La 3ème édition de la Cyclo Valberg s’est parfaitement déroulée entre Valberg-Guillaumes à l’aller et Guillaumes-Péone-Valberg au retour. Tous les ingrédients du succès étaient présents,  à commencer par un plateau de champions du monde à faire pâlir l’Etape du Tour : dix titres sur trois disciplines avec Pauline Ferand-Prévot et Julien Absalon, sans compter Athènes et le 400 mètres haies remporté par Stéphane Diagana, lui aussi présent et venu en voisin (de Vence, précisément). Des titres mondiaux auxquels s’ajoutent deux titres olympiques, pour Julien Absalon en 2004 et 2008, série en cours qu’on espère tous à rallonge.

Une météo parfaite ensuite, un poil frisquet pour descendre à 8h20 en convoi neutralisé jusqu’à Guillaumes, mais grand beau temps dans l’ensemble. Sans oublier des services à la hauteur : douches, repas d’arrivée à la piscine très réussi et cadeau-coureur « intelligent » : de jolies manchettes qui nous sortent du trop-vu maillot personnalisé.

Deux parcours de 64 et 138 kilomètres, absolument superbe pour le grand mais trop light pour le petit, d’où, chose rare, un nombre supérieur d’inscrits sur le 138 (140 participants environ) que sur le petit. L’autre point qu’il serait bon de revoir reste la communication, qui gagnerait à être amplifiée et mise en avant plus tôt dans la saison car on entend tantôt parler de la Valberg, tantôt de la Valberganne, et enfin de la Cyclo Valberg, qui nous semble l’appellation la plus parlante.

Enfin, on garde le meilleur, ou le plus triste pour la fin, Guillaumes va avoir le privilège d’accueillir deux cyclos à huit jours d’intervalle ! On chercherait l’explication au S de Guillaumes qu’il n’y aurait pas besoin d’aller plus loin ! Sans grand risque de se tromper, on peut prévoir une participation à peine supérieure, où comment se diviser pour ne pas régner… et frustrer les coureurs. La solution : lever la tête du guidon, se concerter, et garder ces deux opérations avec un écart de quatre semaines entre les deux, en avançant un peu la Valberg par exemple pour reculer un peu la Mercan’Tour, une épreuve organisée sous l’égide de la FFC, quand la Cyclo Valberg se dispute sous l’égide de la FSGT (même si cette dernière était initialement organisée sous l’égide de la FFC). On fait le pari que chaque épreuve doublera ainsi ses effectifs et que Vélo 101 soutiendra ces deux manifestations pour qu’elles atteignent leurs objectifs.

A 8h20 pour le grand parcours, un peu plus d’une heure plus tard pour le petit, les départs fictifs sont donnés. Direction Guillaumes pour l’arrêt pipi et la dépose des vêtements chauds dans la voiture de tête. Puis en route pour les gorges de Daluis. 25 kilomètres à profil descendant jusqu’à Annot, c’est magnifique, un beau début de journée au cours duquel on va surfer entre paysages typés Haut Verdon et aperçus de la haute montagne, sauvage, pas urbanisée, spectaculaire, bienvenue dans les Alpes du sud. Mais une descente sur 25 kilomètres, si elle offre un bon échauffement, cache forcément quelque chose !

La note va se payer progressivement, surtout à partir de Méailles, qui rime avec trouvaille de l’organisateur. Un très beau petit village, des voies resserrées bien raides, une descente sinueuse et même des rails de chemin de fer, marqués, mais finalement bien gérés. C’est là que le premier fait de course se passe. Deux coureurs, un du MBC Nice et un du team Scott-Vélo 101-Risoul, vont s’isoler et profiter de l’apathie du groupe des costauds (Julien Absalon, Jérémy Defaye, Tony Mezure, Cyrille Pottier on encore Michel Roux, ça fait un sacré paquet de cyclos gagnées, tout ça !) pour prendre cinq minutes et rapidement faire du duo deux solos. En effet, Paul-Emile Lorthioir se dit que tant qu’à aller aux Champs d’honneur, autant ne pas partager et ouvrir la route avec les motards de l’organisation.

Après Méailles, aïe, aïe, c’est la Colle-Saint-Michel (et le clin d’œil aux Boucles du Verdon), située à un peu plus de 1300 mètres d’altitude, puis la longue approche du col des Champs, situé au kilomètre 95 et à 2093 mètres d’altitude qui se méritent. Le col est ombragé, ce qui ne fait pas de mal vu les températures du jour, avec de belles courbes serrées où il faut relancer avec, sur les derniers kilomètres, un macadam dégradé qui a souffert de l’hiver. Mais en montée ça se gère plus facilement. A 3 kilomètres du sommet, c’est là que se situera le chant du cygne pour Paul-Emile Lorthioir, qui voit passer quatre fusées à au moins 3 km/h de plus et qui vont vite basculer dans la longue et très rapide descente que les vététistes Julien Absalon et Cédrick Dubois vont faire à la planche, essayant de larguer les routiers Tony Mezure et Michel Roux (Julien Absalon avait mis des roues alu, car il a plus confiance côté freinage, nous a-t-il avoué au moment des podiums).

25 kilomètres de boulevards avalés en mode TGV, et c’est de nouveau Guillaumes, d’où le S peut-être ! Et le carré de rois qui va se disputer, se bagarrer, car Julien Absalon a mis la Valberg à son programme d’entraînement en concertation avec son entraîneur Gérard Brocks, alors pas question d’une quelconque solidarité entre vététistes. Ça sera au meilleur sur les 13 kilomètres à 7 % de moyenne, mais avec Péone et ses routes qui se cabrent, les Catalans qui ont fondé le village l’ont fait dur d’accès.

Côté reines, c’est le même scénario ou presque : un maillot de championne de France avec des liserés de champion du monde, celui de Pauline Ferrand-Prévot, et un maillot turquoise, celui de la Roue d’Or Sanaryenne, porté par Marion Bessone, habituée des petits parcours mais qui a tenu à honorer le plateau féminin, peu nombreux, mais dont la qualité et le charme étaient là.

Dans les deux cas, le couple Absalon-PFP l’emporte mais après une rude bataille. Deux attaques tranchantes pour décoller Cédrick Dubois pour celui qui sera Carioca dès la Coupe du Monde à Mont-Sainte-Anne achevée (lire son interview à venir sur Vélo 101). Michel Roux, qui n’aura pas hésité à tomber une dent dans la montée finale après avoir perdu une dent (de sagesse) dans la semaine, prend la 3ème place ! Beau podium assurément.

Côté femmes, c’est aussi le maillot tricolore qui l’emporte et réalise la 25ème place au scratch, comme une préparation à la course en ligne des JO que PFP attaquera avec de grandes ambitions, maintenant qu’elle est revenue dans la sphère de Gérard Brocks, comme elle nous l’explique dans l’interview à retrouver. 27ème et quatre minutes de retard, c’est le superbe bilan de Marion Bessone, mais il est des 2èmes places qui valent des victoires.

Pas besoin de photo-finish pour départager tous les courageux qui sont arrivés au bout, souvent crampés, mais plutôt douche et pasta-party pour bien récupérer avec podium du 64 kilomètres à 14h30, tombola, et enchaînement du grand parcours. Une riche idée qui libère tout le monde à 16h15, moment choisi par la pluie, c’est ça passer entre les gouttes. Bravo donc à tous, les coureurs, les organisateurs issus des deux clubs, la municipalité de Valberg, l’office de tourisme, les signaleurs, nombreux, bien placés et efficaces (en plus du très bon fléchage) et tous ceux/celles qui se reconnaîtront dans ce beau succès. On vous invite à suivre l’actu du site www.cyclovalberg.com. Un superbe reportage photo vous y attend et beaucoup en seront les stars. Si ça vous a plu, à vous aussi, n’oubliez pas : objetif 400, c’est parti. En attendant, dimanche prochain c’est la fête des pères, et déja la Mercan’Tour (inscriptions sur Vélo 101).

Classement 138 km :

1. Julien Absalon (BMC MTB Racing Team) en 4h02’40 »
2. Cédrick Dubois (MBC Nice) en 4h03’04 »
3. Michel Roux (Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h03’34 »
4. Tony Mezures (ES Cannes) en 4h04’29 »
5. Jérémy Defaye (SCO Dijon) en 4h11’46 »
6. Luc Javos (Cyclo Fab 84) en 4h14’00 »
7. Paul-Emile Lorthioir (Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h14’46 »
8. Laurent Stacul (SC Nice) en 4h17’58 »
9. Arnaud Dubois (MBC Nice) en 4h19’06 »
10. Rémi Chenu (RO Sanaryenne) en 4h19’06 »

25 et 1ère Dame. Pauline Ferrand-Prévot (Rabo Liv Women Cycling Team) en 4h32’07 »

Classement 64 km :

1. Pascal Manderon (Martigues SC) en 1h48’27 »
2. Jeremy Polizzi (SPOC) en 1h48’28 »
3. Marcelo Carvalho (VC Menton) en 1h50’27 »

15 et 1ère Dame. Sandrine Polizzi (SPOC) en 2h09’42 »