Daniel Moreno. En une semaine de course, Daniel Moreno (Team Katusha) a su refaire tout le temps perdu, 59 secondes, dans le contre-la-montre par équipes. Tant et si bien que le voilà leader du Tour d’Espagne pour la première fois de sa carrière. « J’ai progressé doucement vers la première place en compensant notre médiocre contre-la-montre dans les arrivées en côte, mais la dernière semaine sera très dure, a tempéré le puncheur espagnol, 5ème de la Vuelta en 2012. Porter le maillot rouge ne change rien pour moi. Je le mérite, je vais le défendre, mais pas comme un forcené. Tout peut arriver dans les deux semaines à venir. Joaquim Rodriguez et Vincenzo Nibali sont endurants, Ivan Basso peut être très fort aussi. Ils savent comment gérer trois semaines. Cette Vuelta est une longue course avec des coureurs très forts. »

Alejandro Valverde. Alejandro Valverde (Movistar Team) a encore grappillé du temps à ses principaux adversaires, de toutes petites secondes certes, mais qui le replacent au 4ème rang du classement général à 22 secondes. Impossible toutefois pour le Murcian de contester la victoire d’étape à Dani Moreno à Valdepeñas de Jaen. « Il est vraiment fort, a salué l’ancien lauréat du Tour d’Espagne. Ce qu’il a fait avec Purito est incroyable. Quand il a attaqué, j’ai hésité un peu et quand j’ai réagi, c’était impossible de revenir dans sa roue. Je suis 2ème à Valdepeñas de Jaen, il n’y a rien d’autre à dire. Même si Moreno a gagné un peu de temps, je suis satisfait de la présente situation. Nous allons commencer demain avec la vraie montagne et ce sera une étape plus difficile que les précédentes. »

Nicolas Roche. L’Irlandais Nicolas Roche (Team Saxo-Tinkoff) n’aura été qu’un leader intérimaire hier, incapable de répondre au démarrage annoncé de Daniel Moreno à Valdepeñas de Jaen. « Je suis un peu déçu d’avoir perdu le maillot rouge mais c’est un scénario auquel je m’attendais, a-t-il confessé. C’est pour ça que nous n’avons pas travaillé derrière l’échappée en espérant qu’elle aille au bout et que Moreno ne puisse prendre une bonification. C’était une arrivée typiquement pour lui et j’espère que les rôles vont s’inverser demain. Même si je n’en suis pas sûr… Il a gagné des courses du WorldTour, il a de l’expérience. J’ai perdu ma place de leader pour une seconde mais je finis 4ème. Je ne veux pas me satisfaire trop tôt. En dernier semaine je peux perdre en minutes ce que j’ai gagné en secondes face à quelques adversaires. »

Thibaut Pinot. 4ème samedi à l’Alto de Peñas Blancas, Thibaut Pinot (FDJ.fr) a reculé hier dans un final qui n’était pas à sa convenance. Certes, la montée exigeante de Valdepeñas de Jaen était tout à fait dans ses cordes, mais avant d’y parvenir il y avait une longue descente menée à un rythme d’enfer que le Franc-Comtois a abordée en mauvaise position. Déjà mal à l’aise sur ce terrain, il a en plus été victime de cassures dans la descente, ce qui a contraint ses coéquipiers à chasser ferme derrière le peloton. Au final Thibaut Pinot a presque descendu plus vite le col que ses adversaires puisqu’il est presque revenu dans le peloton au pied de la rampe finale pour arriver en haut 38ème à 58 secondes. Il perd néanmoins cinq places au classement général avant une étape qui lui sera plus favorable.

L’étape du jour :

10ème étape : Torredelcampo-Güejar Sierra (186,8 km). Cette fois les favoris ne devraient plus pouvoir se cacher ou se retrancher derrière le marquage dont ils disent souffrir depuis le départ de la Vuelta. La haute montagne fait son entrée sur la Vuelta entre Torredelcampo et Güejar Sierra, la dernière étape 100 % andalouse. Deux difficultés marqueront les 40 derniers kilomètres de course. Il faudra d’abord franchir l’Alto del Purche (8,5 km à 7,7 %) dont le sommet est situé à 28 kilomètres du but, avant de plonger sur Güejar Sierra pour entamer l’ascension finale de l’Alto d’Hazallanas, longue de 16,8 kilomètres à 5 %. Cette difficulté finale inédite se découpe en fait en deux portions, sa seconde partie étant la plus rude : plus de 8 % sur 8 kilomètres avec de multiples passages au-delà des 15 % dont deux à 18 %.