Vélo 101 était présent la semaine du 13 au 20 mai sur le premier des deux stages organisés par Michel Thorrout et son équipe à Hyères, dans le Var. Nous vous proposons de partager avec nous cette semaine plein sud, sous le soleil exactement.

Nous nous trouvons donc en ce samedi 13 mai en fin d’après-midi à Hyères-les-Palmiers, à l’hôtel… Plein Sud (on vient de vous le dire !), la Méditerranée juste devant nous. L’établissement fait partie de la chaîne « Vacances Bleues » : pas moins de 140 destinations en France et à l’étranger, selon trois formules, hôtels, résidences, ou comme ici des clubs éventuellement en formule tout compris. 183 chambres climatisées, le Wi-Fi partout et un parc de 8 hectares pour se faire plaisir. Piscine couverte chauffée, plan d’eau en eau de mer, plage, et un paquet d’activités. Jugez plutôt : cours de natation, aquabike (pourquoi pas ?), fitness, spectacles, cours de danse, beach volley, tennis, pédalos, minigolf, animations en soirée. Et la liste n’est pas exhaustive.

En cette période hors vacances scolaires, l’essentiel de la clientèle est constituée de retraités, mais le club accueille de nombreux groupes sportifs, notamment cyclistes (dont ce stage évidemment) pratiquement toute l’année.

La météo sera favorable, les parcours variés et les décors de rêve. Faites la route des crêtes après Bormes-les-Mimosas, vers le sommet du Canadel, et vous comprendrez. Que du bonheur ! Or donc, nous voici à pied d’œuvre et à l’heure de l’apéritif réunis pour la traditionnelle séance d’information préalable au stage, la constitution des groupes et le verre de bienvenue. Voici un domaine où pratiquement chaque organisateur a sa méthode : « Vous faites comme vous voulez », ou « Tenez, voici les parcours », ou les groupes sont désignés par avance parce le stage est organisé directement par un club, ou on lâche les gars au pied d’une bosse puis on les compte par dix pour former les groupes. Ici, rien de tout cela, c’est simple et direct.

A la réunion d’information, le boss s’adresse aux stagiaires. « Quelle moyenne faites-vous habituellement sur une sortie moyennement vallonnée d’une centaine de bornes ? » Plus de 32 kilomètres/h ? Groupe 1. Aux alentours de 30 kilomètres/h ? Groupe 2. De 27 à 28 kilomètres/h ? Groupe 3, etc. Voilà pour le point de départ. Evidemment, on affinera lors de la première sortie selon la manière dont chacun l’aura vécue et le niveau général. Changer de groupe ici ne pose aucun problème. Huit à dix cyclos, capitaine de route inclus. Si un groupe est trop important, comme les capitaines sont en nombre suffisant, on dédoublera.

Une originalité intéressante : les capitaines ne sont pas affectés à un groupe en particulier. Le guide du groupe 1 peut le lendemain prendre en charge le groupe 3. Le maillot manches courtes de l’organisation, on le porte lors des grandes sorties, c’est du plus bel effet, on dirait presque une vraie équipe cycliste à l’entraînement… Ensuite, et avant de passer au verre de bienvenue, rappel des règles de prudence et de bon comportement : code de la route, port du casque, convivialité, matériel pour les cas de crevaison par exemple.

Côté parcours, circuits en alternance : une sortie d’environ 80 ou 90 kilomètres puis le lendemain une distance de 130 à 150 kilomètres. Chaque circuit propose un parcours bis un peu plus court et/ou plus facile (ou moins dur, c’est vous qui voyez…). Les dénivelés positifs : de 750 à plus de 1800 mètres. Pour les cyclos connectés, tous les parcours sont présentés avec un numéro Open Runner qui permet d’avoir accès à tous les détails de l’itinéraire. C’est disponible sur le site www.openrunner.com. Par exemple, le parcours 2 (126 kilomètres) porte le n° 4192898. Equipé d’un GPS, vous pouvez aussi le télécharger via cette application.

Les circuits passent par les lieux mythiques du massif des Maures : col de Babaou, col des Fourches, Collobrières, Tailludes, Mont Faron, le Beausset, Notre-Dame des Anges, la Garde Freinet, Bormes-les-Mimosas, le Lavandou, la Londe-les-Maures, etc. Des circuits variés, et nous sommes assez rapidement débarrassés des routes à (grande) circulation.

On est gâtés question logistique : deux voitures accompagnatrices, une par parcours. Elles nous attendent aux points stratégiques, communiqués par avance avec ce qu’il faut comme ravito : eau, poudre, fruits secs, bananes, gâteaux secs, pour l’essentiel. Pour les longues sorties, on passe le matin à la cuisine de l’hôtel et on reçoit un panier pique-nique pour le ravito aux deux tiers du parcours. Chaque participant a reçu les coordonnées téléphoniques des capitaines de route. Une brebis égarée (vous êtes oùoùoùoù ?) sera ainsi rapidement ramenée en sécurité. Des fois qu’il y aurait des loups dans le massif des Maures…

Quant à la logistique au camp d’entraînement (comprenez à l’hôtel), c’est Byzance : formule all-in, y compris au bar. Une bière, svp ! Qu’est-ce que c’est bon juste après la sortie. Vive le houblon.

Cette première semaine, nous sommes soixante inscrits, dont quarante « pédalants ». Quality first. La seconde semaine, celle de l’Ascension (sans jeux de mots), c’est qualité+quantité : 110 inscrits, plus de 80 sur le vélo. Ce qui frappe d’emblée, c’est le taux de fidélité au stage : les trois quarts des participants sont déjà venus et plusieurs cyclos dépassent les dix ans d’ancienneté. Un score dont l’organisateur n’est pas peu fier : il en est à la 18ème édition. Une dizaine de participants de cette semaine prolongent d’ailleurs et s’offrent carrément la suivante ! Evidemment, le bouche à oreille fonctionne et les anciens amènent des petits nouveaux. A ce propos, pas si petits que ça : la moyenne d’âge est de 50 ans environ, les jeunes seront là la deuxième semaine, ça va rouler fort, à ce qu’il paraît.

On retrouve selon les groupes, évidemment, les approches de la pratique du vélo : cyclosportifs, coursiers, triathlètes ou pratiquants intensifs dans le groupe 1, orientation plus cyclotouriste et plus calme dans les groupes suivants.

Pas de grosse surprise au niveau du matériel: on est dans le classique. Matériel plutôt typé gamme supérieure, mais pas de bécane à 15 000 euros. Trek, Scott, Colnago, Orbea, Eddy Merckx, Cannondale, et autres Specialized constituent le principal du peloton. Au niveau groupes, on a un quart de Campa (Chorus, Record et Super Record), 75 % de Shimano (Ultegra et Dura-Ace) et 10 % de SRAM Red. On compte dans ce groupe de cyclos dix groupes électriques (Shimano Di2). Une majorité de roues carbone, cinq machines équipées de boyaux. Le reste en pneus, évidemment, surtout du Continental Grand Prix 4000 S. Quelques Michelin. Pas vu de freins à disques.

Ah oui : un vélo à assistance électrique. Wilier carbone, moteur invisible et (presque) silencieux. Du bel ouvrage. De quoi passer les bosses en toute décontraction.

Les accompagnant(e)s, eux, vont passer une (voire deux) semaines sur la Côte d’Azur, ce qui est de nature à motiver épouses et compagnes. Activités de l’hôtel, bains de soleil, balades le long de la mer (à 100 mètres), visites : Hyères centre, Bormes-les-Mimosas, l’île de Porquerolles, autant de bonnes raisons d’être ici. Un sondage auprès de ces dames met en évidence une belle satisfaction.

Au moment de dresser le bilan de ce stage, les points forts sont l’expérience de l’organisateur (www.stagevelo.be), la logistique efficace, le niveau de satisfaction (très) élevé des participants, les parcours, la formule All-In, les nombreuses activités hors vélo possibles, la compétence des capitaines de route, l’assistance et les ravitos de qualité.

Une suggestion : pour l’année prochaine, des plaques de cadre avec le prénom du cyclo. Pour éviter la question : « Hé toi, le Cannondale, c’est quoi ton prénom ? » ou « Le Trek rouge, il est pas là ce matin ? »

Les dates 2018 sont déjà connues, du 5 au 12 mai et du 12 au 19 mai, avec possibilité de prolonger jusqu’au lundi de Pentecôte le 21 mai.