Thibaut Pinot. Frustré par son deuxième Tour de France, Thibaut Pinot (FDJ.fr) tient coûte que coûte à se racheter sur la Vuelta. Et bien qu’il ait admis ne pas s’être senti au meilleur de sa condition dans l’Alto de Peñas Blancas, c’est la 4ème place qu’il est allé chercher au sommet en accompagnant le bon coup à 2 kilomètres de l’arrivée. « Je n’étais pas au top aujourd’hui. Dès le pied de l’ascension, j’ai eu du mal à me mettre dans le rythme. Il m’a fallu la moitié de la montée pour me refaire. C’était un col difficile. J’ai pu voir que les hommes forts étaient Ivan Basso et Christopher Horner. Ils ont tout fait exploser. Compte tenu de mes sensations du jour assez moyennes, je suis content de finir 4ème. La première semaine a été éprouvante. Mais la montagne arrive et ça va être plus tranquille. » Au général Thibaut Pinot est désormais 13ème à 1’37 ».

Chris Horner. Bien qu’il ait cherché à s’échapper à 3 kilomètres du but, Chris Horner (RadioShack-Leopard) n’a pas été en mesure de faire la différence hier. « Mes sensations étaient bonnes mais je n’étais pas assez fort pour gagner, a-t-il admis. Vincenzo Nibali a calqué sa course sur la mienne et Nicolas Roche a fait un grand final. On dirait que Roche et moi avons bénéficié d’un peu de liberté et que cela nous permet d’être aux deux premières places du classement général. » L’Américain est en effet désormais 2ème à 17 secondes du leader du classement général, 1 toute petite seconde devant Vincenzo Nibali.

Alejandro Valverde. Le Murcian Alejandro Valverde (Movistar Team) a mis sur le compte du marquage dont il fait l’objet son incapacité à suivre le bon coup hier à 2 kilomètres de l’arrivée. « J’aurais aimé disputer la victoire d’étape mais ils étaient trop forts devant et ont attaqué au bon moment alors qu’on se surveillait tous. J’ai essayé de contrer à 400 mètres de l’arrivée mais c’était déjà trop tard. Mais nous avons réussi à prendre quelques secondes à Nibali. C’est vrai qu’avec Nibali et Rodriguez, qui avait Moreno devant, on se marque. On verra ce qui va se passer lundi dans une étape très dure qui donnera plus de possibilités. Je me sens fort, je ne sais pas si Astana a voulu se débarrasser du maillot rouge mais c’est vrai que ce maillot donne plus de pression à celui qui le porte et plus de travail après l’étape… »

Ivan Basso. Et si c’était le Tour d’Espagne d’Ivan Basso (Cannondale) ? A 35 ans, l’Italien semble retrouver une très belle condition. On l’a vu finir 8ème du Tour du Portugal et 10ème du Tour de Burgos en août, et c’est lui hier qui a pris l’initiative de creuser des écarts sur ses principaux adversaires. Rien d’important mais des secondes toujours bonnes à prendre. En 2 kilomètres, il a repris 14 secondes à Valverde et Rodriguez et 22 secondes à Nibali. « C’est seulement le premier de nombreux tests qui nous attendent mais il me rend très heureux, a-t-il déclaré. Les deux étapes à venir plus le contre-la-montre de mercredi seront les premières épreuves de vérité. On verra alors quelles sont mes réelles capacités. » Début mai Ivan Basso avait renoncé au Tour d’Italie à cause d’un kyste à la selle.

Daniel Martin. 13ème du Tour d’Espagne en 2011 et vainqueur d’étape à La Covatilla, le cousin de Nicolas Roche, Daniel Martin (Garmin-Sharp), a quitté la Vuelta hier, au lendemain de la violente chute dont il a été victime dans l’agglomération de Séville. S’il avait terminé l’étape vendredi, il a aussitôt été transporté à l’hôpital. Hier matin, le médecin de l’équipe Garmin-Sharp a décidé de ne pas faire repartir l’Irlandais. Si Dan Martin, qui se prépare pour le Championnat du Monde, ne souffre d’aucune fracture, il a subi un gros hématome sur la hanche droite en plus d’un coup à la tête en passant par-dessus son guidon après avoir pris une ornière. Bien que contraint à l’abandon, Daniel Martin a affirmé que cela ne changeait rien à ses plans et que sa participation au Mondial n’était absolument pas remise en question.

3 questions à… Nicolas Roche (Team Saxo-Tinkoff)

Nicolas, comment vous y êtes-vous pris pour aller chercher le maillot rouge ?
J’ai profité d’une ouverture dans les 2 derniers kilomètres. C’était le moment idéal. J’étais avec des gars très forts, Ivan Basso, Thibaut Pinot et Daniel Moreno. Je ne jouais pas l’étape, je ne pensais qu’au maillot rouge. Je n’ai jamais porté un maillot de leader dans un Grand Tour. Je n’avais que 8 secondes à combler. C’était si peu, je me disais que je devais absolument profiter de la situation.

Comment envisagez-vous la suite ?
Ce serait faire preuve d’optimisme que de dire que je vais le défendre jusqu’à Madrid. La course est serrée et j’espère pouvoir profiter des ouvertures qui vont forcément se présenter. Dans l’immédiat, je veux d’abord savourer, c’est une semaine incroyable pour moi. Ma première victoire d’étape dans un Grand Tour, mon premier maillot de leader. Demain sera une étape différente avec une arrivée pour puncheur mais lundi est une étape très difficile. Porter le maillot rouge trois jours serait déjà beaucoup.

Comment estimez-vous vos adversaires ?
J’ai été surpris par la vitesse. Je pensais que ce serait plus pentu même si le road-book annonçait des pourcentages de 6 à 8 %. Il fallait de la puissance. Ivan Basso est vraiment très fort. Horner, Nibali, Valverde, Rodriguez et les autres sont dans le coup. On est en début de Vuelta, on joue un peu au chat et à la souris et il faut donc attendre l’étape de lundi et l’arrivée au sommet de l’Alto de Hazallanas pour savoir exactement où nous en sommes.

L’étape du jour :

9ème étape : Antequera-Valdepeñas de Jaen (163,7 km). Si l’on peut cataloguer la deuxième étape andalouse parmi les étapes de montagne, elle s’adresse en premier lieu aux coureurs explosifs. Depuis qu’elle a découvert la citée de Valdepeñas de Jaen, nichée au cœur des montagnes de l’Andalousie, la Vuelta aime proposer ce final pour véritables puncheurs au bout de l’une des côtes les plus raides de la saison. Pour atteindre l’arrivée à Valdepeñas de Jaen, il faudra en effet gravir une bosse vertigineuse d’un kilomètre dont la pente atteint quasiment 30 % à un endroit. Pas dit pour autant que les favoris s’expliquent pour la victoire d’étape car le parcours accidenté pourrait tout autant permettre à une échappée de faire la différence, avec l’Alto de los Failes (6,2 km à 5,8 %) à gravir 16 kilomètres avant l’arrivée à Valdepeñas de Jaen.