Zdenek Stybar. L’ancien champion du monde de cyclo-cross réalise une superbe reconversion sur la route, vainqueur en août de l’Eneco Tour et à présent d’une étape de la Vuelta. « A 100 kilomètres de l’arrivée, j’ai demandé à mon directeur sportif Rik Van Slycke si je pouvais éventuellement suivre une échappée dans le final malgré le fait qu’on préparait le sprint pour Gianni Meersman, a confié Zdenek Stybar (Omega Pharma-Quick Step). On s’est dit que ça pouvait faciliter le travail de l’équipe. Quand j’ai vu le circuit à l’arrivée, j’étais certain qu’il y aurait une échappée, j’étais prêt à y aller quand Philippe Gilbert est parti. Dans le dernier kilomètre, j’ai essayé de rester cool. Je sentais le peloton derrière nous, je me disais que ce serait tout ou rien. Battre le champion du monde a été très difficile mais j’ai fait le sprint parfait. »

Philippe Gilbert. Philippe Gilbert (BMC Racing Team) parviendra-t-il à gagner une course ceint du maillot arc-en-ciel ? Il faut remonter à Luc Leblanc en 1995 pour retrouver trace d’un champion du monde resté sans victoire l’année de son règne. Hier encore, c’est la 2ème place qu’a prise le Wallon. « Je vis cette Vuelta au jour le jour en essayant de profiter des étapes qui me conviennent, a-t-il dit. Le circuit final était tortueux et proposait des routes étroites, il n’y avait qu’une trajectoire et j’ai profité d’une moto pour sortir du peloton avec Zdenek Stybar. Lui et moi avons bien collaboré et il mérite sa victoire. Il a lancé le sprint et je ne l’ai remonté que sur la fin mais pas assez. Je suis déçu du résultat, la victoire me manque, mais je suis enfin satisfait de mes sensations après ma chute dans l’Eneco Tour. »

Marco Pinotti. Frustré d’avoir manqué le bon coup jeudi lorsque Tony Martin ne l’avait pas laissé rentrer sur lui, le vieux Marco Pinotti (BMC Racing Team), 37 ans, a pris un billet pour l’échappée hier en Andalousie. Sans réussite mais il aura à son tour réalisé un bon entraînement en vue des Championnats du Monde du contre-la-montre. « Jeudi, Tony Martin a fait une course intelligente, a rappelé Marco Pinotti. Il a attaqué au kilomètre 0, juste derrière la voiture du commissaire. J’ai roulé deux kilomètres derrière lui pour essayer de le rattraper. Je n’y suis pas arrivé. Il a fait un grand numéro. Ces deux jours-ci, j’ai essayé d’être dans la principale échappée. Passer autant de temps à l’avant, c’est bon pour l’entraînement et la préparation aux Championnats du Monde du contre-la-montre. C’était donc vraiment bien de s’échapper ce vendredi. »

Adrien Petit. En l’absence des meilleurs sprinteurs du monde, Adrien Petit (Cofidis) a une grosse opportunité de se faire une place dans les rushs de la Vuelta. Pourtant le Picard a manqué de réussite jusqu’à présent, écarté sur crevaison mercredi à Lago de Sanabria puis enfermé jeudi à Caceres. Hier, c’est la 2ème place du sprint du peloton, derrière Robert Wagner, soit la 4ème de l’étape, qu’Adrien Petit est allé chercher. « Je m’en voulais à Caceres de n’avoir pas déclenché mon sprint avant d’être enfermé par une vague. Aujourd’hui, je n’ai pas de regrets à avoir, j’ai enfin pu faire mon sprint à fond. Et je préfère que Stybar et Gilbert soient restés devant que de faire 2ème derrière Wagner. C’est mon premier Grand Tour, ce résultat est peut-être significatif mais c’est encore une place d’honneur… »

L’étape du jour :

8ème étape : Jerez de la Frontera-Alto de Peñas Blancas (166,6 km). C’est parti pour trois étapes capitales puisque c’est la montagne qui fait son apparition sur les routes du Tour d’Espagne. Aujourd’hui, les coureurs auront affaire à l’étape la plus méridionale de cette édition, tracée dans le sud de l’Andalousie sur un parcours marqué par la seule ascension finale vers l’Alto de Peñas Blancas, une ascension inédite de 14,5 kilomètres à 6,6 % dont l’entame est particulièrement assassine, avec des pentes à 12,5 % durant les 3 premiers kilomètres. Les purs grimpeurs seront évidemment devant dans cette ascension finale qui marque le début des choses sérieuses à quinze jours de l’arrivée du Tour d’Espagne à Madrid. En rouge, Vincenzo Nibali (Astana) sera appelé à défendre sa première place au classement général.