N°1 : Chris Froome plie le Tour à La Pierre-Saint-Martin

Quand il entre dans les Pyrénées, déjà en jaune après s’être brillamment sorti du parcours d’obstacles concocté par les organisateurs en première partie de Tour de France, Chris Froome (Team Sky) possède déjà une minute d’avance sur Contador et plus de deux minutes sur Quintana et Nibali. Mais alors que se dresse le premier col dans la fournaise, c’est un coup de grâce que va porter le Britannique. En direction de la Pierre-Saint-Martin, tracté dans le col du Soudet par Geraint Thomas et Richie Porte, le Maillot Jaune fait sauter un à un ses principaux adversaires : Nibali, Contador et Valverde flanchent l’un après l’autre. Avec Porte et Froome ne subsiste bientôt plus que Nairo Quintana. Mais le Colombien reste sans réaction quand le Maillot Jaune démarre à 6,4 kilomètres du sommet. Ce pétard de 14 juillet n’a rien de mouillé !  Chris Froome s’évapore dans la foule des Pyrénées pour laminer des adversaires éparpillés ici et là. Quintana perd 1’04 », Valverde 2’01 », Contador 2’51 », Nibali 4’25 ».

N°2 : Nairo Quintana fait vaciller le Maillot Jaune

Vingt-quatre heures avant le défilé des Champs-Elysées, Chris Froome parade toujours en tête du classement général. Mais son avantage sur Nairo Quintana stabilisé à 3’10 » depuis la montée vers La Pierre-Saint-Martin s’est effrité pour la première fois la veille à La Toussuire, quand le Colombien de Movistar lui a repris 30 secondes en l’attaquant sur le tard à 5 kilomètres de l’arrivée. Une brèche est ouverte et un renversement de situation reste de l’ordre du possible alors que se dressent les derniers cols : la Croix-de-Fer et l’Alpe d’Huez ! Convaincus que le Tour peut basculer sur la dernière étape décisive, les Movistar mettent tout en œuvre pour faire vaciller le Maillot Jaune. S’il se ravise après une première offensive sur les pentes de la Croix-de-Fer, Quintana se démène dès les premiers virages de l’Alpe pour se défaire à 10 kilomètres du but d’un Maillot Jaune en souffrance. Dans la station iséroise, le Colombien reprend 1’20 » à Froome mais échoue à 1’12 » au classement général.

N°3 : Quintana piégé dans le vent

Aux Champs-Elysées, à l’issue du Tour de France, Patrick Lefévère est catégorique : « je le dis sans prétention, si Chris Froome gagne le Tour c’est grâce à nous ». Le manager d’Etixx-Quick Step fait référence à la deuxième étape courue en direction des digues de Zélande et à la faveur de laquelle, sur un coup de bordure initié et alimenté par la formation belge, Chris Froome va écarter les trois coureurs qu’il précédera à Paris : Nairo Quintana, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali. A 55 kilomètres de l’arrivée, lorsque le vent et la pluie s’en mêlent à l’approche des polders, une cassure vient déchirer le peloton. De ce grand balayage ne subsistent en tête que vingt-cinq coureurs parmi lesquels le tandem Froome-Contador. A l’arrivée au cœur de la mer, Chris Froome gagne 1’28 » sur ses adversaires piégés. Soit davantage de temps qu’il ne lui en restera à Paris pour s’adjuger le Tour puisque le Britannique rejoint la capitale avec 1’12 » d’avance sur le Colombien Nairo Quintana.

N°4 : le Maillot Jaune se met sur le toit

Au Havre, le Tour de France retient son souffle alors que Tony Martin (Etixx-Quick Step), Maillot Jaune depuis quarante-huit heures, s’est mis brutalement sur le toit passé la flamme rouge en pleine montée vers le fort de Tourneville. Par un effet domino, l’Allemand a entraîné Warren Barguil, Vincenzo Nibali et Nairo Quintana. Le Britannique Chris Froome déséquilibré lui aussi s’épargne d’inappropriées retrouvailles avec l’asphalte par un joli numéro d’équilibriste ! Si les autres sont partiellement esquintés, lui conserve l’intégrité de ses facultés physiques. Le bras replié sur le torse, Tony Martin rejoint péniblement la ligne d’arrivée, sérieusement touché à la clavicule, qu’on lui confirmera fracturée après réception la gorge serrée d’un maillot jaune qu’il n’honorera pas le lendemain. L’Allemand est le quinzième Maillot Jaune de l’Histoire du Tour à abandonner la course, le cinquième sur chute. Chris Froome repasse par intérim en tête du classement général mais renoncera à porter le maillot jaune.

N°5 : Mark Cavendish meilleur sprinteur de tous les temps

Sept ans après avoir conquis son premier succès d’étape au Tour de France à Châteauroux, Mark Cavendish (Etixx-Quick Step) s’apprête à devenir à Fougères le meilleur sprinteur de tous les temps, même si cette édition restera avant tout celle d’André Greipel (Lotto-Soudal), premier à quatre reprises. Cavendish, dont le compteur s’était arrêté en 2013 à égalité de victoires avec André Leducq, vingt-cinq, va s’enrichir sur le Tour 2015 d’un bouquet de plus. Une petite longueur qui, ajoutée aux quatre victoires obtenues en 2008, six en 2009, cinq en 2010, cinq en 2011, trois en 2012 et deux en 2013, porte à vingt-six le nombre des succès d’étapes au sprint obtenus par Mark Cavendish. Une performance qui hisse le champion britannique sur la troisième marche du podium des coureurs les plus victorieux sur le Tour de France, à deux longueurs de Bernard Hinault (vingt-huit victoires), quand le Cannibale Eddy Merckx a encore de beaux jours devant lui avec ses trente-quatre victoires d’étapes.