Ils s’appellent John Degenkolb, Michael Matthews, Marcel Kittel, Andrea Guardini et comptent bien bousculer l’ordre établi. Ils ont moins de 24 ans, n’ont pas froid aux yeux et espèrent renverser une hiérarchie trop figée à leur goût. Cette hiérarchie, c’est celle imposée par la loi des sprints massifs. Cet ordre c’est celui dicté par Mark Cavendish, le meilleur sprinteur du monde. Marcel Kittel avait 20 ans quand le Britannique a commencé son règne sur la planète sprint. C’était en 2008. Trois ans déjà. Trop longtemps pour le jeune Allemand qui, après avoir montré de formidables prédispositions pour l’exercice chronométré -il est double champion du monde junior de chrono-,  est en train de s’affirmer comme l’une des étoiles montantes du sprint mondial. Quadruple vainqueur d’étape sur les Quatre Jours de Dunkerque, Kittel vient de remporter les trois premières étapes du Tour de Pologne. Au-delà de ces lignes de palmarès, c’est surtout la manière dont il gagne qui laisse pantois. Pouvoir couper son effort à vingt mètres de l’arrivée pour gagner avec deux vélos d’avance comme il l’a fait lundi sur le Tour de Pologne est un art réservé à peu de sprinteurs. A l’instar d’un Usain Bolt en finale olympique du 100 mètres à Pékin.

Mais Marcel Kittel n’est pas seul. Loin de là. Le peloton actuel regorge d’un incroyable vivier de jeunes fous de la vitesse. Que dire de John Degenkolb (HTC-Highroad), le mastoc allemand double vainqueur d’étape sur le Critérium du Dauphiné, mais aussi l’Italien Andrea Guardini (Farnese Vini-Neri Sottoli) et ses neuf victoires cette saison. Quant à l’Australien Michael Matthews (Rabobank), vingt ans seulement, il a prouvé au Tour de Cologne et au Tour Down Under qu’il est l’un des spécialistes des sprints en bosse. Et l’on pourrait chercher plus jeune encore ! Arnaud Demare, né en 1991, stagiaire à la FDJ est annoncé comme le futur grand sprinteur français. Mais aussi l’Australien Lachlan Morton, actuellement à la Chipotle Development, réserve de la Garmin-Cervélo, seulement 19 ans, qu’il faudra  suivre attentivement cette semaine sur le Tour du Portugal. Qu’on se le dise, la relève est assurée.

L’année 2011 ou le crépuscule de toute une génération de sprinteurs et l’avènement de la jeunesse. Les Robbie Mc Ewen, Alessandro Petacchi, Oscar Freire n’ont pas dit leur dernier mot, mais le déclin est manifeste. Faites place désormais aux nouveaux noms du sprint mondial ! Et, entre ces deux générations, Mark Cavendish. On lui souhaite bon courage.

Léos Maere