Esteban Chaves. Esteban Chaves (Orica-GreenEdge) a réalisé hier une double première dans l’ascension de Caminito del Rey. Vainqueur d’étape et Maillot Rouge. « Je savais que cette dernière ascension était une montée explosive et que je devais être idealement placé au pied, raconte le Colombien. Mes équipiers ont fait un boulot parfait. Je me sentais très bien. Quand je suis revenu sur le groupe de Nairo Quintana, je ne savais pas si les autres étaient plus forts que moi mais finalement j’ai réussi à dominer tout le monde et à battre le plus coriace, Tom Dumoulin. Evidemment, l’objectif est maintenant différent. Un maillot de leader sur les épaules donne des ailes et ça change la donne pour la suite. Mon objectif premier est de finir la Vuelta, si possible dans les 20 premiers. Mais au fond de moi un Top 10 à Madrid serait un rêve. »

Daniel Martin. Parvenu à sortir de ses roues l’ensemble des favoris du Tour d’Espagne, Daniel Martin (Cannondale-Garmin) a regretté avoir attendu trop longtemps pour surgir. « Je savais qu’on ne me laisserait pas attaquer, alors j’ai attendu, explique l’Irlandais 4ème à 14 secondes à Caminito del Rey. Et puis j’ai vu Chaves partir et c’était joué. Il me manque encore un peu de compétition dans les jambes depuis le Tour de France, je me sens encore un peu rouillé. L’objectif, c’était avant tout la victoire d’étape. Le classement général, on verra ça au fil du temps. Je vais courir cette Vuelta au jour le jour. » Des trois Grands Tours, la Vuelta reste celui qui correspond le mieux à Dan Martin, vainqueur d’une étape en 2011, 13ème du classement général en 2011 et 7ème en 2014.

Nairo Quintana. Premier favori à s’être ouvertement déclaré en attaquant à 3 kilomètres de l’arrivée à Caminito del Rey, Nairo Quintana (Movistar Team) allait marquer les esprits en réalisant de belles différences quand il a brusquement coincé sur le haut. « J’ai attaqué parce que je me sentais bien, admet-il. Je voulais tenter ma chance mais je n’ai pas été capable de suivre quand Esteban Chaves est rentré. La chaleur m’a affecté dans le final. C’est quand même intéressant d’avoir pris un petit avantage sur certains rivaux. J’ai montré que j’étais ici pour gagner, en dépit du fait que c’est la première fois que je double Tour et Vuelta. » A Caminito del Rey les gains de Quintana auront finalement été dérisoires : rien sur Rodriguez, 4 secondes sur Froome, 5 sur Valverde, 9 sur Aru, 19 sur Van Garderen, 28 sur Pozzovivo, 38 sur Majka.

Vincenzo Nibali. Il avait d’abord pesté contre la malchance quand l’imposante chute massive survenue à 30 kilomètres de l’arrivée l’avait entraîné au sol. Mais tard hier soir, après que les commissaires aient compris par quel subterfuge le Sicilien était rentré dans le peloton (accroché à la portière de son véhicule, lire par ailleurs), ce qui lui a valu une exclusion immédiate, l’heure n’était plus aux lamentations mais aux excuses. « Je suis désolé et honteux, je paie pour mon erreur, dit-il. Les commissaires ont certainement pris la juste décision. J’étais venu sur la Vuelta avec la volonté de me racheter après une saison médiocre. Je me retrouve dès la première étape le cul par terre, mon vélo détruit dans le chaos. C’était la panique et je suis reparti tard, très tard. Trop tard au point qu’il me fallait boucher 1’30 » sur le peloton, obsédé par l’idée de rentrer le plus vite, jusqu’à ce que je commette cette erreur sur 150 mètres qui me coûte cher… »

Javier Guillen. Le directeur du Tour d’Espagne Javier Guillen a regretté l’exclusion de Vincenzo Nibali, estimant néanmoins que la juste décision avait été prise par le jury des commissaires. « Réglementairement, il n’y avait pas d’autre option, affirme-t-il. Pour nous organisateurs c’est évidemment une mauvaise nouvelle car cette exclusion nous prive d’un grand coureur, mais le règlement est fait pour être appliqué. Le règlement est clair sur le sujet. Ne pas exclure Vincenzo Nibali aurait été un précédent grave. »

Infirmerie. La Vuelta a perdu trois coureurs hier dans les chutes qui se sont multipliées sur les routes andalouses. C’est d’abord le sprinteur italien Matteo Pelucchi (IAM Cycling), double vainqueur d’étape au Tour de Pologne, qui a mis la flèche avec de multiples contusions sur le corps et des brûlures cutanées. Puis est venu le tour, toujours pour IAM Cycling, de David Tanner, sérieusement touché dans l’énorme chute massive survenue à 30 kilomètres du but. L’Australien a été évacué avec une possible fracture de la hanche, ce que de nouveaux examens ont exclu ce matin. Resté inerte de longues secondes alors que son casque a littéralement explosé sur la chaussée, le Polonais Przemyslaw Niemiec (Lampre-Merida) a quant à lui été évacué avec un fort traumatisme crânien qui nécessitera une étroite surveillance médicale.

L’étape du jour :

3ème étape : Mijas-Malaga (158,4 km). A priori, ce sont les sprinteurs qui devraient pouvoir s’exprimer une première fois ce soir à Malaga, quand le Tour d’Espagne en finira avec une troisième étape de 158,4 kilomètres qui ne sera toutefois pas de tout repos. Si les 55 derniers kilomètres seront majoritairement plats le long de la côte méditerranéenne, l’incursion dans les cordillères Bétiques au nord de la baie de Malaga entourée de chaînes de montagnes fera transiter le peloton par l’Alto de Mijas (6 km à 7,2 %) en tout début d’étape puis le Puerto del Leon (16 km à 5,2 %), un col de 1ère catégorie, peu avant la mi-course. A l’arrivée, Nacer Bouhanni (Cofidis), pris hier dans la chute massive, devrait être en mesure de se battre pour une première victoire alors que Matteo Pelucchi manquera déjà à l’appel.