Sur la route, un cycliste est vulnérable. Face aux automobilistes mais aussi face aux fautes qu’il peut commettre lui-même. C’est pourquoi le port du casque doit demeurer un réflexe… mais pas une obligation, au regard de la Fédération Française de Cyclotourisme (FFCT). La Direction de la Circulation et de la Sécurité Routières envisage actuellement de rendre le port du casque et du gilet fluorescent obligatoires pour les cyclistes de moins de 16 ans. Une mesure à laquelle s’oppose clairement la FFCT, qui estime que ces gestes doivent rester facultatifs. « Une telle mesure ferait passer le vélo pour un véhicule dangereux alors que c’est un moyen de déplacement vertueux qui apaise la circulation urbaine et contribue au quotidien à la lutte contre le réchauffement climatique », réagit la Fédération Française de Cyclotourisme dans un communiqué.

Pour l’organisme national, l’Etat français ne mène pas le bon combat. « Il doit agir sur les vraies causes que sont la vitesse, l’alcool et l’inattention au volant pour atteindre l’objectif de moins de 3000 morts fixé par le président Sarkozy. Pour cela mieux vaut encourager le développement du vélo et réduire les abus de l’automobile. Inciter les jeunes à se déplacer à vélo, c’est améliorer leur sécurité en freinant l’usage du deux-roues motorisé. Laissons aux cyclistes le soin de veiller à leur sécurité par une vigilance active, et de choisir librement de porter un casque ou non. » A ce jour, rares sont les pays à avoir rendu le port du casque obligatoire. Il l’est notamment sur les routes nationales hors agglomération en Espagne et partout en Australie, où cette « contrainte » a fait chuter l’utilisation du vélo chez les jeunes au profit des engins motorisés.

La FFCT relève en outre que des pays européens exemplaires en matière de politique cyclable comme les Pays-Bas ou le Danemark se sont bien gardés de rendre le casque obligatoire, celui-ci étant peu porté en-dehors de la pratique sportive. Dans les accidents de la circulation, le vélo représente, en 2008, 3,5 % des tués et 4,7 % des blessés, mais aussi 4 % des déplacements. Le pourcentage de blessés touchés au crâne est de 17 % chez les cyclistes, 24 % chez les automobilistes et 26 % chez les piétons. « Notre pays aurait tort de se singulariser négativement par rapport à ses voisins européens alors que les déplacements à vélo ont chez nous une forte marge de progression, conclut la FFCT. Une telle mesure serait irrationnelle, inefficace, inutile et contre-productive. » Obligatoire ou non, le port du casque reste un élément de sécurité hautement conseillé à vélo ! Peut-être pas obligatoire, mais certainement indispensable.