Il y a encore quelques années, le Tour d’Emilie était l’une des épreuves de préparation les plus prisées au Tour de Lombardie. La classique autour de Bologne permettait à tous les favoris du cinquième monument de la saison de se mettre en jambes, une semaine avant le dernier grand rendez-vous de l’année. Mais le calendrier n’est plus ce qu’il était. L’instauration du Tour de Pékin comme épreuve finale du WorldTour a complètement bouleversé la saison italienne. Terminée l’époque où la Lombardie venait clôturer la saison transalpine. Désormais placée une semaine après les Mondiaux, la classique des feuilles mortes est pratiquement devenue le point de départ du sprint final chez nos voisins italiens. Pour voir le bon côté des choses, on dira que le Tour d’Emilie est devenu plus qu’une simple classique de préparation.

S’il y a bien un homme qui marque cette dernière période faste du calendrier, c’est Diego Ulissi (Lampre-Merida). Le jeune espoir transalpin semble avoir franchi un cap cette saison. À l’heure où Damiano Cunego n’est plus que l’ombre de lui même et avec un Michele Scarponi vieillissant dont l’avenir n’est pas sécurisé chez Lampre, le Toscan est devenu l’un des atouts majeurs de l’équipe de Giuseppe Saronni, et une véritable garantie sur les épreuves demandant du puch. Il l’a encore prouvé en remportant coup sur coup Milan-Turin et la Coppa Sabatini ces dix derniers jours. Nous ne sommes que le 12 octobre, et Ulissi va remporter aujourd’hui sa troisième course du mois.

Le jeune puncheur de 24 ans va répéter la stratégie qu’il a mise en place lors des deux premières semi-classiques du mois : attendre la dernière bosse, en l’occurrence la difficile ascension de San Luca (2,2 km à 10,8 %). Pourtant il lui fallait se méfier du groupe de quatorze coureurs qui s’est extrait en fin de matinée. Mission accomplie en limitant leur avance à deux minutes au maximum. Les plus costauds se dégagent dans l’avant-dernière ascension vers le sanctuaire de San Luca, à une grosse dizaine de kilomètres de l’arrivée. Suite à l’accélération de Kristjan Durasek (Lampre-Merida), et d’Emanuele Sella (Androni Giocattoli), la sélection s’opère et ils ne sont plus que treize à pouvoir prétendre à la victoire. Davide Villella (Cannondale) est le premier à flinguer dans la dernière ascension, mais Ulissi est décidément irrésistible. Le Toscan dépose ses adversaires et s’impose sans peine sur les hauteurs de Bologne.

Classement :

1. Diego Ulissi (ITA, Lampre-Merida) en 5h00’53 »
2. Chris-Anker Sorensen (DAN, Team Saxo-Tinkoff) à 1 sec.
3. Davide Villella (ITA, Cannondale) m.t.
4. Franco Pellizotti (ITA, Androni Giocattoli) à 4 sec.
5. Francesco-Manuel Bongiorno (ITA, Bardiani Valvole-CSF Inox) à 6 sec.
6. Edoardo Zardini (ITA, Bardiani Valvole-CSF Inox) à 8 sec.
7. Mauro Finetto (ITA, Vini Fantini-Selle Italia) à 14 sec.
8. Michele Scarponi (ITA, Lampre-Merida) à 27 sec.
9. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) à 29 sec.
10. Emanuele Sella (ITA, Androni Giocattoli) à 40 sec.