quelques chantiers, mais au final sans trop de risques car il y a peu de participants. Chacun trouve vite sa place, et en Lozère, il y a peu de population, donc peu de voitures ! Place au vélo, c’est tout bon.

Les parcours sont inchangés de 2012. Montée de Trébatut, point culminant du parcours à 1075 mètres par Trélans et les Hermaux avec quelques paliers et faux-plats descendants, histoire de récupérer un peu… à défaut de récupérer les cadors qui sont partis dans le premier groupe. Ensuite c’est la descente vers Saint-Germain-du-Teil puis La Canourgue, histoire de repérer le final pour ceux qui n’ont pas eu le temps, le matin ou la veille. Pour ceux qui découvrent les routes lozériennes, le sentiment est le même. Les routes sont superbes, les paysages idem, sans pièges ni dangers, et les descentes sont somptueuses car les routes larges et pratiquement personne côté voitures, on l’a dit.

Après la plongée sur La Canourgue, on remonte sur une route régulière vers la deuxième difficulté du jour, la Baraque de Lutan, à un peu moins de 800 mètres d’altitude. La montée est longue et régulière, ce qui fatigue, mais n’est pas décisive pour clarifier les positions entre les tout meilleurs, même si on arrive à la moitié du parcours sur le 135. Si on dit que les descentes sont le salaire de la montée, alors on soulignera que cette montée vers la Baraque doit être chère car la descente vers Sainte-Enimie et les gorges du Tarn est une splendeur. De bonnes routes, de beaux virages bien découpés et l’arrivée à Sainte-Enimie, superbe village qui fait office de porte d’entrée des gorges et le lien avec la petite Venise. D’un côté les gondoles, de l’autre les canoës qui riment avec Tarn et pagaies ! Les gorges du Tarn dont certains redoutaient les travaux en cours, les tunnels, les passages sinueux, etc. se sont au final bien digérés sauf pour ceux qui étaient seuls ! Ou ceux qui se sont retrouvés dans des groupes où le passage de relais n’était pas la spécialité du jour et ce quel que soit le prétexte, farfelu bien sûr, sauf quand la ligne d’arrivée se profile…

Chacun en garde un peu, beaucoup ou moins, il y a de quoi car la troisième difficulté, comme la troisième lame, vous lamine bien comme il faut et c’est tout à gauche qu’il faut attaquer le col des Vignes. On est à 400 mètres et, en 5 kilomètres, on se retrouve à plus de 800 mètres. Ça pique et ça fait des dégâts. Chacun est livré à soi-même et se bat avec la pente, mais le troisième ravito se mérite. Et que dire de l’aligot d’arrivée, ça fait saliver mais il reste encore une vingtaine de kilomètres essentiellement descendants, sauf le petit pétard à 12 kilomètres de l’arrivée après la Tieule. Et pour ceux qui n’en ont pas gardé un peu, c’est la tuile ! Sur 500 mètres mais avec du 10/12 %, là aussi mieux vaut penser à la douche d’arrivée et au bon repas pour digérer cette dernière côte.

Sur le parcours de 88 kilomètres, Robin Defever l’emporte en 2h33’49 ». C’est un Lozérien, vététiste, qu’on devrait retrouver sur la Lozérienne, l’épreuve de VTT, par étapes celle-là, du côté de La Canourgue vers la mi-juin. Côté parcours 135 kilomètres, ça a été la bagarre entre le Provençal Patrick Fiorentino, vainqueur de la première édition de la Provençale Sainte-Victoire, et les locaux Mathieu Caramel et Damien Albaret, des habitués de la Lozérienne et qui ne se sont pas laissé damer le pion. Résultat Fiorentino 3ème en 3h50’36 » battu au sprint par Albaret et Caramel, qui gagne avec 11 secondes d’avance sur un paquet (!) de trois coureurs.

Belle édition que cette Lozérienne 2013, on dira égale à elle-même, conviviale, tout le monde se connaît ou presque. La pasta-party (à 8 euros, qui dit mieux, repas complet !) du samedi soir a déjà bien créé la bonne atmosphère du week-end, les départs sans stress, les groupes qui se constituent à la pédale, et les repas d’arrivée aligot-saucisse grillée, un régal, contribuent à cette bonne ambiance, si spécifique aux épreuves organisées par Ludovic Valentin, l’enfant du pays, et toute sa famille et son équipe. Bref, des cyclos comme on aime. Pour ceux qui veulent découvrir ou redécouvrir, la troisième manche aura lieu à Villefort le 8 juin, à l’occasion de la Granite-Mont Lozère.

Classement 135 km :

1. Matthieu Caramel (UC Saint-Chély) en 3h50’25 »
2. Damien Albaret en 3h50’36 »
3. Patrick Fiorentino (CS La Ciotat) en 3h50’36 »
4. Benoît Luminet en 3h50’38 »
5. Cédric Bonnefoy (Team BV Sport) en 3h54’28 »
6. Maxime Caramel (Team Montagnac AC) en 3h56’00 »
7. Jean-Luc Chavanon (Team Chamrousse) en 3h56’01 »
8. Dominique Azam (VSSA) en 3h56’01 »
9. Gregory Fulcrand (Team Montagnac AC) en 3h56’02 »
10. David Dufosse (EC Tourcoing) en 3h59’14 »

35 et 1ère féminine. Karine Saysset (Team Montagnac AC) en 4h13’54 »

Classement 88 km :

1. Robin Defever (Team VTT Lozère) en 2h33’49 »
2. Julien Merle (VC Salindre) en 2h34’50 »
3. Philippe Randon (Team Montagnac AC) en 2h34’50 »

40 et 1ère féminine. Céline Ondet (CC Le Boulou) en 2h43’22 »