Bonjour Michel, à quand remonte votre premier souvenir de vélo ?

Alors, je n’avais pas commencé à ce moment là mais mon premier souvenir de vélo a été une chute à vélo où je me suis bien râpé les jambes, c’était à la campagne, sur du gravier, je devais avoir dans les 10-12 ans mais j’en avais fait avant bien sûr.

Et votre premier souvenir du Tour de France ?

Mon premier souvenir du Tour de France c’était avec Jean-Paul Brouchon, j’étais dans la voiture de France info et je me disais « ces mecs sont fous ! Ces mecs sont dingues à descendre à 90km/h ! ». C’était dans les années 90 et je me disais « ces mecs sont complètement dingues ! ». Déjà que j’avais peur dans la bagnole et en plus ils n’avaient pas de casque !

Vous êtes ambassadeur santé des JO 2024, ça consiste en quoi exactement ?

Être ambassadeur des JO 2024 consiste à faire sortir les français de la sédentarité, et il y a du boulot ! Il y a la moitié des français qui ne bougent pas. Je vais donc essayer de faire bouger les fesses des français avec un collectif de médecins, dont je suis un peu le représentant, en travaillant beaucoup sur la candidature. Maintenant on travaille beaucoup avec le collectif « Pour une France en forme » qui regroupe les plus grands médecins du sport français, entre autres avec d’autres gens, on est en train de réfléchir sur comment on va faire bouger les français, comment on va avoir des marqueurs qui nous permettrons de dire comment on a réussi notre pari : celui de faire sortir les gens de la sédentarité. La sédentarité aujourd’hui est une vraie catastrophe sanitaire, on a un pays de sédentaires et ça coûte une fortune, à la France, à la sécurité sociale, et puis je pense que les français sont prêts à entendre qu’il faut bouger parce que maintenant, c’est plus quelque chose d’empirique, on ne leur dit plus « Il faut bouger, c’est bon pour la santé », on leur explique pourquoi avec des données scientifiques très très précises aujourd’hui et les JO sont un tremplin important pour faire bouger les gens.

Michel Cymes ambassadeur JO 2024Michel Cymes ambassadeur JO 2024 | © 01Net

Cela passera évidemment par des événements, est-ce que vous avez prévu des événements vélos par exemple ?

Alors, ça passera par des événements bien évidemment, mais pour l’instant on est en train de faire des commissions de réflexion parce qu’il faut qu’on trouve des marqueurs, il faut qu’on essaye de trouver des choses qui vont faire bouger les français, les motiver mais aussi, comment savoir si on a gagné notre pari, donc on est plus dans ce travail aujourd’hui mais bien évidemment, je pense que je me déplacerais régulièrement parce qu’on va estampiller certains événements de grands publics de Paris 2024 et on se déplacera, je suis déjà sollicité pour donner le coup d’envoi de certaines courses et je le ferais bien évidemment. A partir du moment où ça peut avoir un impact sur l’activité physique des français je le ferai.

Vous avez justement parlé de transition vers une activité physique avant de parler de sport. Pour vous, le vélo électrique c’est vraiment l’excellent alibi pour faire la transition entre sédentarité et sport ?

C’est plus qu’un alibi, c’est un compromis entre ne rien faire et le sport. Vous savez, les gens qui ne font pas de sport ont peur de ce monde notamment parce qu’ils se disent « Si je me met à faire du sport à 50 ans alors que je n’ai pas bougé mon derrière pendant 40 ans, je vais avoir un problème cardio-vasculaire ». Si vous leur expliquez qu’il y a une assistance et que le vélo va permettre de faire bouger le corps sans le traumatiser, on a un allié extraordinaire pour faire basculer les gens de « rien » à quelque chose d’important en terme d’activité physique. Pour moi c’est un compromis extraordinaire et un pied à l’étrier pour faire plus.

Michel Cymes présentateurMichel Cymes présentateur | © Bamboo

Si on parle de la pratique « vélo » du côté sportif, est ce que vous donneriez des conseils en ce qui concerne la limite d’âge ?

Il n’y a aucune limite d’âge, on a un recordman centenaire (rires). Non, il n’y a aucune limite d’âge, après, la seule limite qu’on peut poser quand on pratique le vélo, c’est l’équilibre. Par exemple, j’ai mon père qui a 87 ans, il cours 1h30 tous les deux jours, il est en pleine forme et pourtant, je flippe un peu à l’idée qu’il veuille prendre le vélo parce qu’il a moins de réflexe, moins d’équilibre et on sait qu’une chute chez une personne âgée peut avoir des conséquences terribles donc je crois que la limite elle est là. Si on est pas sûr de soit déjà quand on marche, faire du vélo à un certain âge, c’est quand même un peu limite.

Vous faites combien de kilomètres vous à peu près par an, à vélo ?

Alors, il y a 4-5 ans, quand j’ai fait le Ventoux, je venais de commencer le vélo, j’avais fait 2 000 bornes je crois pour me préparer. J’ai eu pas mal de pépins de santé, je suis tombé à ski, j’ai eu des problèmes à l’épaule, au genou, donc aujourd’hui, je ne calcule pas mes kilomètres, ça me filerait le moral à zéro mais, par exemple, il y a 2 ans, j’avais fait Fontainebleau – Le Var, à vélo en une semaine. J’ai donc fait 750 bornes tout seul, parce que je trouve aussi que c’est un sport qui permet d’être pénard, pour le peu qu’on ne passe pas sur les grandes nationales, et de contempler la France au ralenti.

Vous parliez du Ventoux tout à l’heure, est ce que c’est le col qui vous a fait le plus mal ou que, depuis, vous redoutez ?

Oui parce que je pense que je n’étais pas assez entraîné, que je n’avait pas fait assez de côtes. Même si vous faites plus de 2 000 bornes par an, à Paris, à part l’allée de Chevreuse, c’est un peu compliqué. C’est marrant parce que j’étais passé par Sault, le versant le moins difficile, et à l’arrivée au Chalet Reynard, j’ai vu les gens qui étaient pratiquement à l’arrêt alors que je venais de me taper les kilomètres plutôt facilement et finalement j’ai compris ce qu’ils avaient car l’arrivée est compliquée (rires).

Michel Cymes chez RTLMichel Cymes chez RTL | © Youtube

Vous vous verriez être un jour le parrain d’un événement cyclo-sportif par exemple qui rassemblerais un petit peu vos 3 univers, c’est à dire votre activité professionnelle, l’activité pour amener les gens à moins de sédentarité, et le vélo ?

Tout à fait, je me vois le parrain de tout ce qu’on veut à partir du moment où ça fait bouger des gens. Moi, on me demande beaucoup de parrainer les choses aujourd’hui, là je vais être le parrain d’un bateau pour le Vendée Globe, on me demande de parrainer ou de donner le départ d’un certain nombre de courses, mais bien évidemment. De plus, si ma présence, peut être un peu plus médiatique, peut permettre aux gens de s’inscrire plus pour participer à l’événement, je le ferais volontiers, et d’ailleurs, ce sera dans ma mission pour les jeux, il faut aussi que je soit là pour motiver, pour donner envie. Si ma présence permet aux gens de dire « Bon bah on va le faire parce qu’il y a Cymes » et bien je le ferais volontiers ouais.

Votre cible quand vous dites moins de sédentarité, c’est autant les hommes que les femmes ? Ou un peu plus les femmes qui pratiquent un peu moins de sport ?

C’est non seulement autant les hommes que les femmes, mais c’est surtout les enfants parce que les sportifs de demain sont les enfants d’aujourd’hui et c’est une catastrophe, c’est dramatique, parce qu’il y a l’exemplarité qui ne joue pas : les parents ne faisant pas de sport, les enfants n’en font pas. A l’école, vous savez très bien que l’éducation physique, c’est quand même le parent pauvre, il y a quand même un vrai problème. Aujourd’hui, un gamin qui a 13 ans, dans 5 ans, il en aura 18 et il fera peut être parti des médaillés mais il faut commencer plus tôt, il faut expliquer aux gamins que ce sera bon pour leur santé, même si leur santé ils s’en foutent, mais les parents, il faut leur expliquer que si ils veulent que leurs gamins vivent plus vieux et en bonne santé, et bien ils ont intérêt à les faire bouger.