N°1 : Fabio Aru porte le coup de grâce

A la veille du défilé madrilène, 6 secondes font encore défaut à Fabio Aru (Astana) au classement général du Tour d’Espagne. Pour les grappiller à Tom Dumoulin alors qu’il reste quatre cols à franchir en Sierra de Guadarrama, il ne sera plus question de condition physique mais de génie stratégique. Quand l’équipe Astana durcit le ton à mi-pente du Puerto de la Morcuera à 55 kilomètres de l’arrivée, Tom Dumoulin passe en alerte maximale. Puis une autre banderille plantée par Fabio Aru à l’approche du sommet va sortir pour de bon le Maillot Rouge du peloton des favoris. S’il bascule avec 20 secondes de retard sur le groupe Aru, Tom Dumoulin est désarmé dans la brève vallée quand Fabio Aru retrouve le renfort de Luis-Leon Sanchez et Andrey Zeits, stratégiquement placés dans l’échappée du matin. Ceux-là vont appuyer un relais décisif et porter le coup de grâce au bénéfice de Fabio Aru. Désemparé, Tom Dumoulin recule définitivement. Non seulement la Vuelta lui échappe pour de bon, mais il ne sera pas davantage récompensé d’une place sur le podium, rétrogradant au 6ème rang du général.

N°2 : Dumoulin va trop vite

Il avait enfilé le maillot rouge de leader une première fois deux semaines plus tôt. Un peu par méprise. Et alors qu’on imaginait Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) reprendre naturellement le rôle de second couteau qui semblait lui être assigné sur cette Vuelta, voilà que le Néerlandais se maintient en embuscade étape après étape, ne cédant quasiment rien aux favoris. Lui qui s’était présenté avec 57 secondes d’avance sur Rodriguez au pied des Pyrénées ressort des Asturies avec 1’51 » de débours sur l’Espagnol. Et tandis que Madrid n’est plus loin, une opportunité gigantesque de remporter un Grand Tour s’offre à lui à quatre jours du baisser de rideau. A la faveur du contre-la-montre de Burgos (38,7 km), exercice dont il fait partie des meilleurs spécialistes au monde, Tom Dumoulin répond à toutes les perspectives. A 50,5 km/h de moyenne, il refait autour de Burgos tout le retard pris en montagne sur Fabio Aru ! Pour reprendre la main avec 3 secondes d’avance, avantage qu’il ira doubler deux jours plus tard à Avila.

N°3 : Chris Froome plonge, Fabio Aru à la hauteur

C’est un menu bestial, dessiné par Joaquim Rodriguez en personne, qui est présenté aux coureurs en guise de grande étape pyrénéenne : six ascensions redoutables, 5230 mètres de dénivelé, et une arrivée en altitude inédite au Cortals d’Encamp ! Ceux qui se languissaient d’une Vuelta qui n’avait jusqu’alors donné que des indications contradictoires vont trouver en cette grande étape andorrane la course sélective qu’ils escomptaient. Des têtes tombent pour de bon. Celle de Chris Froome (Team Sky), victime d’une chute qui révélera une fracture du pied quand il rejoindra la ligne 7’19 » après Fabio Aru (Astana), principal bénéficiaire du jour crédité alors du maillot rouge de leader. Arrivé au pied de l’ascension finale au sein d’un peloton peloton incluant les principaux favoris, exception faite de Froome, le Sarde se lance à la poursuite de Mikel Landa, son coéquipier vainqueur au sommet. Démarqué à 8 kilomètres de l’arrivée, il repousse bon nombre de ses adversaires dans cette étape marquante.

N°4 : Joaquim Rodriguez soutient le suspense

Alors que se referme le chapitre des arrivées en altitude, on se demande si ceux qui ont fait de la rivalité Aru-Rodriguez ne se sont pas trompés de duel. Les deux hommes, séparés d’une seule petite seconde au matin, à l’avantage de l’Italien, auraient pu s’attacher à exploiter les 5000 mètres de dénivelé encore à gravir entre Luarca et Ermita del Alba pour mettre une bonne fois pour toutes de la distance l’un vis-à-vis de l’autre. Mais c’est la flamme rouge, encore une fois, qui aura allumé les pétards au bout d’une longue procession douloureuse à travers les cols des Asturies alors que personne n’aura été capable de hausser le rythme pour écarter pour de bon Tom Dumoulin quand celui-ci aura commencé à piocher en queue de groupe dans les 2 derniers kilomètres. En challenger, Joaquim Rodriguez place la banderille tant attendue à 700 mètres du sommet, prenant sur sa seule accélération la brève avance qui lui suffit à franchir la ligne 2 secondes avant Fabio Aru pour inverser la tendance entre eux et s’emparer du maillot rouge pour une petite seconde !

N°5 : Tom Dumoulin épate la galerie

Au terme de la première semaine de Vuelta, un homme épate la galerie : Tom Dumoulin (Giant-Alpecin). Chaque jour plus convaincant que la veille, le Néerlandais de 24 ans tient coûte que coûte à reprendre possession du maillot rouge sur la rude ascension de Cumbres del Sol, une route s’élevant au-dessus de la mer. Aux accélérations successives d’Alejandro Valverde et Nairo Quintana, qui distancent momentanément Chris Froome, répondent bientôt les assauts répétés de Tom Dumoulin. Une fois, deux fois, trois fois, le Néerlandais tente le coup. Jusqu’à faire la différence à la troisième tentative, à 2 kilomètres du sommet. Mais soudain retrouvé, Chris Froome entre en action. Le Britannique se lance comme un damné à la poursuite de l’homme de tête, comble la différence sur Dumoulin avant de démarrer à nouveau à 300 mètres du but. Mais le Néerlandais, qui a décidément de la ressource, bouche le trou pour s’adjuger cette étape haletante et ravir à Esteban Chaves, lâché sur des démarrages successifs, le maillot de leader.