Romain Bardet novembre 2018 Romain Bardet partenaire de Cantal Destination | © Vélo 101

Romain Bardet est en coupure jusqu’à la semaine prochaine où il attaquera en Chine par le Critérium ASO avant d’aller en Oisans comme chaque année avec l’ensemble de l’équipe AG2R La Mondiale, d’ici 15 jours. Coupure mais pas coupe à coeur avec son département, le Cantal, qui l’a vu naître quand la Haute Loire l’a vu grandir comme adolescent. On pose le 43, on retient le 15 et c’est parti, par une température à 14°, pour 3 fois 15 plus une autre fois 15 kilomètres entrecoupés par un ravito pas express du tout, on y reviendra dans la suite du menu.

60 kilomètres donc, pas de quoi courber l’échine pour le vice-champion du monde, mais il a tenu à honorer de sa présence un rendez-vous piloté par Cantal Destination. Pas d’école buissonière pour l’Auvergnat fier de l’être et qui le revendique avec juste raison. On est mardi 13 novembre, départ à presque 11 heures et les minimes, cadets, juniors des clubs FFC de Riom, Mauriac, St Flour, Aurillac (ACV et UC), Sansac Arpajon, Maurs et Aurillac Cantal Cyclisme sont tous là, et il nous étonnerait que ça barde à la maison le soir pour cause d’absence à l’école non justifiée. Au contraire, ils ont tous et toutes une bonne excuse, validée par leurs parents qui, renseignement pris au peloton et pas dans les oreillettes, ont tous plus ou moins connu Romain à l’époque où il menait son travail de sape pour conquérir son premier titre de champion d’Auvergne cadet et tout ce qui s’en suit. Vous l’aurez noté, on n’a pas dit un travail de Romain de maître, alors, qui l’a vu gravir les marches des sommets Cantaliens, Auvergnats, Nationaux et Internationaux, unes à unes, il reste la plus haute, celle du maillot jaune, pour au moins un jour et pourquoi pas pour l’éternité, toujours. Pour le moins, ça ferait un beau centenaire.

On aurait pu titrer, le vélo dans le Cantal quel régal, tellement la journée fût simple, sympa, sur des routes typiques et par une météo qui nous donne le sentiment que le Cantal qu’il soit en meule ou sur le vélo se consomme toutes saisons. Là, en version automne, les couleurs mordorées des arbres accentuent le plaisir qu’on a à rouler suffisamemnt vite pour voir beaucoup de choses et suffisamment pas vite pour bien les apprécier.

Romain Bardet est donc l’ambassadeur officiel de la destination Cantal qui s’exprime à travers lui, comme pour le Trail sur d’autres axes, avec des parcours validés par le champion, mais des parcours typiques, typés grand public car le challenge est d’avoir un tourisme à visage humain ou cycliste, selon, familial qui vient goûter autant aux parcours vallonnés qu’aux spécialités locales proposées dans les restaurants labélisés et avec le service de magasins de vélo comme Cantal Cycles à Saint Flour qui nous a servi de guide une bonne partie de la journée.

Le 15 était donc à l’honneur tout au long de cette belle journée, 34 X 15 ou 36 X 15 emmené par les minis, pas les minus, les juniors-cadets et même minimes (le plus jeune avait 12 ans, pas 15!) telles Anouk et Amélie qui ont été les deux premières à questionner Romain Bardet dans l’interview que vous retrouverez très bientôt. Il s’agit d’avoir de plus en plus de filles sur le vélo, mais aussi derrière les micros. Les millénials étaient donc là et bien là tout au long de la journée, sur le vélo et sur les réseaux sociaux; car vous l’avez pigé, le minitel et eux, c’est has been. La côte de Badailhac débute à Carlat (jumelée avec Bruni, ça ne s’invente pas) et la longue et belle descente qui suit nous fait inmanquablement penser aux « routes à traquenards » que sont ces raidards suivis de descentes sinueuses, le genre de passages qui suintent la difficulté à s’organiser et la prime aux attaquants, étapes de Brioude et Saint Flour à suivre attentivement ou alors…

Romain Bader novembre 2018 3Anouk (à gauche de la photo) et Amélie ont pu poser leurs questions à Romain Bardet | © Vélo 101

45 kilomètres d’efforts modérés et tout le monde descend à Polminhac où les frères Pélissier ont laissé leur empreinte, à la différence de Cyril Lignac qui a gardé sa cuisine du sud-ouest pour les plateaux télé et laissé les chefs locaux nous rasasier même si les 50 kilomètres n’étaient pas accomplis. L’occasion pour Romain Bardet de « remplir ses obligations » terme inapproprié tant il le fait avec simplicité, c’est simple, il a posé avec tout le monde, répondu aux interviews sans trop parler de la saison 2019. Arrêt buffet et même mieux que ça, spécialités locales: soupe de légumes, salade de pâtes, saucisse-purée de vraies pommes de terre (pas forcément les bintjes (prononcer binnetje), à ne pas confondre avec Binche, prononcer Binche simplement comme le départ de la 3ème étape du Tour 2019) plus fromages servis sur un plateau forcément et tartes dont l’étonnante tarte à l’encala, super bonne, le terme venant de lait caillé en langue d’oc, à tester absolument, café, pas d’addition, mais 15 kilomètres avalés au galop au milieu des champs vallonnés avec au choix moutons, poneys, cochons, chevaux et vaches, dont les Salers couleur cognac et aux cornes en forme de lyre. La campagne est tellement présente qu’on a même croisé des vaches ayant pris la clé des champs, voire même des chiens, mais aucune réclamation possible, elles, ils n’avaient pas de dossards, ni de plaques, rien à signaler, même pas de crevaison, on n’est pas loin de chez Michelin, ne l’oublions pas.

Au moment de la remise des diplômes pour ce gentil peloton de 80 gaziers venus du Cantal, on mettra au tableau d’honneur le champion pour sa disponibilité non feinte, son plaisir d’être avec ses supporters qui ont les yeux qui brillent. Bravo aussi et merci pour les aperçus touristiques donnés par tous les participants, si fiers de leur terroir, vous avez bien raison et ce n’est pas Christian Prudhomme, qui vient régulièrement se ressourcer dans la Cantal, qui dira le contraire. Merci au comité départemental FFC qui a mis les petits plats dans les grands pour nous encadrer tous les carrefours, sans oublier les clubs FFCT largement représentés avec nous. Franchement, on va être magnanimes, tout le monde mérite bien, sur vingt, un bon 15 c’est bien non? . Pour le très bien, on espère vivement vous le faire découvrir en vidéo à l’occasion de la reconnaissance de l’étape Saint Flour-Albi.