Rémi, le parcours 2012 de la Haute Route a été dévoilé mardi, a-t-il été facile à caler ?
Nous avons imaginé le parcours 2012 au printemps, soit avant le début de la Haute Route 2011. Il existe de nombreuses possibilités pour traverser les Alpes de Genève à Nice, et cette diversité dans les cols, les vallées et les paysages a facilité notre travail. Le terrain de jeu de la Haute Route est immense et naturellement exceptionnel, de telle sorte que nous ne pouvions pas imaginer repartir exactement sur le même parcours. Les villes et stations ont été contactées très rapidement après la 1ère édition et nous avons reçu un accueil formidable, appuyé par les très bons commentaires des médias et des coureurs. Le parcours de la Haute Route 2012 est somptueux, notamment avec trois nouvelles villes hôtes (Courchevel, Alpe d’Huez, Risoul) et onze cols et ascensions mythiques qui font leur apparition pour l’édition 2012, prévue du 19 au 25 août.

Quelle était votre volonté au départ de la réflexion ?
Notre priorité était de conserver le même concept et le même format d’événement, soit la traversée des Alpes du Léman à la Méditerranée en sept étapes chronométrées et consécutives, en toute sécurité à travers les cols qui ont façonné la légende du vélo. Nous tenions par ailleurs à présenter un parcours remodelé afin de renouveler l’intérêt des coureurs, mais aussi pour intégrer de nouveaux monuments du cyclisme, à l’image de Courchevel ou de l’Alpe d’Huez où nous resterons deux jours.

Cinq étapes de la Haute Route 2012 arriveront en altitude, c’était aussi un désir ?
Ça répond en effet à une demande des coureurs. De manière générale, le parcours 2012 est un peu plus difficile que celui de la 1ère édition, avec une cinquantaine de kilomètres, quatre cols et environ 2000 mètres de dénivelé supplémentaires.

Les coureurs vont découvrir chaque jour des parcours nouveaux, est-ce selon vous une obligation pour chaque édition ?
Nous ne souhaitons pas changer l’intégralité du parcours chaque année, mais les Alpes françaises regorgent de paysages exceptionnels et il serait dommage de limiter la Haute Route à un seul parcours. Nous avons en outre tenu à prendre en compte les commentaires des participants de la 1ère édition, qui nous ont conseillé d’accroître un peu les difficultés sur la fin du parcours, raison pour laquelle les sixième et septième étapes seront significativement plus longues et plus exigeantes en 2012. Nous avons également souhaité mettre en valeur des cols un peu moins connus mais qui méritent vraiment le détour, à l’image du col de Romme le premier jour, du col de Sarenne le cinquième jour, ou encore du col de la Couillole lors de la dernière étape.

Pour l’édition 2012, il semble que les 450 premiers dossards soient partis en quelques heures, comment expliquez-vous ce succès impossible à prévoir ?
C’est une formidable récompense après la 1ère édition, qui a rencontré un très beau succès, mais j’avoue que cette très forte demande a dépassé nos prévisions. Les coureurs de la 1ère édition ont confirmé avoir vécu l’une des meilleures expériences de leur vie, la presse internationale a bien couvert cette première édition et de nombreuses villes ou stations étaient candidates pour accueillir la seconde édition. Avec des réseaux sociaux de plus en plus puissants, cela a créé un buzz autour de la Haute Route, en France mais aussi et surtout dans près d’une trentaine de pays étrangers.

Pensez-vous que la simplification des classements (solo et par équipes) ait montré aux coureurs qu’ils peuvent participer quel que soit leur niveau, l’aventure humaine étant privilégiée ?
Oui à 100 %. Les catégories 2011 étaient trop nombreuses pour être aisément compréhensibles, nous avons donc supprimé les Duos et avons ouvert les Teams à partir de trois coureurs. De ce fait, en 2012, chaque participant concourra en individuel et par équipe. Partager cette aventure humaine et sportive entre amis est une expérience unique à faire au moins une fois dans sa vie ! Le classement par équipes sera basé sur l’addition des trois meilleurs temps de l’équipe lors de chaque étape, ce qui signifie que des coureurs différents peuvent contribuer aux résultats de leur équipe tout au long de la semaine. Une équipe de plus de trois coureurs peut donc être un groupe d’amis avec des niveaux sportifs très différents, sans que les plus lents ne soient un réel « handicap » pour le reste de l’équipe, mais l’expérience de concourir en équipe est partagée par tous et pas uniquement par les meilleurs.

Selon vos premières estimations, quelle sera la proportion d’étrangers et de Français au départ de la Haute Route 2012 ?
Nous avons prévu d’ouvrir une deuxième phase d’inscription, avec un nombre très limité de dossards. Mais si les tendances restent les mêmes, nous devrions avoir entre 20 et 25 % de Français au départ de la Haute Route 2012, le reste du peloton étant composé de coureurs venant de trente pays différents : du Royaume-Uni à Hong-Kong, et du Brésil à l’Australie.

Visiblement, les étrangers privilégient la Haute Route quand les Français trouvent le prix trop élevé, comment l’expliquez-vous ?
La France fait rêver, peut-être encore plus lorsqu’on habite à l’étranger. Les grands cols des Alpes constituent un fantasme pour tous les cyclistes, notamment pour celles et ceux qui ne les connaissent qu’à travers le prisme de la télévision. Pour chaque coureur, Français ou étranger, la Haute Route constitue le challenge d’une vie, la possibilité de réaliser ses rêves de gamin, en toute sécurité et en bénéficiant de services rarement proposés sur une cyclosportive. En ce qui concerne le montant de l’inscription, nous avons fortement investi pour lancer l’événement en 2011, notamment en limitant le coût de l’inscription pour les participants. Même si notre investissement va continuer, l’inscription 2012 se doit de prendre davantage en compte le format itinérant et la durée de l’événement sur une semaine, mais aussi la qualité et la diversité des services proposés aux coureurs.

Comment allez-vous gérer ce phénomène de « file d’attente » puisqu’il semble que la limite des 500 dossards sera atteinte ?
Le concept de la Haute Route, la capacité d’accueil des villes hôtes et notre volonté de conserver un événement convivial où chacun se connaît, nous obligent à limiter le nombre d’inscriptions payantes à 500. En seulement huit heures de temps, les 450 dossards prévus pour la première phase ont été attribués. Nous travaillons actuellement sur l’ouverture d’une deuxième phase d’inscription, qui concernera un nombre beaucoup plus restreint de dossards. Bien entendu, nous réfléchissons déjà aux prochaines éditions et ceux qui ne pourront pas s’inscrire en 2012 auront certainement une priorité pour 2013. Nous pourrions augmenter notre capacité d’accueil mais cela se ferait au détriment de l’expérience vécue par chaque coureur. La Haute Route restera un événement à taille humaine.

Propos recueillis le 22 novembre 2011.